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fon compatriote, par l'ordre duquel il apprit la me- AN. 1072. decine, & fut le plus fidelle imitateur de toutes ses Sur.lib. LVII.n. vertus. La petiteffe de fa taille le fit nommer Jean- 35.. 1x, n. 21 nelin. Il fut cheri de l'empereur Henri le noir, qui lui donna l'abbaïc d'Erbreftein en Saxe: car il en gouvernoit plufieurs outre Fefcam. A la priere de l ́imperatrice Agnés veuve de cet empereur, Jean de Fef- Anal.1 p. 133. cam compofa un recueil de prieres tirées de l'écriture & des peres de l'églife, qui depuis, par la négligence ou l'erreur des copiftes, ont été attribuées à faint Ambroife, à faint Anfelme & à d'autres auteurs.

Lamb, 1062,

L'imperatrice Agnés voïant qu'on lui avoit ôté la conduite du roi fon fils, fe retira chez elle dés l'année Sigeb.eod.an. 1062. refoluë de paffer le refte de fes jours en perfonne privée; & quelque tems aprés elle renonça au monde & vint à Rome, où elle fe mit fous la conduite de Pierre Damien, comme il paroît par plufieurs lettres dece faint évêque, entr'autres par un de fes opuf- Lib vII. ep. 6. cules. Il y raconte qu'étant venuë à faint Pierre, elle 7. 8. opusc. LVI. le fit affeoir devant l'autel & lui fit fa confeflion gene- c.s. rale depuis l'âge de cinq ans, s'accufant exactement de tous les mouvemens de fenfualité, de toutes les penfées & les paroles fuperfluës dont elle put fe fouvenir, & accompagnant fa confeflion de gemiffemens & de larmes. A quoi il ajoûte qu'il ne lui impofa autre penitence que de continuer la vie humble, austere & mortifiée qu'elle avoit embraffée, & qui édifioit toute l'églife. En effet, fes jeûnes & fes veilles fembloient exceder les forces ordinaires de la nature : fes habits étoient trés- pauvres, fes aumônes immenfes, fes prieres continuelles.

Aprés avoir paffé plus de fix ans en Italie, elle

AN.

1072.

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revint en Allemagne dix ans aprés fa retraite, c'està-dire en 1072, & le rei fon fils venant au-devant d'elle, se trouva à Vormes à la fête de faint Jacques vingtcinquième de Juillet. Le fujet du voïage de l'imperaLamb, 1072. trice, étoit de reconcilier Rodolfe duc de Suabe avec le roi fon fils, & de prevenir par ce moïen une guerre civile. Elle vint donc à Vormes accompagnée d'un grand nombre d'abbez & de moines; & aïant heureufement terminé l'affaire de Rodolfe, elle s'en retourna auffi-tôt, pour montrer que la charité avoit été l'uniBertold 1077. que motif de fon voïage. Elle vécut encore cinq ans, Epitaph.ap:Ba. & mourut à Rome le quatorziéme de Decembre 1077.

ron.

LVII.

de Richenou

dépolé.

Id. an. 1071. p. 184.

aïant paffé vingt-deux ans en viduité, & fans avoir jamais confenti au fchifme du roi fon fils.

Hugues abbé du Clugni, qui avoit fuivi l'imperaRobert, abbé trice, rendit à Robert abbé de Richenou des lettres du pape, par lesquelles il étoit dépofé & excommunié. Robert étoit auparavant abbé à Bamberg, où dés qu'il étoit fimple moine, il avoit amaffé des fommes immenfes, par des ufures & d'autres gains fordides: en forte qu'on le nommoit l'Argentier. Il foupiroit aprés la mort des évêques & des abbez; & comme il n'en mouroit point affez-tôt à fon gré, outre les prefens qu'il faifoit fecretement aux favoris, il promit au roi cent livres d'or pour avoir l'abbaye de Fulde, en faifant chaffer l'abbé Viderad. Mais quelques gens de bien refifterent en face au roi, & empêcherent cette injuftice. Ce fut cet abbé Robert qui par fon exemple décria le plus alors la profeffion monaftique, & qui introduifit l'abus de mettre publiquement à la cour les abbaïes à l'enchere; mais on ne pouvoit les mettre fi haut qu'il ne fe trouvât des

moines qui en donnoient davantage.

L'abbaïe de Richenou aïant donc vaqué en 1071. Robert l'obtint en comptant au trefor du roi mille livres pefant d'argent pur. Mais quand il voulut prendre poffeffion, l'avoué de Richenou lui envoïa dénoncer, qu'il ne fût pas affez hardi pour entrer dans les terres du monaftere, autrement qu'il iroit au-devant à main armée. Robert confterné pour la perte de fon argent & de fa dignité ( car l'abbaïe de Bamberg étoit donnée à un autre) vouloit tenter le fort des armes, & ajoûter des homicides à la fimonie. Mais ceux qui l'accompagnoient l'aïant affuré que l'entreprise étoit au-deffus de fes forces, il fe retira confus dans les terres de fon frere pour attendre l'évenement, Cependant il fut accufé à Rome & cité jufques à trois fois, pour venir fe défendre en concile: mais il ne comparut point; & c'eft pourquoi le pape prononça contre lui la condamnation dont l'abbé Hugues fut le porteur. Elle contenoit excommunication, interdiction de tout office divin hors la pfalmodie; exclufion perpetuelle de l'abbaïe de Richenou, & de toute autre dignité ecclefiaftique. Robert fut donc contraint par le roi de rendre le bâton pastoral, ce qui lui fut

trés- amer.

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Sigefroi archevêque de Maïence étant parti à la nativité de Nôtre-Dame 1072. fous pretexte d'aller en pelerinage à faint Jacques en Galice, s'arrêta à Clugni, où il renvoïa toute fa fuite & quitta tous fes biens, réfolu d'y embraffer la profeffion monaftique, & y paffer le refte de fes jours. Mais il ne perfifta pas; il ceda aux prieres du clergé & du peuple de Maïence, & y revint à la faint André de la même année.

AN. 1072.

P. 189.

AN. 1072.
LVII.

Annon de Co

logne.

Le roi Henri passa la fête de Noël à Bamberg, où Annon archevêque de Cologne ne pouvant plus foufRetraite de S. frir les injuftices qui fe commettoient à la cour, pria le roi de le décharger des affaires d'état, alléguant fon âge déja avancé. Le roi n'eut pas de peine à y consentir, voïant depuis long-tems le prelat extremement choqué de ses paffions déreglées & des folies de fa jeunesse, &qu'il s'y oppofoit autant que le refpect le permettoit. Lamb.an.1075. L'archevêque aïant obtenu fon congé, le retira au monaftere de Sigeberg qu'il avoit fondé, & y paffa les trois années qu'il furvécut en veilles, en jeûnes & en prieres, accompagnées d'aumônes, n'en fortant que par quelque neceflité inévitable.

P.231.

LVIII.

Concile d'Er

ford.

Mais le roi, comme délivré d'un fâcheux gouverneur, s'abandonna auffi-tôt fans retenue à toutes fortes de crimes. Il commença à bâtir des fortereffes fur toutes les montagnes & les collines de Saxe & de Turinge, & y mit des garnisons. Pour les faire subsister il leur permit de piller le plat - païs, & de faire travailler les habitans par corvées aux fortifications de ces châteaux. Et afin de donner un pretexte à ces violences, il excita l'archevêque de Maïence à exiger les dîmes de Turinge, comme il avoit commencé depuis plufieurs années, promettant de lui prêter main forte pour contraindre ceux qui les refuferoient; mais à condition qu'il partageroit ces dîmes avec l'archevêque. Le prelat fe laiffa feduire par cette efperance, & indiqua un concile à Erford pour le dixiéme

de Mars 1073.

Au jour marqué, le roi & l'archevêque s'y trouveLamb. an. 1073. rent, accompagnez l'un & l'autre d'une grande troude favans, qu'ils avoient affecté de faire venir de

to. 9. conc. p.

1230.

pe

divers lieux, pour expliquer les canons fuivant l'intention du prelat, & appuïer fa caufe par des subtilitez au défaut de la verité. A ce concile étoient quatre évêques, Herman de Bamberg, Hecel d'Hildesheim, Eppon de Ceits & Bennon d'Olnabruc, qui étoient venus déterminez à appuïcr les intentions. du roi & de l'archevêque, quoique la plûpart les defaprouvaffent; mais la crainte du roi & l'amitié qu'ils avoient pour l'archevêque, ne leur laiffoient pas la liberté de déclarer leurs fentimens. Le roi avoit autour de lui un nombre confiderable de troupes, pour arrêter par la force ceux qui voudroient troubler l'execution de fon deffein.

AN. 1073.

La principale esperance des Turingiens, étoit aux deux abbez de Fuld, & d'Herfeld, parce qu'ils avoient quantité d'églifes levant dîmes, & une infinité de tertes dans la Turinge. Ces abbez étant publiquement interpellez de païer les dîmes, commencerent par prier l'archevêque au nom de Dieu, de ne point donner d'atteintes aux anciens droits de leurs monafteres, que les papes avoient fouvent confirmez par leurs bulles, & que les archevêques fes predeceffeurs jufques à Luipold, n'avoient jamais attaquez. L'archevêque répondit, que fes predeceffeurs avoient gouverné l'églife en leur tems comme il leur avoit plû. Que comme leurs diocefains étoient encore prefque néophytes & foibles dans la religion, ils leur avoient fouffert, par un fage ménagement, bien des chofes, qu'ils pretendoient que leurs fucceffeurs retrancheroient avec le tems. Pour moi, ajoûta-t-il, à prefent que cette églife eft fuffifamment affermie, je pretends y faire executer les loix ecclefiaftiques; & par confe

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