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LES MUSES RIVALES.

Ballet Pantomime, dont les Acteurs repréfentent Melpomene, Erato, Terpficore, un Génie & leur fuite, 1739.

L

E théâtre s'ouvre & fait voir un Palais magnifique. Melpomene y paraît endormie; les fonges funeftes viennent à plufieurs reprises autour d'elle troubler fon fommeil. Le Génie paraît & veut s'approcher de Melpomene; elle s'éveille, & dans un grand trouble, elle court après le Génie, qui, de fon côté, la chèrche avec empreffement; mais les fonges viennent toujours les féparer. Enfin, Melpomene arme de fon poignard le Génie, les fonges effrayés prennent la fuite; la Mufe de la Tragédie & le Génie reftent feuls ; ce dernier exprime, par fes pas & par fes geftes, une déclaration d'amour dans le genre tragique, &c. Ils cedent la place à Erato & à fa fuite.

Le Génie affis auprès de Melpomene la quitte, malgré les efforts que la Muse tragique fait pour le retenir, & fuit Erato

qui le conduit fur un lit de gazon; elle lui préfente une flûte dont elle l'oblige de jouer, & les fons mélodieux qu'il en tire réellement, paraiffent accompagnés par la lyre de la Mufe. Ce même morceau, joué en écho par l'orchestre, eft dansé par les fuivans d'Erato.

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Terpficore paraît avec fa fuite auffitôt le Génie quitte Erato pour aller joindre la Mufe de la danfe. Erato prend la fuite comme avoit fait Melpomene. Le Génie & Terpficore expriment leur union par plufieurs danfes de divers caracteres, & une Contredanfe finit cet ingénieux Ballet

La Comédie eft de M. de Boiffy, & une de celles qui a fait le plus d'honneur à fa plume. Elle fut très-applaudie, eut dix-huit représentations, a fouvent été reprise, & attira à l'Auteur cette galanterie qui eft de Peffelier.

Non, non, il n'eft pas für que la postérité
Accorde fon fuffrage à chaque nouveauté,
Dont notre fiecle s'accommode;
Mais malgré le caprice & la légéreté
Du Public inconftant, que l'uniformité
Rebute, fatigue, incommode,

Par leur beau coloris, par leur variété,

Tes talens cher Boiffy,, feront toujours de

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modest bi anicy An up JE peuvent afpirer à l'immortalité.

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DEBUT DE CATHOLINI. Le 8 Oct. 1739, Antonio Catholini, débuta pour la feconde fois dans le rôle d'Arlequin Hulla&-ne fut point reçu.

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DEBUT DE CONSTANTINI.

Le 21 Nov. Antonio Conftantini,, originaire d'Italie, débuta pour le même emploi dans les Fourberies d'Arlequin. Cette Piece eft remplie d'un jeu continuel de théâtre, de différens déguifemens & de lazzis, dans lefquels il fit voir la variété de fon jeu.

Après le retour de Fontainebleau, il débuta encore dans les Métamor phofes d'Arlequin Piece du même genre, & connues en Italie fous le nom de Comedie difatica, qui font faites pour faire briller un feul Acteur: Celui-ci joua

don avec beaucoup de vivacité,

donna quelque efpérance de réparer la perte que le Théâtre venait de faire en la perfonne de Thomaffin, & que

vraifemblablement il n'a point remplie puifqu'il n'a point été reçu. Il était frere du fameux Angelo Conftantini, connu dans l'ancienne Troupe, fous le nom de Mezetin, & qui avait reparu dans le même Rôle, fur le nouveau Théâtre Italien les Février 1729.

L'AMANT AUTEUR ET VALET. Comédie en un acte en profe, & Février 1740.. (1)

ERASTE, jeune homme de famille qui cultive les Belles lettres, eft éperduement amoureux de Lucinde, jeune veuve; mais la timidité de cet Amant l'ayant empêché de fe découvrir, il n'a imaginé d'autres moyens que de fe mettre à fon fervice, afin de jouir du plaiur de la voir projet digne d'un homme qui fait des Romans. Il y a auffi introduit avec lui Frontin fon Valet; celui-ci vient lui apprendre que Mondor fon oncle, vient d'arriver du Canada, & qu'il est à Paris; Eraste

(1) La fcène eft chez Lucinde.

en eft d'autant plus affligé, qu'il reconnaît dans cet oncle un Rival, qui preffe Lucinde, fa Maîtreffe, d'accepter fa main avec une fortune très- confidérable. Erafte, de fon côté, apprend à Frontin le nouveau fujet de crainte qui l'agite; il a laiffé des vers fur là toilette de Lucinde, qui veut abfolu ment favoir de qui ils font, menaçant de chaffer celui qui s'eft chargé de les remettre. Mondor arrive & eft accufé d'avoir fait les vers en queftion; celui-ci s'en défend, en proteftant qu'il n'a jamais fait que des lettres de change Lucinde les lui remet, & il les lit tout de travers, ce qui fait fouffrir Erafte de les voir ainfi eftropier; il les prend & les lit avec beaucoup d'expreffion. Mondor avoue, par complaifance, qu'il faut bien que ce foit lui qui les ait faits, puifque Lucinde le veut abfolument; mais il la priè en fortant, de vouloir bien faire plus d'attention à fa profe, qui eft plus fonnore que fes vers, elle ne lui ôte pas toute efpérance. Lucinde qui veut favoir lequel d'Erafte où de Lifette s'eft chargé des vers de Mondor, les confulte l'un & l'autre, fur le ma riage que cet Amant furanné lui pro

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