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rog. s. 6.

33.

Tout ceci eft rapporté dans la decretale que le pape AN. 1065. écrivit fur ce fujet adreffée aux évêques, aux clercs & epift. 38. aux juges d'Italie; où pour confirmer la differente maniere de compter les degrez felon les loix & felon les canons, il rapporte l'autorité de faint Gregoire Greg lib, XII. dans fa lettre à faint auguftin d'Angleterre. Et com- epift. 1. interme quelques-uns vouloient se prévaloir de cette lettre, pour dire que faint Gregoire avoit permis les mariages au troifiéme ou au quatrième degré, le pape Alexandre cite la lettre à Felix de Meffine, où il eft marqué que c'est une indulgence pour les Anglois Lib. XII. epift. nouveaux Chrétiens: mais cette lettre eft fauffement attribuée à faint Gregoire. Au refte le pape Alexandre, tant dans cette lettre que dans une autre écrite fur ce fujet au clergé de Naples en particulier, emploïe les mêmes preuves que Pierre Damien avoit emploïées dans fon traité : en forte qu'il paroît avoir été principalement confulté fur cette question. La décifion du concile de Rome & la conclufion de la décretale eft, que l'on doit compter les degrez de parenté fuivant l'ancienne coûtume de l'églife, avec défense fous peine d'anathême de les compter autrement dans la celebration des mariages.

epift.279

291

On nomma cette erreur touchant les mariages, l'herefie des incestueux, & pour la condamner le pape tint deux conciles la même année, que l'on croit être 1065. C'est Pierre Damien qui marque ces deux opufc; XII.c. conciles & le peu d'effet qui en fuivit. A-t-on vû, dit-il, un feul homme, de tant de milliers,. qui ait rompu cette conjonction abominable, ou qui ait ceffé d'entrer dans l'églife, pour ne fe pas rendre plus criminel? Quelqu'un s'eft-il retiré de leur familiarité?

AN. 1065.

XV.

'Abus des ex

Tous font donc compris fous l'excommunication du faint fiege. En effet quiconque épouse une femme noble, belle, ou riche, principalement s'il en a des enfans, aime mieux renoncer à Dieu qu'à une mariage avantageux. Au contraire, celui à qui fa femme eft à charge, fait une fauffe genealogie, dont il cite pour témoins des morts, & fait caffer fon mariage fous pretexte de parenté.

fi

Ce mépris des excommunications venoit de ce communica- qu'elles étoient trop frequentes; & c'eft de quoi Pierre Lib. pift. 12. Damien se plaignoit ainfi dans une lettre au pape Alexandre: Prefque dans toutes les decretales on prononce la peine d'anathême, contre ceux qui y defobéïront; ce qui caufe une perte infinie pour les ames, en donnant une occafion tres facile de tomber dans la mort éternelle, avant que l'on fe foit apperçû d'avoir commis même une faute legere. Ainfi c'eft tendre des pieges à ceux qui croïent marcher en fûreté. Ce n'eft pas comme dans les tribunaux feculiers; l'on y prive les coupables de la liberté, on confifque leurs biens, ou on impose une amende : ici pour la moindre faute on eft feparé de Dieu même. C'eft traiter tous les pechez d'égaux, comme les Stoïciens. Saint Gregoire & les anciens papes n'en ont pas usé ainsi, & ils n'ont gueres prononcé d'anathême qu'en matiere de foi. C'eft pourquoi faites ôter s'il vous plaît cette claufe des decretales, & mettez-y une amende pecuniaire, ou quelque autre peine contre les tranfgreffeurs. Il eft remarquable que Pierre Damien crut que le pape avoit droit d'impofer des peines pecu

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niaires.

. Dans la même lettre il fe plaint d'un autre abus;

c'est que les évêques pretendoient qu'il n'étoit point AN. 1065. permis à leurs inferieurs de les accuser. Quelle est, dit-il cette arrogance & ce fafte, qu'un évêque puiffe vivre bien ou mal à fa fantaisie, & qu'il ne puifle souffrir queses inferieurs lui reprochent ses excez? vû principalement qu'ils ne s'adreffent pas aux tribunaux feculiers, où ces maux pourroient tourner en dérision, mais aux tribunaux ecclefiaftiques, où on y remedie avec la gravité épifcopale. Il eft raisonnable que l'évêque attaqué rende raifon de fon innocence, ou s'avoue humblement coupable. Saint Pierre ne @ x 1.5. trouva point mauvais qu'on lui demandât pourquoi il étoit entré chez le centenier Corneille, & rendit humblement compte de fa conduite. Il fouffrit de même la réprimende que faint Paul lui fit en face. Que Gal. fi l'évêque qui peche dans l'églife ne veut pas y être jugé, qui voudra deformais le soumettre aux loix de l'églife? S'il n'eft pas permis aux enfans de vôtre églife d'ouvrir la bouche contre vous, ira-t-on chercher des témoins au dehors, qui n'aïant point vécu avec Vous ne favent point vos actions? Qu'on banniffe donc de l'églife cette pernicieufe coûtume: qu'on donne accés aux juftes plaintes, qu'une églife oppriméepar fon évêque porte à fon fuperieur, afin que l'arrogance des prelats foit reprimée par la crainte du jugement des

conciles.

XVII. Martyrs chez

c. 11. &c.

Le chriftianifme avoit fait de grands progrés chez les Sclaves, qui habitoient au-delà de l'Elbe dans la les Sclaves. partie feptentrionale de la Saxe: leur prince Gothef- Adam, lib. IP. calc en avoit converti une grande partie; mais l'an Sup. lib. LX. 1065. il fut tué par les païens qu'il vouloit encore . 7. Jun. to. convertir. Il fouffrit le martyre le feptiéme de Juin, 20. to 40,

n. 57.

AN. 1065.

dans la ville nommée alors Leontia & depuis Lenzin ou Lents. Avec lui fouffrit le prêtre Ippon, qui fut tué fur l'autel; & plufieurs autres tant laïques que clercs fouffrirent divers fupplices pour Jefus Chrift. Le moine Anfuer & plufieurs autres furent lapidez à Racifbourg le quinziéme de Juillet. Et comme Anfuer craignoit que le courage ne manquât à fes compagnons, il pria les païens de les lapider avant lui, & s'étant mis à genoux pria pour fes perfecuteurs. Chr. M. S. ap. On gardoit cependant à Meclebourg Jean évêque Mabil. fas. 6. P. Ecoffois, qui étoit venu en Saxe huit ans aupara

1550

vant en 1057. & y avoit été reçû humainement par l'archevêque Adalbert. Ce prelat l'envoya peu aprés chez les Sclaves prés le prince Gothefcalc; & dans le fejour qu'il y fit il baptifa plufieurs milliers de païens. L'évêque Jean, qui étoit un venerable vieillard, fut premierement frappé à coups de bâton, puis mené par dérifion dans toutes les villes des Sclaves; & comme il demeuroit ferme à confeffer Jefus-Christ, on lui coupa les pieds & les mains & enfin la tête. On jetta fon corps dans la ruë, les païens porterent sa tête au bout d'une pique en figne de victoire, & l'immolerent à leur dieu Redigeaft. Cela fe paffa le dixiéme de Novembre à Rethre metropole des Scla

ves.

La veuve du prince Cothefcalc fille du roi de Danemarc, aïant été trouvée à Meclebourg avec d'autres femmes, fut long-tems batue toute nuë. Les païens ravagerent par le fer & par le feu toute la province de Hambourg, ruinerent la ville de fond en comble, & tronquerent les croix en dérifion du Sauyeur. Ils détruifirent de même Slefvic ville trés-ri

che & tres-peuplée. On difoit que l'auteur de cette AN. 1065
perfecution étoit Pluffon, qui avoit épousé la fœur de
Gothescalc, & qui étant retourné chez lui fut auffi tué.
Enfin les Sclaves, par une confpiration generale, re-
tournerent au paganisme, & tuerent tous ceux qui de-
meurerent Chrêtiens. C'eft la troifiéme apostasie de
cette nation: car elle fut convertie à la foi premiere-
ment par Charlemagne, enfuite par Otton, la troi-
fiéme fois par Gothescalc.

pas

XVIII.
Fin de fain tE-

Vita c. 9. ap.

fcript. 10. p.398.

En Angleterre le bâtiment de l'église d'Oücftminster étant achevé en 1065. le roi Edouard en remit doüard. la dédicace au jour des Innocens, pour la faire plus folemnellement, à l'occafion de la cour pleniere qu'il devoit tenir felon la coûtume aux fêtes de Noël. Il étoit perfuadé que fa mort approchoit, fuivant la ré- Boll velation que lui avoient rapportée deux pelerins de la part de faint Jean l'évangeliste, auquel il avoit une finguliere dévotion. La nuit même de Noël la fievre cad. in Angi; le prit, mais il le diffimula & ne laiffa de fe mettre à table au festin folemnel avec les évêques & les feigneurs. Le jour des Innocens étant venu, il fit faire la dédicace avec toute la magnificence poffible, met- Charta.1.1.09. tant en cette église quantité de reliques qui lui venoient du roi Alfrede & de Charlemagne. Il fit aufli lire en cette folemnité une charte, où en confequence des bulles des papes Leon & Nicolas, il confirme les biens & les privileges de ce monaftere, même, l'éxemption de la jurifdiction épifcopale; & cela du confentement des évêques & des feigneurs, y ajoûtant le droit d'afile. Cette charte fut foufcrite par le roi, la reine son épouse, Stigand archevêque de Cantorberi, Eldrede archevêque d'Yorc & dix autres évê

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conc.p.1189.

с. За

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