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union, il parle enfuite de fon autre fils Lelio dont il ignore le fort depuis plus de vingt ans. Ce fouvenir lui arrache des larmes. Il ajoute que cette perte fut cause qu'il quitta Venife, fa patrie, pour venir s'établir à Naples. Arlequin fe rappelle en ce moment le départ de fon frere qui avait fuivi Lelio, & Fabrice ne doute point qu'ils ne foient morts tous deux.

Tous deux le même jour reçurent la naissance, Ils avaient mêmes traits & même reffemblance,

Sa mere qui chez moi servait fidélement,
Mit au monde deux fils dans le même mo-

ment;

Ton pere en reffentit une allegreffe extrême, Et fuivant mon exemple, il les nomma de même,

Ton frere s'appellait Arlequin comme toi.

Après cette expofition, Fabrice ajoute qu'il veut auffi prendre femme, puifque fon fils Lelio époufe Léonor. Il préfere Hortenfe, fille de fon ami Chrifante, & c'eft une raison de plus pour déterminer fon choix.

Lelio, l'Etranger, arrive à Naples avec son Valet Arlequin, auffi l'EtranTome IV.

B

ger. Ce dernier eft chargé d'une va life, & témoigne la joie qu'il ressent d'être heureusement débarqué après vingt ans d'abfence; il fe livre tout entier à l'efpoir de revoir bientôt Venife fa patrie, & d'y retrouver fon & fon frere qu'il y a laiffés.

pere

Scapin qui les reçoit dans fon hôtellerie, les appelle d'abord par leur nom croyant parler à Lelio & à Arlequin qu'il connaît depuis long-tems. Lelio eft tout étonné de le voir déja connu à Naples, & Arlequin ne l'eft pas moins d'entendre que fon hôte l'appelle fon cher ami. Ils arrêtent un appartement, Ar-lequin y porte fa valife, & ils y commencent à dîner.

Lelio, l'étranger, reste sur la scène, Léonor le prenant pour fon Amant, lui demande avec empreffement s'il a vu fon pere, & l'affure que fon frere Léandre defire leur union avec ardeur. Lelio étonné, prend Léonor pour une avanturiere; il lui répond dans des termes peu gracieux: Léonor irritée fe repent d'avoir été trop crédule, & de n'avoir pas profité des avis d'Arlequin. Elle fe retire.

Léandre, frere de Léonor, arrive auffitôt qu'elle eft partie, & court embraffer Lelio, qu'il appelle fon beau

frere. Celui-ci le défabufe en l'affurant qu'il ne lui fera jamais rien : il se retire avec Arlequin.

Scapin vient pour les avertir que le dîner eft prêt; mais il ne trouve perfonne. Arlequin Citadin arrive & court embraffer fon ami Scapin, qui lui annonce un très-bon dîner, dans lequel les macarons ne font pas oubliés.

Cette nouvelle charme d'autant plus Arlequin qu'il ne l'attendait nullement; Scapin lui apporte le dîner dans un panier couvert qu'Arlequin emporte.

Lelio & Arlequin, étrangers, arrivent, Lelio ne parle que d'une aimable perfonne qu'il a vue, & dont les appas ont touché fon cœur. Scapin vient un moment après & demande à Arlequin fi les macarons étaient bons. Lelio dit à Scapin de ne pas plaifanter & de lui fervir promptement le dîner. Celui-ci foutient qu'Arlequin l'a emporté; cette difpute devient vive & finit le premier acte par des coups de bâton, dont Arlequin régale Scapin.

Au fecond acte Fabrice confie à fon ami Chrifante la paffion qu'il a pour Hortenfe fa fille & le deffein qu'il a de l'époufer. Chrifante eft d'autant plus furpris de cette propofition, que fa

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fille aime Lelio, & qu'il devait, dit-il, propofer cette alliance à fon ami. Fabrice la rejette d'autant plus, que fon fils eft fur le point d'époufer Léonor, & Chrifante déterminé promet à son vieil ami qu'il donnera les mains à fon mariage pourvu que fa fille y confente. Fabrice écrit à Hortenfe pour lui dé clarer fon amour; il ne fait comment faire pour lui faire rendre fa lettre ; il apperçoit Arlequin Citadin qui s'en charge & promet de la rendre, moyennant quatre ducats que Fabrice lui donne.

Arlequin va pour rendre la lettre à Hortenfe qui eft d'abord charmée de voir Arlequin, ne doutant nullement qu'il ne vienne de la part de Lelio; mais elle eft bien furprise après avoir lu la lettre, de voir qu'elle vient de la part de Fabrice. Hortenfe régale le Porteur de coups de bâton & lui ordonne de porter cette réponse à Fabrice, lequel arrivant dans le moment, demande avec empreffement des nouvelles de fa lettre. Arlequin l'affure que Hortenfe l'a reçue avec de grand tranfports de joie, & ajoute :

Que mon fort est heureux!

J'ai pu, m'a-t-elle dit, faire naître fes feux!

A ma félicité, non, rien n'eft comparable! Fabrice perfuadé que c'eft de lui qu'Hortenfe a parlé, eft au comble de fa joie; il récompenfe largement Arlequin; mais il eft bien furpris en apprenant qu'Hortenfe a changé de vifage en lifant la fin de la lettre & qu'elle a reconnu qu'elle était de lui. Enfin a-telle fait réponse, dit Fabrice? Oui, très-exactement, répond Arlequin, & en même tems il rend à ce vieillard les coups de bâton qu'il a reçus. Fabrice tranfporté de colere contre ce Valet, jure de s'en venger ; il trouve un moment après Arlequin Etranger, qu'ik charge de mille coups, abufé par la ref femblance, & dit en s'en allant :

Faquin, apprends à me connaître, On ne maltraite pas impunément fon Maître.. Arlequin Etranger eft fort étonné de fe voir maltraiter fans raifon: fon Maître à qui il s'en plaint, n'y peut rien comprendre.

Lelio dit à Arlequin qu'il ne veut plus refter dans l'auberge de Scapin à qui il ordonne de remettre sa valise à fa fon valet.

Léandre outré du procédé de Lelio avec fa fœur, vient dans le deffein de Büj

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