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fes commentaires fur les faintes écritures, qui ne AN. 1078. font gueres que des extraits de faint Jean Chrifoftome. Il a commenté les évangiles, les actes des apôtres, les épitres de faint Paul, & quatres des petits prophetes. Nous avons auffi de lui une inftruction pour un prince, adreffée au jeune Conftantin, fils de l'empereur Michel Parapinace dont il étoit precepteur.

Aussi

L'empereur Nicephore étant devenu veuf, époufa curopal. 864à l'imperatrice Marie, femme de Michel fon predecesfeur, quoiqu'il fut encore vivant. Auffi le prêtre qui leur avoit donné la benediction nuptiale fut dépofé. Quant à l'empereur Michel, depuis qu'il eut embraffé la vie monaftique, il fut ordonné métropolitain d'Ephese par un concile, mais il n'y alla qu'une feule fois & revint à C. P. dans le monaftere de Manuel où il finit les jours.

LIX.

Hugues duc de Bourgogne moi.

ne.

2. p. 373.

Vers la fin de la même année 1078. Hugues duc de Bourgogne se rendit moine à Clugni. Il étoit petit fils de Robert, fils du roi Robert & premier duc de Bourgogne de la maison de France. Hugues lui aïant fuccedé en 1075. gouverna le duché environ trois ans, puis touché du defir de fon falut, il quitta le monde & fe rerira à Clugni fous la conduite de l'abbé Hugues Mabill fac 6. par. fon parent. Il fut principalement excité à fe retirer par l'exemple de Simon comte de Crefpi en Valois un des plus puiffans feigneurs de France; qui deux ans auparavant, perfuada à son épouse la nuit de fes nôces de fe confacrer à Dieu, & aïant renoncé à tout, s'alla rendre moine à faint Claude en Bourgogne, & y mourut faintement le dernier jour de Septembre 1082. aprés avoir fondé dix ou douze monafteres. Le pape aïant appris la retraite du duc de Bourgogne,

AN. 1079.

v.ep 17.

en écrivit en ces termes à l'abbé de Clugni: Pourquoi, mon cher frere, ne confiderez-vous pas en quel peril est l'église où font ceux qui refiftent aux impies & qui ne craignent point de mourir pour la verité? Les hommes qui femblent aimer Dieu abandonnent la guerre de Jefus-Chrift, & fans fe mettre en peine du falut de leurs freres, ils cherchent le repos & n'aiment qu'eux-mêmes. Les pafteurs s'enfuient & même les chiens qui devroient défendre le troupeau : ainfi les loups & les voleurs ne trouvent plus de refistance. Vous avez enlevé, ou du moins reçû cè duc dans le repos de Clugni, & vous avez laiffé cent mille chrétiens fans protecteur. Que fi vous avez été peu touché de nos exhortations, pourquoi ne l'avez-vous pas été des larmes des veuves & des orphelins, du murmure des moines & des prêtres, de la ruine des églises? On trouve affez de moines & de particuliers craignans Dieu, mais à peine trouve-t-on un bon prince. Cette lettre eft du fecond jour de Janvier 1079.

Elle montre en quelle estime étoit le duc de Bourgogne, tant auprès du pape que du public; & on voit par plufieurs chartes le foin quil eut de reftituer aux églifes ce que fon pere & fes ancêtres leur avoient ôté. Pendant les trois ans qu'il gouverna son état il fut par sa justice l'amour des gens de bien & la terreur des méchans: mais depuis qu'il eut embrassé la vie monaftique, il fut par fon humilité l'admiration de tout le monde, s'abaiffant au deffous des perfonnes les plus villes, & jufques à graiffer les fouliers des freres. H perfevera conftamment pendant quinze ans, & mourut l'an 1093. Vers le même tems & fuivant le même exemple de Simon de Crespi, Gui comte de Macon

Le

se donna auffi à Clugni avec ses enfans, enforte que AN. 1079. comté fut réuni au Duché de Bourgogne, qui passa à Eudes furnommé Borel frere de Hugues.

Au mois de Février de la même année 1079. le pape tint à Rome dans l'église du Sauveur, un concile où affifterent cent cinquante évêques, entre autres Henri patriarche d'Aquilée, Pierre Ignée évêque d'Albane faint Anfelme de Luques, Landulfe de Pife, Reignier de Florence, Hugues de Die & Altman de Paffau. On y traita la matiere de l'euchariftie en prefence de Berenger. La plûpart foûtenoient, que par les paroles de la confecration & la vertu du faint ef prit, le pain & le vin eft changé substantiellement au corps de Nôtre-Seigneur, qui eft né de la Vierge & qui à été attaché à la croix, & au fang qui a coulé de fon côté; & ils le prouvoient par les autoritez des Peres . tant grecs que latins: quelques-uns toutefois difoient que ce n'étoit qu'une figure, & que le corps substantiel est assis à la droite du pere. Mais avant la troisième journée du concile, ils furent fi clairement convaincus qu'ils cefferent de combattre la verité; & que Berenger lui-même, qui enfeignoit cette erreur depuis fi long-tems, confeffa en plein concile qu'il s'étoit trompé, demanda pardon & l'obtint, en faisant la profeffion de foi fuivante,

Moi, Berenger, je crois de cœur & confeffe de bouche que le pain & le vin qu'on met fur l'autel, font changez fubftantiellement par le myftere de l'oraison facrée & les paroles de nôtre redempteur, en la chair vtaie, propre & vivifiante, & au fang de Nôtre-Seigneur Jefus Chrift, & qu'après la confecration c'est fon veritable corps, qui eft né de la Vierge, qui a été

Tome XIII.

Ccc

le

LX.

Sixième conci

de Rome.

Retractation de Berenger.

bill praf..Sec. 6.

n.

to. x. p.3 8 Ma18.29 &

Anonym. to IX. conc. p. 1951.

AN. 1079.

To. x. conc. p.

40. ex. tom. 2.

Spicil. p. 108.

offert fur la croix pour le falut du monde, & qui eft affis à la droite du pere, & le vrai fang de JefusChrist qui a coulé de son côté : non seulement en signe & par la vertu du facrement, mais en proprieté de nature & verité de substance: comme il eft contenu dans cet écrit que j'ai lû & que vous avez entendu. Je crois ainfi, & je n'enfeignerai plus rien de contraire à cette foi. Ainfi Dieu me foit en aide & les faints évangiles. Alors le pape défendit à Berenger de la part de Dieu, de jamais plus difputer touchant le corps & le sang de Nôtre-Seigneur, ni d'instruire personne fur ce mistere finon pour ramener ceux qu'il avoit

:

induits en erreur.

Entre ceux qui difputerent contre Berenger en ce concile, on nomme deux favans moines, Brunon de· puis évêque de Segni & Alberic du mont-Caffin. Après le concile, le pape renvoïa Berenger avec des lettres de fauf-conduit, par lefquelles il menaçoit d'anathême tous ceux qui lui feroient injure en fa perfonne ou en fes biens, ou qui l'appelleroient heretique: & il envoïa avec lui un clerc de fa maison nommé Foulques. Il écrivit auffi à Raoul archevêque de Tours & à Eusebe évêque d'Angers, afin d'ordonner de fa part à Foulques comte d'Anjou, de ne plus persecuter Berenger. Mais à peine fut-il arrivé en France, qu'il publia un écrit contre la derniere profession de foi qu'il venoit de faire à Rome, & cet écrit se trouve encore. Eusebe évêque d'Angers avoit renoncé à F'erreur de Berenger dès l'an 1062. par une profeffion de foi, contenant nettement la doctrine de l'églife; & il ne paroît point avoir été depuis foupçonné de

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20.

to. x. come.

En ce même concile, que l'on compte pour le fixié- AN. 1079. me de Rome sous le pontificat de Gregoire VII. les ambassadeurs du Roi Rodolfe fe plaignirent, que le Mabill. roi Henri détruifoit la religion en Allemagne, fans of 6. épargner les lieux ni les perfonnes confacrées à Dieu; P. 379. qu'il traitoit comme de vils esclaves, non feulement les prêtres, mais les évêques, les mettoit aux fers & en faisoit mourir quelques-uns. La plûpart du concile étoit d'avis,que le pape emploïât contre lui la rigueur des cenfures: mais il differa par indulgence, & les ambassadeurs du roi Henri firent le ferment qui fuit : Vous recevrez dans l'afcenfion des ambaffadeurs du roi mon maître, qui meneront & rameneront en fureté les legats du faint fiege; & le roi leur obéira en tout selon la justice. Les ambassadeurs du roi Rodolfe jurerent ainsi de leur côté: Si l'on établit par vôtre ordre une conference en Allemagne, le roi Rodolfe nôtre Maître y viendra en perfonne ou y envoïera fes évêques & fes ferviteurs ; il fera prêt à fubir le jugement du faint fiege touchant le different du roïaume, s'emploïera à faire, que vos legats puiffent procurer la paix. Henri archevêque d'Aquilée fit auffi ferment de fidelité & d'obéissance au pape; & on renouvella les excommunications contre quelques évêques de Lombardie. Ainfi le pape continuoit à demeurer neutre entre les deux rois.

LXL

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Geboüin archevêque de Lion alla à Rome quelque Primatie de Lion. tems aprés fon ordination, demander le pallium & la confirmation de la primatie, qu'il prétendoit appartenir à son siege sur les quatre provinces de Lion, de Rouen, de Tours & de Sens. Le pape supposant que l'églife de Lion avoit eu ce droit de toute anti

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