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mais directement de l'écorce à travers laquelle la fève fe fait jour, en produifant un rameau verdoyant. Ces fortes de branches font rarement fructueuses, & ne le deviennent qu'après un très-long-tems: on ne taille deffus que dans la néceflité. Elles font vigoureufes, bien nourries & gourmandes; la raifon en eft bien fimple. Quand on taille un arbre qui regorge de fève, on lui en ôte les récipiens comme les racines en fournissent plus abondamment que les réfervoirs n'en peuvent contenir, elle s'en fait de nouveaux auffi n'y a-t-il que les arbres fort vigoureux furtout parmi ceux de fruits à pepin, qui produifent de ces faux-bois lorfqu'ils font taillés trop court. Les Jardiniers s'accordent à les fupprimer. Mais le moyen de n'en point avoir ou d'en avoir moins, eft de donner d'abord aux arbres qui en produifent, une taille longue & réitérée fur un plus grand nombre de branches, & de caffer enfuite ces faux-bois à un demi-pouce environ des fous

yeux.

:

Les branches folles ou chiffonnes ont une double origine elle croiffent naturellement faute de vigueur de la part de l'arbre, ou par accident, & par une fuite d'un mauvais gouvernement. Dans le premier cas, il faut mettre en ufage les moyens que j'indiquerai pour remédier à la foibleffe de l'arbre; dans le fecond, il faut s'abftenir de donner lieu à la production de ces fortes de branches,

puis à

la taille les récéper, comme infertiles, fe pourvoir fur les meilleures branches, & rabattre fur les plus fortes pour faire pouffer de bon bois. Je fens que de tels arbres où l'ignorance & la négligence les a épargnées, font très difficiles à remettre, & que c'eft l'ouvrage de plufieurs années.

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La coupe défectueufe peut l'être en ellemême par le vice de l'incifion, & dans la forme par l'impéritie du Jardinier. Au-lieu de faire fa coupe courte & horizontale, tant foit peu en bec de flûte, il coupe à un demipouce plus bas, tirant fon incifion en bec de flûte alongé, de façon qu'elle fe trouve par derriere plus baffe que l'œil qui eft par de. vant; ou bien fans regarder fi la branche est dans fon fens ou non il la taille comme elle fe préfente fous fa ferpette à un des côtés de l'œil. La coupé eft encore défectueufe quand elle eft faite par devant l'œil, au-lieu de l'être par derriere, parce que la fève ne peut monter fur les onglets que produit cette double coupe vicieufe, pour opérer le recouvrement. On voit à la fig 1. Planc. VII, D une coupe vicieuse au-deffus de l'œil E, au-lieu d'être près de lui. On tombe dans le même inconvénient, lorfqu'après avoir fcié une branche, on néglige d'unir avec la ferpette, la plaie qui refte graveleufe.

Toutes ces façons vicieufes font également préjudiciables au pêcher. 1°.En faifant fa coupe longue, on ôte à la fève fon paffage pour ar

river à l'œil, au-deffus duquel on coupe, attendu qu'elle eft plus bafle par derriere, & que toutes les fois qu'on coupe une branche le bois meurt à une demi-ligne près de l'extrémité de cette coupe, d'où il s'enfuit que l'œil doit périr. 2°. On entame la moëlle de l'arbre, & on l'évente : fa nature spongieufe reçoit durant les gelées printanieres les neiges & les frimats qui font funeftes à l'arbre. Le foleil enfuite fait fécher ce bout de branche

qui devient chicot. 3°. On donne jour à la fortie de la gomme. 4. On laiffe aux extrémités de chaque branche coupée, ou fur les côtés, ou fur le devant autant d'onglets qui empêchent le recouvrement des plaies.

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La coupe réguliere au contraire (fig. 3 B. Planc. VII.) eft celle qui eft près de l'œil fuffisamment pour ne pas l'affamer, courte ronde, un peu en bec de flûte, liffe & unie. Il ne doit y avoir ni creux, ni éminence, ni haut, ni bas, toujours l'écorce doit être à fleur de la partie ligneufe, & aller jufqu'au vif. Jamais le bois ni la branche ne doivent être éclatés, fendus, ni la peau entamée, ou pleine de filandres & d'efquiles.

CHAPITRE II.

Suite de la Taille, du tems de la faire, & des Buiffons.

IL faut d'abord observer que la taille du pêcher remife au printems n'a lieu que dans les climats expofés au froid, & non dans les pays chauds; mais cette pratique n'est que locale en ce fens.

1. La délicateffe de cet arbre & fa fenfibi lité au froid font telles, que l'hiver brûle quantité de boutons à bois & à fruit, & altére beaucoup de branches. Dans cette faifon les uns & les autres font réellement morts, quoiqu'un refte de fève qui les foutient encore les faffe paroître vivans. Ces apparences trompeufes s'évanouiffent au printems; le hâle & les premiers coups de foleil achevent de deffécher toutes les parties qui ont été atténuées du froid. Si on avoit taillé plutôt, qu'en feroit-il arrivé? J'ai fait à cet égard une obfervation qui me femble décifive. En vifitant mes pêchers durant les tems nébuleux dans les gelées à glace; j'ai vu quantité de gouttes d'eau qui tomboient fur les branches, S'arrêter à chaque petite éminence que forme

le nodus des yeux. Ces gouttes d'eau s'y congeloient & formoient un petit glaçon qui à force de féjourner brûloit les boutons moins fourrés & moins garnis de cette bourre, que la Nature a pratiquée autour des yeux, en dedans, pour les préferver de la rigueur da froid. J'ai taillé fur ces branches à ces boutons que j'avois marqués, & j'ai reconnu que la plupart étoient brûlés en dedans, quoique lors de la taille il me paruffent auffi fains que les autres; & après le développement de la fève les uns étoient gelés en bourre, les autres un peu

moins.

2°. Pour ne point tailler le pêcher en hiver, on allégue les effets de la gelée & du froid. La moëlle fpongieufe des branches mife à l'air par l'ouverture de l'incifion, reçoit les eaux glacées des pluies & des frimats qui fe congélent deffus, & l'œil qui y répond doit périr.

3. Cet arbre pouffe d'abord avec impétuo fité, & s'empreffe de donner des preuves prématurées de fa fécondité, avant que les gelées foient paffées. Si donc au-lieu de lui laisser tout fon bois, toutes fes fleurs & tous fes boutons dans lesquels la fève fe distribue, on le déchargeoit de ce fuperflu durant. l'hiver, avec quelle véhémence ne poufferoit-il pas au printems, livré aux gelées tardives qui trouveroient d'autant plus à mordre que les bourgeons feroient plus avancés ! Les vignes par exemple, font plus ou moins endom

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