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Euthim,

Or dans les prieres publiques on demande à Dieu de bonnes chofes, des choses utiles, & même neceffaires au falur. On les lui demande à Titus Bodifferentes heures, avec une frenus, & conftante perfeverance, & une efpece d'importunité. On le prie dés le commencement de Te hâter de venir au fecours de ceux qui l'invoquent on lui expofe fes miferes, on lui témoigne la douleur qu'on a de l'avoir offencé. Etre dans ces difpofitions quand on prie Dieu,c'eft lui faire des prieres, qui, quoique fans merite (puifque l'on eft pecheur ) peuvent obtenir le bon efprit, non par juftice, comme s'il étoit dû; mis par une pure & gratuite mifericorde, dit faint Thomas.

X.

Il s'enfuit en fecond lieu qu'il n'eft pas non plus neceffaire d'avoir une attention toûjours prefente au détail de ce qui fe lit, & de ce qui fe chante dans l'Eglife. Où eft l'homme qui puiffe fixer une imagination volage, un flux turbulent de penfées ? Il suffit de les éloigner comme Defcende- Abraham éloigna ces oiseaux cres fuper qui venoient fondre de temps cadavera, en temps fur les victimes qu'il & abigebat avoit offertes au Seigneur : il fuffit de lui témoigner que ce Pure ut n'eft qu'avec douleur qu'on se nihil aliud fent troublé par de frivoles tis quàm idées qu'on defavouë, & qu'quod pfalli-on ne veut penfer à d'autres tis cogitetis, chofes qu'à chanter fes loüansant. ferm. ges, dit faint Bernard.

runt volu

cas Abram.

Gen. BS.

dùm pfalli

S. Bern. in

47.

Quand on entend chanter

les pfeaumes, ou qu'on les recite, Caffien croit que le vrai moyen d'y apporter une attention utile, c'eft lorsqu'on est habile, & qu'on a quelque connoiffance du fens qu'ils renferment, de les écouter & de les reciter, comme fi on les avoit compofez, ou qu'ils n'euffent été compofez que pour foy. Fait-on dans un pleaume des prieres? il faut prier. De mande-t-on à Dieu fa mifericorde dans un autre ? il faut la lui demander. Le remerciet-on ? il faut lui témoigner fa reconnoiffance. Y trouve-t-on des fujets de crainte, ou d'efperance? il faut craindre ou efperer. Ce font comme des miroirs où chacun peut fe reconnoître; rien n'y est écrit que pour nôtre inftruction.

Ceux & celles qui n'ont ni érudition, ni connoiffance des

divines écritures ne laiffent pas de fatisfaire à leurs devoirs, s'ils uniffent leur intention à celle de l'Eglife, s'ils prient l'Efprit faint d'aider leur foibleffe, s'ils difent à Dieu comCogitatio- me le faint homme Job: Vous fipata funt, fçavez que mes pensées fe renvertorquentes fent les unes fur les autres, qu'elles me déchirent le cœur, & que ce terunt in qui devroit être un jour pour moy, diem. Job, n'eft qu'une nuit.

nes meæ dif

cor meum

noctem ver

37.

XI.

Il s'enfuit en troifiéme lieu que fouvent on tendroit un dangereux piege à la ferveur d'un Ecclefiaftique, & d'un Religieux, fi on lui difoit de se » retirer quand sa santé ne lui » permet pas d'affister à tout quand fa fanté l'avertit par ,, une douleur ferieufe, ou par » un épuilement qui ne lui laiffe

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plus

plus la liberté de penfer qu'il " y auroit du danger dans une « contention trop fuivie, & trop foûtenuë.

J'avoue que Dieu ne demandant rien au deffus de nos forces, ce confeil donné en general est trés judicieux : mais je douterois fort que les Chapitres & les Communautez Religieufes y trouvaffent leur compte, par l'application que s'en feroient plufieurs particuliers, qui fur ce principe deferteroient le chœur.

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Qui pouvoit être plus ferieufement averti par un épuisement de forces que faint Ambroife, à qui l'étude, les veilles, & une continuelle follicitude paftorale ne donnoient prefque aucun repos ? Nous appre. Greg Tur, nons cependant de Gregoire Martini, de Tours, que s'étant un jour lib. x.c. s.] endormi dans l'Eglife, il fallut

H

de mirac. S.

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