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Ils ont le teint fleuri, les yeux vifs, des voix

claires,

Enfin vous les croiriez d'aimables Moufque

taires,

S'ils n'étaient pas un peu trop empefés.

Comus eft enchanté de fes folies il ne doute point que l'Hiver ne la préfere & ne lui donne la main; mais elle lui répond qu'elle n'époufe rien ; & elle fort avec autant de précipitation qu'elle eft arrivée.

Le Pharaon lui fuccede, il eft mal habillé, il n'eft enveloppé que d'un manteau, il fe retourne du côté par lequel il eft entré en marquant beaucoup d'inquiétude. Comus lui en dedemande le fujet, il lui répond qu'il eft chaffé par le bon ordre. Autrefois, dit-il :

J'avais des Temples à Paris,

Où de mes zélés Favoris,

Je voyais chaque jour accourir les recrues ;
Par leurs defirs, par leurs clameurs
Par leurs craintes, par leurs fureurs,
Par leur défefpoir, par leur rage,
Par d'horribles contorfions,

Et par mille imprécations

Ils m'exprimaient leur tendre hommage.

fon affiftance

Le Pharaon demande à Comus ce Dieu la lui refufe & il part en disant qu'il va rétablir fes affaires au carnaval de Venife.

Le Bal arrive en danfant, il eft en domino & tient un mafque à la main. Il vante fes avantages avec affez d'efprit, & finit par apprendre à Comus qu'il marie l'Hiver avec la Danfe fa foeur, & fort malgré le peu d'afurance que Comus lui donne, afin, dit il, d'aller préparer la fête. La médifance le remplace, & débite auffi en affez beaux vers, tous les lieux communs qu'il est aifé de faire dire aux êtres Moraux, ou Métaphyfiques, lorfqu'on les perfon

nifie.

Comus indigné de la malignité de fes traits, la chaffe, & reçoit la vifite de M. Hector Criquet, homme univerfel.

Qui montre l'Eloquence & la Philofophie, Les Langues, le Blazon & la Géographic; La Médecine & les Loix,

La Marine, l'Aftrologie,

La Guerre, la Magie,.

Et mille autres Arts à la fois,

Tous fes talens font détaillés dans

un placet en vers, qu'il préfente à Co

mus.

COM US.

Vous favez tous ces Arts divers?

CRIQUE T.

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Non pas, Seigneur, mais je les enfeigne. Il offre enfuite de lui chanter fon placet foit en mufique Italienne, Française Anglaife, Allemande, Suiffe, Turque, Chinoife; il les poffede toutes également, & n'eft pas plus embarraffé fur le genre de voix parce qu'il chante le hautdeffus, le bas-deffus, la haute-contre, la taille, le concordant, le difcordant, la baffe-taille, la baffe-contre; rien ne l'embarraffe, ce n'eft rien que cette univerfalité de talens, il tire un violon de deffous fon manteau, il joue deffus fon placet, le chante & le danfe. Comus ne pouvant autrement s'en défaire, lui promet fa protection & le congédie.

L'Hiver reparaît, il apprend à Comus qu'il a arrêté fon mariage avec la Volupté; mais cette Déeffe lui analyse le plaifir d'une maniere trop métaphyfique, il s'en dégoûte, la congédie, & finit par époufer la Danfe, qui arrive

avec l'Hymen, dont la fuite forme le divertiffement,

que

Cette Piece, digne de la saison, ne reçut, ainfi qu'elle le méritait, qu'un accueil très froid. Elle n'eut cinq représentations; c'eft la derniere qu'ait donné l'Abbé Dalainval, Auteur dont nous avons fait plufieurs fois l'éloge. Il a auffi donné au Théâtre Français.

La Faulle Comteffe, Comédie en un acte en profe, 1726.

L'Ecole des Bourgeoifes, Comédie en trois actes en profe & précédée d'un Prologue, 1728..

Le Mari Curieux, Comédie en un acte, en profe, 1731.

Au Théâtre Italien.

L'Embarras des Richeffes, Comédie en trois actes en profe, précédée d'un prologue & fuivie d'un divertiffement, 1725.

Le Tour de Carnaval, Comédie en un acte en profe, ornée de trois divertiffemens, 1726. 152 medo

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L'Hiver, Comédie en un acte en vers libres, fuivie d'un divertiffement, 1733.

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Hortenfe rentre: Lifette apperçoit Arlequin fon Amant & lui témoigne le Arplaifir que fa présence lui caufe; lequin lui demande avec empreffement quand arrivera le jour, tant fouhaité, de leur mariage, & l'affure qu'elle fera fort heureuse avec lui, qu'il fera un mari fort commode.

Et pourvu qu'au logis je faffe bonne chere, Que je ne manque pas fur - tout du néceffaire,

Qu'il me foit quelquefois permis de m'eny

vrer,

Sans crainte à ton penchant tu pourras te li

vrer.

Lifette fatisfaite, fe retire. Léonor paraît, Lelio lui fait les proteftations les plus vives; mais tout bas, Arlequin avertit Léonor que fon Maître ne pense pas un mot de tout ce qu'il dit; elle eft fort allarmée, & Lelio la raffure en lui témoignant fon impatience de s'unir avec elle. Fabrice demande à Arlequin la raifon pour laquelle il ne yoit plus fon fils Lelio; ce valet lui répond que fon amour pour Leonor en eft la cause, & le vieillard marque beaucoup de contentement de cette

union;

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