s'en venger, il voit Arlequin Etran ger qu'il prend pour le Citadin; inftruit des mauvais difcours qu'il a tenus, il le maltraite. Arlequin Etranger prend la fuite; Lelio Citadin furpris de voir courir Arlequin avec tant de, vîteffe, veut l'arrêter, & un inftant après, Arlequin Citadin arrive; Lelio lui demande par quelle raifon il courait fi vite il n'y a qu'un moment; Arlequin ne fait ce qu'il veut dire.

Léonore vient faire des reproches à Lelio Citadin, fur la manicre dont il l'a reçue; Lelio veut envain fe juftifier, & ne fait à quoi attribuer un fi prompt changement; Léonor le quitte avec indignation.

Scapin fort de fon auberge & rend à Lelio & à Arlequin Citadin la valife qui lui a été remife par l'autre Lelio; ils ne comprennent pas pourquoi Scapin leur remet cette valife, qu'Arlequin emporte, en difant qu'il en fera quitte pour la rendre. Lelio Citadin reste ; plus il s'examine & moins il peut comprendre ce qui peut lui avoir attiré les reproches de Léonor. Chrifante appercevant Lelio, veut lui parler & lui propofe fa fille; il ne fait nulle atten- . tion aux difcours de Chrifante, tant il

eft accablé de chagrin d'avoir plaire à la maîtreffe.

pu dé

Il fe plaint enfuite à Leandre du retardement de fon bonheur, lui témoigne l'impatience qu'il a d'être uni avec fa fœur, & le prie de le préfenter à elle pour la défabufer de fes foupçons injuftes. Léandre entre avec Lelio chez Léonor, & Arlequin Citadin refte. Lelio Etranger paraît; Arlequin lui demande pourquoi il quitte fitôt Léonore, Lelio croit qu'il veut parler de l'inconnue qu'il a rencontrée à la promenade,; & dont il eft fi amoureux; Arlequin lui dit qu'il parle de Léonor, ce qui irrite fort Lelio Etranger; il lui ordonne de ne lui en parler jamais, & s'en va; Arlequin refte.

Lelio Citadin fort de la maison de Léonor & vient 'apprendre à Arlequin qu'elle eft appaifée, & qu'elle ne doute plus de fa fidélité. Arlequin demande enfuite à fon Maître des nouvelles de l'inconnue ; Lelio ne comprend rien à cette demande, & lui dit qu'il n'eft occupé que de Léonor, il rentre dans fa maifon, Arlequin refte; Lelio Etranger revient & trouve Arlequin qui lui parle encore de Léonor, de Scapin; à tous ces difcours extravagans, Lelio

croit que fon. Valet eft devenu fou & celui-ci croit la même 'chofe de fom Maître.

Fabrice, pour fe venger des coups de bâton qu'Arlequin Citadin lui a donnés au commencement de l'acte, fait arrêter Arlequin Etranger, par des Archers qui le menent en prifon. Au troifeme Ace Hortenfe à qui fon pere vient d'apprendre que Lelio épouse. Léonor, témoigne la douleur qu'elle en reffent, & voyant paraître Lelio Etranger, veut fe retirer; mais elle ne faurait s'y réfoudre à la vue de fon amant ; celui-ci la reconnait pour la perfonne qu'il a rencontrée à la promenade, ik l'aborde poliment, & lui fait un compliment gracieux. Hortenfe furprise de cette politeffè, lui déclare qu'elle a appris qu'il va bientôt époufer Léonor. Lelio la défabuse & lui déclare en mê→ me temps la paffion qu'elle lui a inf. pirée; cet aveu charme Hortenfe. Lelio lui demande fon nom & fa demeure. Hortenfe étonnée, lui dit que ce n'est que par l'Hymen qu'il peut obtenir & fon cœur & fa foi. Lelio promet de la demander à fon pere, & eft fort furpris en rentrant de voir Arlequin en prifon; il croit que Scapin l'y a fait

mettre par rapport à toutes les difcuffions qu'ils ont eu enfemble, & promet de l'en retirer.

Chrifante & Fabrice arrivent ; ce dernier s'applaudit d'avoir fait mettre Arlequin en prifon pour les coups de bâton qu'il en a reçus ; Arlequin l'accable d'injures à travers fa grille. Un moment après Arlequin Citadin arrive & demande fes gages à Fabrice ; ils font fort furpris de le voir en liberté, l'ayant vu un inftant auparavant dans la prifon; il fe retire & l'Etranger reparaît en prifon, ce qui étonne fi fort ces deux vieillards; qu'ils croyent que c'est un enchantement.

Lelio Citadin vient prier fon pere de hâter fon bonheur en l'uniffant à Léonor; Fabrice lui donne avec plaifir fon confentement. Lelio apprend en même temps à Léonor, qui furvient cette agréable nouvelle, & rentre avec elle dans fa maifon. Lelio étranger arrive prefque auffi-tôt, & Fabrice lui reproche fon impoliteffe d'avoir quitté fitôt Léonor. Le même Lelio ne com prend encore rien à ce raifonnement, il frappe en même tems chez Hortenfe,, & lui dit ::

B

Pour vous prouver l'excès de l'ardeur qui me preffe,

Hortenfe je fuis prêt à remplir ma promeffe ; Acceptez-vous ma main ?

Hortenfe répond qu'elle en fait tout fon bonheur, Lelio la quitte pour dire: aux deux vieillards:

Allez dire à préfent à votre Léonore,
Que la charmante Hortenfe eft celle que j'a

dore,

Et que de notre Hymen vous êtes les témoins; Croyez-moi déformais, employez mieux vos foins.

Chrifante & Fabrice reftent interdits, tandis que Lelio Citadin, fortant de la maison de Léonor, prie fon pere avec inftance, d'envoyer chercher le Notaire pour dreffer le contrat; Fabrice y confent, mais il de mande en même tems à fon fils fi c'eft pour Hortenfe qu'il parle ou pour Léonor; Lelio affure que c'eft pour Léonor, & que fon pere ne doit pas l'ignorer. Fabrice dit qu'il ne comprend plus rien à tant de contrariétés, & que la tête commence à lui tourner.

A