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AN. 1073.

aucune maniere l'ufurpateur Godefroi, mais de lui résister de tout leur pouvoir. Il écrit à Guillaume de Pavie, comme le plus diftingué des évêques de la province, de s'oposer à Godefroi & aux évêques expift. 1. 28. communiez à fon fujet; & de fecourir ceux qui combattent contre lui. Il écrit pour le même sujet à Beatrix comteffe de Tofcane & à fa fille Mathilde enfin à Herlembaud pour l'encourager dans la guerre qu'il faifoit à l'ufurpateur.

epift. 11.

epi,l. 25. 25.

IV.

évêque de Lu

ques.
Vita Anfel. fac.
6. B.n. par. 2.
P.471.

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Le pape Alexandre II. avoit gardé jufques à la fin Saint Anfelme de fa vie l'évêché de Luques en Tofcane. Aprés fa mort on élut pour remplir ce fiege un autre Anfelme qu'Alexandre lui-même avoit jugé digne de l'épiscopat, & l'avoit envoïé au roi Henri pour recevoir l'inveftiture. Ce qui montre que le pape Alexandre ne condamnoit pas cet ufage. Mais Anfelme perfuadé, que les puiffances feculieres ne doivent point donner les dignitez ecclefiaftiques: fit fi bien qu'il revint, fans avoir reçu l'inveftiture. Aprés qu'il eût été élû évêque de Luques, le pape Gregoire en écrivit à la comteffe Beatrix, comme d'un homme qui avoit une grande fcience ecclefiaftique & un grand difcernement; & enfuite il écrivit à Anfelme lui-même, de fe bien garder de recevoir de la main du roi l'investiture de fon évêché; jufques à ce que ce prince fût reconcilié avec le pape : à quoi travailloient l'imperatrice Agnés, la comteffe Beatrix avec Mathilde, & Chr. Hugo Fla. Rodolfe duc de Suabe.

epift. 11.

ep. 21.

vin. an. 1074 p.

19.6.

Anfelme fe presenta pour être ordonné par le pape au mois de Decembre de cette année 1073. Mais il vint à Rome des envoïez du roi Henri, priant le pape de ne facrer ni Anfelme ni Hugues évêque de Die, qui

attendoit avec lui, puifqu'ils n'avoient pas reçû l'in- AN. 1073. veftiture. Le pape acquiefça à l'égard d'Anfelme, mais non pas à l'égard de Hugues. Anfelme fut donc facré, aprés avoir reçu l'inveftiture par l'anneau & le bâton paftoral. Mais il en cut depuis un fi grand fcrupule, que fous prétexte d'un pelerinage, il alla fe rendre moi- vita. n. 3. 41 ne à Clugni, & n'en fortit que malgré lui, par ordre du pape Gregoire. Il remit entre fes mains l'anneau & le bâton qu'il avoit reçu du roi, & le pape le retablit dans fes fonctions epifcopales, lui permettant toutefois de garder l'habit monastique.

V.

Hugues évêque

de

Die.

to. 1o.conc pa

Chr. Hug, Flav.

p.194.

L'élection de Hugues évêque de Die cut des circonftances fingulieres. Le pape Alexandre II. avoit envoïé Giraud évêque d'Oftie, en qualité de fon legat en France & en Bourgogne. Il tint un concile à 308. & 1811.ex. Châlon fur Saône, dont l'évêque étoit Roclen tresfavant, principalement dans les faintes lettres. Giraud retournant à Rome aprés ce concile logea à Die, dont il apprit que l'évêque Lancelin étoit un fimoniaque. Il le cita pour comparoître devant lui: mais Lancelin fe tenoit enfermé dans la maifon épifcopale & s'y deffendoit à main armée. Le legat affembla les chanoines & les premiers du peuple, pour examiner ce qu'il y avoit à faire. Hugues chambrier de Lion, allant à Rome en pelerinage, entra pour faire fa priere dans l'églife où ils étoient affemblez. Comme ils cherchoient un fujet digne d'être leur évêque : quelqu'un parla de Hugues : il s'éleva de grands cris en fa faveur, on le prit tout botté & éperonné, comme il étoit, & on l'emmena au legat. Hugues se recrioit,. difant, qu'il ne pouvoit être élû du vivant de l'évêque legitime, & qu'il ne vouloit point faire un schif

AN. 1073.

1. epift. 69

me; mais le peuple infista si fortement, que le legat crut que la volonté de Dieu fe déclaroit en faveur de Hugues; & le contraignit par l'autorité du faint fiege, à acquiefcer. Ainfi il fut élu évêque de Die le dix-neuviéme d'Octobre 1073.

Lancelin l'aïant appris fut confterné; & craignant que dans la joïe & le mouvement de cette élection, le peuple ne vint l'attaquer en foule, il abandonna la maison épifcopale, & se retira preffé du trouble de fa confcience. Hugues fut donc intronifé, fans oppofition & avec une joïe univerfelle. Mais il trouva son église dans un defordre extrême; & les biens de l'évêché tellement diffipez, qu'il n'y avoit pas dequoi faire subsister sa maison un feul jour. Il publia un decret, portant défense à aucun laïque de garder une églife, ou de prendre quelque partie des revenus ecclefiaftiques. Tous lui obéirent avec plaisir, & il retablit ainfi le temporel de fon églife, avant même que d'être facré. Le legat Giraud étant de retour à Rome, rendit compte au pape Gregoire de l'élection de Hugues, qui arriva lui-même peu de tems aprés. Il n'avoit encore que la tonfure; car il n'avoit point voulu fe faire ordonner par des évêques fimoniaques: mais le pape au mois de Decembre, lui donna tous les ordres, jufqu'à la prêtrife; le refte fut enfuite differé, comme j'ai dit, à caufe de l'opposition du roi Henri; & la premiere femaine du Carême fuivant 1074. il fut ordonné prêtre le famedi & le lendemain dimanche facré évêque. Par où l'on voit que dés-lors on difoit deux meffes, l'une le famedi des quatre-tems, l'autre le fecond dimanche de Carême. Le pape renvoïa Hugues, avec une lettre adressée à

Guillaume comte de Die, où il lui ordonna de réparer AN. 1073. le tort qu'il avoit fait à cette églife en l'absence de l'évêque.

36.

IV.

Landri évêque

p. 680.

Philipe roi de France étoit extremement décrié fut la fimonic, & on avoit raporté au pape Gregoire, de Macon qu'il n'y avoit point de prince qui pouflât plus loin Greg.epift.35€ l'abus de vendre les églifes. Toutefois un chevalier nommé Alberic, chambellan du roi, étant venu à Rome cette année 1073. avoit promis au pape de la part de fon maître qu'il fe corrigeroit, & qu'il difpoferoit à l'avenir des églifes, fuivant le confeil du pape. L'églife de Mâcon aïant vaqué long-temps aprés la mort de Drogon, arrivée l'année precedente, Landri archidiacre d'Autun fut élû d'un confentement unanime du clergé & du peuple. Le roi même y avoit consenti, mais il ne vouloit pas lui accorder gratuitement l'inveftiture. Le pape écrivit pour ce epift. 350 fujet à Roclen évêque de Châlon, dont il connoifsoit la prudence & la familiarité qu'il avoit avec le roi. Il le chargea donc de faire tous fes efforts pour perfuader au roi de laiffer pourvoir felon les canons à l'églife de Mâcon & aux autres. En cette lettre ces paroles font remarquables: ou le roi renoncera à la fimonie, ou les François frappez d'un anathême general refuferont de lui obéïr, s'ils n'aiment mieux renoncer au Chriftianifme. Nous n'avons point encore vû, que je fache, de telles menaces contre un fouverain. Le écrivit en même-tems à Humbert epift 36 pape archevêque de Lion, de facrer Landri pour l'évêché de Mâcon : quand même le roi perfifteroit à s'y oppofer, & que Landri lui-même le refuferoit: autrement s'il vient à Rome, le pape l'ordonnera, Ces deux

que

AN. 1073. epift. 7. 6. VII.

S. Eftienne de

Tiers.

Vita ap. Boll. 8.

205.

lettres font du quatriéme de Decembre 1073. Enfin
Landri fut facré évêque de Mâcon par le pape.

Dés cette premiere année de fon pontificat, le pa-
pe Gregoire accorda la permiffion de fonder un mo-
naftere à Eftienne auteur d'une celebre congregation,
connuë depuis fous le nom d'ordre de Grammont.
Febr. to. 4. Eftienne fils du vicomte de Tiers en Auvergne naquit
l'an 1046. Il n'avoit que douze ans, quand fon
quand fon pere al-
lant en pelerinage en Italie, le mena avec lui. A Bene-
vent l'enfant tomba malade, & fon pere le recomman-
da à l'archevêque nommé Milon & natif d'Auvergne,
où ils s'étoient connus dés la jeuneffe. Le vicomte de
Tiers revint chez lui, & le jeune Eftienne étant gueri,
demeura auprés de l'archevêque de Benevent, qui le
fit étudier, & le tenoit à fes pieds, lorsqu'il jugeoit
les affaires de fon diocefe. Au bout de douze ans,
l'archevêque mourut; & il eft compté entre les faints
le vingt-troifiéme Février. Eftienne alors âgé de vingt-
quatre ans, alla à Rome, & demeura quatre ans
avec un cardinal: où il entendoit parler de la conduite
de divers religieux & du gouvernement de toute l'é-
glife.

Il y avoit en Calabre une communauté de moines Benedictins d'une obfervance tres- réguliere, dont Eftienne avoit fouvent oüi parler avec grande estime à l'archevêque Milon; & qu'il avoit frequenté luimême. Il réfolut de les imiter; & pour cet effet demanda au pape un privilege. C'étoit Gregoire VII. qui le connoiffoit dés le tems qu'il étoit archidiacre de ap Mabill. raf. l'églife Romaine; & qui differa quelque tems de lui accorder ce qu'il defiroit, fe défiant de la délicateffe de fon temperament. Enfin preffé par fes continuelles

2. fac. 6. n. 84.

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