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point (Gen., 11, 25), et vivaient avec Dieu dans le commerce le plus familier... Quelle était leur éminente sainteté ! Nous pouvons nous en faire une idée 1 par tout ce que Notre-Seigneur Jésus-Christ, le nouvel Adam, nous a rendu par la Rédemption: connaissance parfaite de Dieu... reconnaissance, amour... Leur âme brillait de toutes les perfections. Ils avaient la science et l'intelligence de toutes choses. Nous voyons le Seigneur amener à Adam les êtres animés de la création, pour qu'il les appelât du nom qui leur convenait... (Gen., II, 19.) Adam et Ève étaient heureux; et Dieu, par un surcroît de libéralité, voulut que ce bonheur fût éternel...

Mais, parce que l'homme était intelligent et doué de raison, Dieu lui donna la liberté et voulut le mettre à l'épreuve pour lui fournir l'occasion de mériter. « Tu mangeras», lui dit-il, «de tous les fruits que produisent les arbres du paradis, mais tu ne toucheras point l'arbre de la science du bien et du mal. Dès le jour où tu mangeras de son fruit, tu mourras de mort: Morte morieris... (Gen., II, 17.) Vous connaissez assez la suite lamentable de cette histoire. Le démon survient, tente la première femme, qui succombe et entraîne Adam dans sa désobéissance... (Gen., III.) A l'instant leurs yeux s'ouvrent, et tout d'abord ils se prennent à rougir de leur nudité. (Ib., 7.) La robe de leur innocence était perdue... Ils ont peur de Dieu et se cherchent un abri dans l'épaisseur des bois. Voilà la femme condamnée aux douleurs et à la soumission envers l'homme. Désormais Adam n'aura du pain pour lui et les siens qu'à la sueur de son front... Il verra toute la nature en

révolte contre lui, comme il s'est révolté contre son Créateur... Et enfin, il arrivera à la mort par un chemin de souffrances, d'amertumes, de larmes. Quel motif de désespoir, si Dieu n'avait tempéré sa justice par les promesses de sa miséricorde !...

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II. Sa transmission. Tous les anathèmes fulminés contre Adam coupable ont frappé sa postérité. C'est là un fait que l'océan des misères humaines ne permet pas de nier. Il n'y a pas d'autre explication possible aux maladies, aux douleurs, aux adversités que nous éprouvons ici-bas... L'homme ne peut être puni que parce qu'il est coupable... Aussi l'Apôtre nous dit-il que « tous ont péché en Adam. » (Rom., V, 12.)

Comment la faute d'un seul se transmet-elle à toute sa postérité? C'est là, sans doute, un mystère... Toutefois, si nous ne comprenons pas la manière dont se transmet le péché originel, les preuves de sa transmission surabondent...

La Bible proclame cette vérité : « J'ai été conçu dans l'iniquité et formé en péché dans le sein de ma mère. » (Ps. L, 7.)

« Qui est exempt de souillure ? » s'écrie Job. « Personne, pas même l'enfant d'un jour.»-«La mort », dit saint Paul, « a passé dans tous les hommes par celui en qui tous ont péché... » (Rom., v, 12.)

Tous les saints docteurs sont unanimes à établir ce dogme... L'Église catholique fait administrer le baptême aux enfants... Elle frappe d'anathème celui qui oserait nier la transmission du péché d'Adam à toute sa postérité... Les traditions païennes s'accordent en cela avec la croyance catholique. Chez tous les peuples

il y a des rites expiatoires pour purifier l'enfant à sa naissance... Il est donc bien vrai que tous nous naissons coupables...

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III. Suites du péché originel. Pour le corps, c'est l'assujettissement aux souffrances et à la mort... Pour l'âme, la privation de la grâce sanctifiante, par conséquent du droit au bonheur du ciel... l'ignorance de l'esprit, qu'il nous est si difficile de vaincre... la concupiscence de la volonté, c'est-à-dire cette pente au mal qui nous est si naturelle et que nous ne pouvons surmonter sans un secours particulier de Dieu... Quant à l'autre vie, le péché originel nous prive de la vue de Dieu. Notre-Seigneur l'a dit formellement: «Rien de souillé ne peut entrer dans le royaume des cieux. >> (Apoc., XXI, 27.) Bénissons l'infinie miséricorde de Dieu de nous avoir donné dans le baptême un remède à un si grand malheur, et par reconnaissance vivons en vrais disciples de Jésus-Christ.

IX. Jésus-Christ.

Quisquis confessus fuerit quoniam Jesus est Filius Dei, Deus in eo manet, et ipse in Deo. (I Joan., IV, 15.)

Quiconque confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeurera en lui, et lui en Dieu.

C'est ainsi que saint Jean nous montre admirablement les avantages infinis que le genre humain a trouvés dans la foi et la confession de la divinité de

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Notre-Seigneur Jésus-Christ. Le Sauveur lui-mêm les avait déjà annoncés, lorsqu'il avait proclamé I bonheur du prince des apôtres par ces paroles Vous êtes heureux, Simon, fils de Jean, parce qu vous ne savez pas ces choses par la chair ni par sang, mais par mon Père qui est dans les cieux. (Matth., XVI, 17.) C'est ici, en effet, le fondemen de notre salut et de notre rédemption... Le genre humain étant déchu de l'état de grâce par la faute de son premier père, rien ne pouvait le relever et le rétablir dans ses prérogatives anciennes, ni les efforts des hommes ni les mérites des anges. Il ne restait de remède à nos maux que dans la vertu infinie du Fils de Dieu. Seul il pouvait, en prenant l'infirmité de notre chair, détruire les effets terribles du péché et nous réconcilier avec Dieu dans son sang.

Nous verrons dans cet entretien Jésus-Christ: 1° en sa qualité de Messie promis et figure; 2° dans ses titres de roi, prêtre et prophète.

I. Jésus-Christ Messie. Lorsque, aussitôt après le péché, Dieu prononça la condamnation du genre humain, il lui donna en même temps l'espérance d'être racheté, puisque la ruine qu'il prédit au démon, devait amener la délivrance des hommes. « Je mettrai l'inimitié entre toi et la femme, » dit-il au serpent, << entre sa semence et la tienne : celle-ci te brisera la tête, et tu dresseras tes embûches sur ses pas.» (Gen., III, 15.)

Cette promesse, Dieu la confirma souvent dans la suite. Abraham, entre autres, parmi les patriarches, eut plusieurs révélations de ce mystère. Mais ce fut

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principalement lorsqu'il était sur le point d'immoler son fils Isaac, pour obéir aux ordres de Dieu, qu'il lui fut manifesté d'une manière plus expresse. « Parce que vous avez fait cela, » lui dit le Seigneur, « et que vous n'avez pas épargné votre fils unique, je vous bénirai et je multiplierai votre race comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer. Votre postérité possédera les villes de vos ennemis, et toutes les nations seront bénies en votre race, parce que vous avez obéi à ma voix.» (Gen., XXII, 12-18.) De ces paroles il est aisé de conclure qu'un des descendants d'Abraham délivrerait tous les hommes de la cruelle tyrannie de Satan, et qu'il assurerait leur salut. Or ce libérateur, qui pouvait-il être, sinon le Fils de Dieu, devenu selon la chair fils d'Abraham? Peu de temps après, pour conserver le souvenir de cette promesse, Dieu renouvela la même alliance avec Jacob, petit-fils d'Abraham. Ce saint patriarche ayant vu, dans un songe, une échelle posée · sur la terre et touchant au ciel par son sommet, « le long de laquelle montaient et descendaient les anges de Dieu,» le Seigneur appuyé sur cette échelle lui adressa ces paroles : « Je suis le Seigneur, le Dieu d'Abraham et le Dieu d'Isaac ton père. Je te donnerai la terre sur laquelle tu es endormi, à toi et à ta pos. térité, et tes descendants seront comme la poussière de la terre. Tu t'étendras vers l'Orient et vers l'Occi→ dent, vers le Nord et vers le Midi, et dans ta race seront bénies toutes les nations de la terre.» (Gen., xxvIII, 12-14.) Dieu ne cessa pas dans la suite de renouveler aux descendants d'Abraham cette promesse d'un libéra

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