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Sandouaal.

Pampel. fol. 4 v.Coffart.to.9.

concil. p. 1197.

1181.

AN. 1068. foi d'Arragon, fit tenir au monaftere de Leire le dixhuitiéme d'Avril, la fixiéme année de fon regne, qui étoit l'an 1068. On traita dans ce concile de la confirmation des privileges de ce monaftere, pour laquelle Sanche évêque de Pampelune & abbé de Leire fut envoïé à Rome. On croit qu'il y fut auffi traité de l'introduction du rit Romain au lieu de Gothique ou Mofarabique: ce qui ne put encore être executé. Marca Hifp.1. Le même legat Hugues tint un concile à Girone avec pend.n.269. p. les évêques, les abbez & les feigneurs de Catalogne, où il confirma par l'autorité du pape la treve de Dieu, fous peine d'excommunication contre les infracteurs.

4.p. 457. Ap

1141,

74.

En Navarre regnoit un autre Sanche fils de Garcia, & en Caftille Sanche Fernandés: ces trois rois Sanches étoient cousins germains enfans de trois fils de Sanche le grand, qui avoit réuni en fa perfonne tous les roïaumes d'Espagne. Ferdinand roi de Caftille, furnommé auffi le grand, à cause de ses conPelag. Onet. p. quêtes fur les Mores, mourut en 1065. apres avoir regné vingt-neuf ans. On trouve une lettre du pape Alexandre II. adreffée à tous les évêques de Gaule, epift. 34 qui porte: Nous avons appris avec plaifir, que vous avez protegé les Juifs qui demeurent parmi vous, pour empêcher qu'ils ne fuffent tuez par ceux qui V. Sup. lib. alloient contre les Sarrafins en Espagne C'est ainsi que faint Gregoire a declaré, que c'étoit une impicté de les vouloir exterminer, puifque Dieu les a confervez par fa mifericorde, pour vivre difperfez par toute la terre, aprés avoir perdu leur patrie & Îeur liberté, en punition du crime de leurs peres. Leur condition eft bien differente de celle des Sarra

XXXV. n. 21.

fins, contre lefquels la guerre eft jufte, puifqu'ils AN. 1068. perfecutent les Chrétiens & les chaffent de leurs villes & de leurs demeures: au lieu que les Juifs fe foumettent par tout à la fervitude.

XXX. Conciles

Toulouse.

to. 9. conc. p.

D'Espagne le cardinal Hugues le Blanc vint en Aquitaine, où il tint deux conciles la même année d'Auch & de 1068. l'un à Auch, l'autre à Toulouse. A celui d'Auch affifta l'archevêque Auftind, avec tous les évêques fes fuffragans, les abbez & les feigneurs de toute la Gafcogne. Entre les reglemens qui y furent faits, on ordonna que toutes les églifes du païs païeroient à la cathedrale le quart de leurs dîmes: mais Raimond abbé de faint Orens s'y oppofa, foutenant que les églises dépendantes de ce monastere en avoient toujours été exemptes. Le legat, du consentement de tout le concile, confirma l'exemption en l'honneur de ce faint, un des plus illuftres évêques d'Auch & patron de la ville, qui vivoit vers l'an 450. & que l'églife honore le premier jour de Mai. On accorda la Maj. même exemption à plufieurs autres églifes.

Au concile de Touloufe, que le cardinal Hugues tint la même année par ordre du pape, on traita de toutes les affaires des églifes ; & par les jugemens qui furent rendus fur diverfes accufations, on y extirpa la fimonie. On y rétablit entre autres chofes l'églife de Leitoure, changée mal à propos en monaftere: on la rendit à Raimond fon évêque, & on y remit des clercs à la place des moines. A ce concile affifterent onze évêques, favoir Guillaume archevêque d'Auch, fucceffeur d'Auftind, qui eft compté entre les faints .& honoré le vingt cinquième de Septembre fous le nom de faint Oftent. Aymon archevêque de Bour

60.

Bell. to. 12. p.

Martyr. R. 1,

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AN. 1068. ges étoit auffi à ce concile avec Durand évêque dè Toulouse, Gerauld de Cahors, Godemar de Saintes, Gregoire de Lefcar, Pierre d'Air, Guillaume de Comminges, Raimond de Leitoure, Bernard de Conferans & Bernard d'Acs. Il y avoit auffi plufieurs abbez, entre autres Hugues de Clugni, Ademar de faint Martial de Limoges, ceux de Condom, de faint Papoul & de faint Pons.

XXXI.

Henri.

Chr. Magdeb.

MS. an. 1008.

Le roi d'Allemagne Henri à l'âge de dix-huit Moeurs du roi ans, étoit déja un des plus méchans de tous les homHift.belli.fa- mes. Il avoit deux ou trois concubines à la fois, &. con. Pas de plus quand il entendoit parler de la beauté de quelque fille ou de quelque jeune femme, fi on ne pouvoit la feduire, il se la faifoit amener par violen-ce. Quelquefois il alloit lui-même les chercher la nuit, & il expofa fa vie en de telles occafions. Dés l'année 1066. il avoit épousé Berthe fille d'Otton marquis d'Italie, étant à peine âgée de quinze ans. Mais comme il l'avoit épousée par le confeil des feigneurs & non par fon choix, il ne l'aima jamais, & chercha toûjours à s'en feparer. Pour en avoir un pretexte, il la fit tenter par un de fes confidens ; & la reine feignant d'y confentir, prit le roi lui-même, & le maltraita de forte qu'il en fut un mois au lit. Aprés avoir abufé, des femmes nobles, il les faifoit époufer à fes valets.

Ces crimes l'engagerent à plufieurs homicides, pour fe défaire des maris dont les femmes lui plaifoient. Il devint cruel, même à fes plus confidens; les complices de fes crimes lui devenoient suspects, & il fuffifoit pour les perdre, qu'ils témoignaffent d'une parole ou d'un gefte defaprouver les deffeins.

Auffi perfonne n'ofoit-il lui donner de confeil qui ne AN. 1069. lui fût agreable. Il favoit cacher fa colere, faire perir les gens lorsqu'ils s'en défioient le moins & feindre d'être affligé de leur mort jufques à répandre des larmes.

Il donnoit les évêchez à ceux qui lui donnoient le plus d'argent ou qui favoient le mieux flater fes vices; & aprés avoir ainfi vendu un évêché, fi un autre lui en donnoit plus, ou loüoit plus fes crimes: il faifoit dépofer le premier comme fimoniaque, & ordonner l'autre à fa place. D'où il arrivoit que plufieurs villes avoient deux évêques à la fois, tous deux indignes, Tel étoit le roi Henri, & la fuite de l'histoire le fera encore mieux connoître.

XXXII.

Le roi Henri

veut quitter la femme.

En 1069. il tint une diete à Vormes aprés la Pentecôte, où il découvrit en fecret à Sigefroi archevêque de Maïence, le deffein qu'il avoit de quitter la reine fon époufe; le priant inftamment de lui aider, 1d. 1069. & lui promettant, s'il le faifoit réuffir, de lui être entierement foumis, & d'obliger les Turingiens, même par les armes s'il en étoit befoin, à lui païer les dîmes; chofe que le prelat avoit fort à cœur. Aprés donc qu'il eut confenti à la propofition du roi, & qu'ils fe furent donné parole de part & d'autre, le roi déclara publiquement qu'il ne pouvoit vivre avec la reine Berthe, & qu'il ne vouloit plus tromper le monde comme il faifoit depuis long-tems. Ce n'eft pas, ajoûta-t-il, que j'aïe aucun crime à lui reprocher; mais je ne fai par quelle fatalité ou quel jugement de Dieu, je n'ai pû consommer mon mariage avec elle. C'est pourquoi je vous prie au nom de Dieu, de me délivrer de ce malheureux engagement, & de nous Tome XIII. Bb

AN. 1069.

to g. come. p.

3200

rendre la liberté de nous pourvoir ailleurs. Car, afin qu'on ne la croïe pas deshonorée, je fuis prêt de jurer que je l'ai gardée auffi pure que je l'ai reçuë.

La propofition parut honteufe à tous les affiftans & indigne de la majesté royale: perfonne toutefois n'osoit rejetter une affaire pour laquelle le roi avoit tant d'ardeur; & l'archevêque de Maïence prenoit le parti de ce prince autant qu'il le pouvoit honnêtement. Ainfi du confentement de tous, il indiqua un concile à Maïence pour la premiere femaine aprés la faint Michel. On envoïa cependant la reine à Loresheim; & le roi peu de tems aprés affembla des troupes pour marcher contre Dedi marquis de Saxe & les Turingiens liguez avec lui. L'archevêque de Maïence prit cette occafion de fommer le roi de fa parole touchant les dîmes: mais les Turingiens envoïerent au roi des députez, pour lui déclarer, qu'ils ne pretendoient point favorifer la révolte, mais feulement maintenir leur ancienne liberté touchant les dîmes; & que fi l'archevêque entreprenoit de les lever de force, ils fe défendroient. En effet, fans agir contre le roi, ils infulterent en toute occafion les troupes de l'archevêque; & le roi fe contenta de leur ordonner pour la forme de païer les dîmes, fans fe mettre beaucoup en peine de l'execution.

Cependant l'archevêque de Maïence écrivit au pape une lettre, portant en fubftance: Nôtre roi Henri a voulu depuis quelques jours quitter la reine, qu'il a époufée légitimement & fait folemnellement couronner, fans alleguer d'abord aucune caufe de divorce, Surpris de cette nouveauté comme d'un prodige, nous lui avons réfifté en face de l'avis de tous les Seigneurs,

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