VALER E Surpris de mon bonheur, je ne puis que me taire CLARICE. Yous m'aimez, il fuffit; Valere, levez-vous, faire, Votre cœur eft d'un prix qui les acquitte tous. Nous voilà tous heureux; que la fête com mence. Elle commence, en effet, par des chants & des danfes qui font terminés le Vaudeville fuivant. par VAUDEVILLE, A des tendrons jeunes & frais, Sandis, je trace des billets Autant qu'on le defire; Mais pour des Créanciers, jamais Pour ces Meffieurs, qui font des frais, X Pour vous en qualité d'Amant, Je prends la plume à tout moment › Pour copier une chanson, Ma main ne fait point de façon, Mais pour donner des rendez-vous, Quand il faut figner un contrat, Notre main fe retire; 1 Mais pour affurer le bonheur D'un Amant choifi par le cœur,, Cette Piece fut très-bien reçue du Public. La derniere Scène fur-tout parut très-adroite & très-intéreffante. El le n'eut pas moins de fuccès que celle de la Pupille avec laquelle elle a quelque reffemblance: le ftyle qui eft digne de la plume de Boiffy, fit paffer fur quelques reproches qu'on auroit pu lui faire quant à l'intrigue; au refte elle eut un fuccès très - complet & très-mérité. (1) DEBUT DE M. DEHESSE. Le Sr.Déheffe, né en Hollande, débuta à Fontainebleau, le 2 Décembre 1734, par le Rôle de Valet, dans la Comédie du petit Maître amoureux. Il reçut beaucoup d'applaudiffemens, qu'il a longtemps mérités dans cet emploi, & par fon talent, pour la compofition des Balets; il fut reçu à quart de part à Pâques fuivant. (1) Nous ne pouvons fixer le nombre des représentations. de cette Piece, ni celui des autres qui l'ont fuivie, & nous ne pouvons même affurer qu'ir ne nous foit échappé quel qu'anecdote pendant le cours de cette année, dont nous n'avons point trouvé le Registre dans les archives de la Comédie Italienne.. LE DÉGUISEMENT. Comédie en un acte en vers LUCILE UCILE ouvre la fcène avec Valere fon frere, qu'elle prie inftamment de s'en retourner au plutôt à la ville, ayant de fortes raifons pour ne pas le recevoir chez elle à la campagne; Valere dit qu'il n'en fera rien; & preffé par fa. fœur de lui dire le motif qui l'am ene, il lui répond que depuis un an il brûle pour Clarice fon amie, à qui il n'a jamais parlé, & de qui il n'eft pas même connu; mais qu'étant informé qu'elle étoit actuellement à fa maifon de campagne il a faifi cette occafion pour fe faire connaître, perfuadé qu'elle vou dra bien le fervir & faire agréer à Clarice l'amour qu'il reffent pour elle.. , Lucile cherche à l'en détourner par la crainte d'une paffion malheureufe, & en lui apprenant que Clarice eft fi fort prévenue contre tous les amans, (1) La scène eft dans la Maison de Campagne de Lucile. qu'elle n'eft venue à fa campagne; qu'à condition qu'elle n'y recevrait aucun homme, & que fon mari même ni refterait pas tant qu'elle y ferait. Valere propose un expédient, au moyen du quel il fe flatte de parler à Clarice fans qu'elle puiffe s'en offenfer, & peutêtre de la faire changer de fentiment. VALER E. Sans doute Clarice eft inftruite Que nous avons une four au Couvent. LUCILE. Nous parlons d'elle affez fouvent, VALER E. Je fens renaître non efpoir, Puifqu'elle s'attend à la voir; Sous l'habit de ma fœur je puis ici paraître, Mon cœur par ce moyen, triomphera peut-être De fon infenfibilité. Lucile qui connaît les intentions honnêtes de fon frere, & qui voudrait voir changer fon amie, approuve cet expédient, & dit à Valere d'aller préparer fon déguisement. Lorfqu'il eft forti, Clarice paraît, & demande à |