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vous en croïez, & des autres articles dont vous poù AN. 1079. vez être en doute. Nous voulons auffi favoir fi vous recevez avec toute l'église les quatre conciles generaux, que faint Gregoire honoroit comme les quatre évangiles; & le cinquiéme concile. Nous vous exhortons à ne plus ajoûter au Trifagion ces paroles: Qui Sup liv. xxx avez été crucifié pour nous, afin de ne point scanda lifer les autres églifes. Au refte, continuez de celebrer le faint facrifice avec du pain fans levain; & méprisez les vains reproches que les Grecs vous font fur ce fujet comme à nous. Cette lettre eft du fixiéme de Juin 1080.

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AN. 1080.

L. Septiéme couc. de Rome. Rodolfe

confirmé roi..

1680.

tom 10. p. 381.

LIVRE SOIXANTE-TROISIE'ME.

AH

U commencement de l'année 1080. le roi Henri croïant furprendre les Saxons, les attaBruno bell. qua en un lieu nommé Flatecheim: mais ils fe défenSaxon. p. 146 dirent fi bien, aïant à leur tête le roi Rodolfe & le duc Otton, que le roi Henri fut défait & reduit à prendre la fuite. Cette troifiéme bataille fut donnée Bertold. Chr. le lundi vingt-septiéme de Janvier, & le roi Rodolfe envoïa auffi-tôt à Rome un ambaffadeur en porter la nouvelle au pape Gregoire, dans le concile qui s'y tint au commencement du Carême. le pape y réitera la défenfe de recevoir ou donner des inveftitures: il renouvella les excommunications contre Tedal de Milan; Guibert de Ravenne & quelques autres évêques & contre les Normans, qui pilloient en Italie les terres de l'églife. Il condamna les fauffes penitences comme il avoit déja fait au cinquiéme concile; & il défendit de chercher des personnes fans science & fans vertu, pour recevoir d'eux la penitence. C'eft qu'outre les palteurs legitimes, il y avoit plufieurs abbez & plu fieurs moines qui s'ingeroient de la donner. On s'en Vita S. Gerv. ». plaignoit dés le tems de Leon IX. auprés duquel faint Ben. Jac. 6. p. 1. Gervin abbé de faint Riquier fut obligé de fe juftifier de ce que n'étant point évêque, il préchoit & confef foit fans permission du pape. On recommande encore en ce concile de Rome les élections legitimes des évêques, c'est-à-dire, que le fiege étant vacant, l'évêque vifiteur député par le pape ou par le métropolitain, procurera que l'élection fe faffe librement par le clergé & le peuple.

Snp. l. LXII.

*.53..

22. Act.

7. 310.

Mais le decret le plus fameux de ce feptiéme con- AN. 1080. cile de Rome, eft l'excommunication du roi Henri. Le pape y adreffe la parole à faint Pierre & à faint Paul comme dans la premiere, & aprés avoir marqué l'abfolution qu'il avoit donné à ce prince, il ajoûte : Les évêques & les feigneurs Ultramontain, apprenant qu'il ne tenoit point ce qu'il m'avoit promis, & comme desesperant à son égard, élurent fans mon confeil, vous en êtes témoins, le duc Rodolfe pour leur roi, qui m'envoïa un courier en diligence, déclarer qu'il avoit pris malgré lui le gouvernement du roïaume mais qu'il étoit prêt à m'obéir en tout; & en effet il m'a toujours depuis tenu le même langage, promettant même de m'en donner pour ôtages fon fils & celui du duc Berthold.

Cependant Henri commença à me prier de l'aider contre Rodolfe; & je lui répondis, que je le ferois volontiers, aprés avoir entendu les deux parties. Henri croïant pouvoir vaincre par fes propres forces, méprifa ma réponse. Toutefois quand il vit qu'il ne pouvoit faire ce qu'il efperoit, il envoïa à Rome l'évêque de Verdun & celui d'Ofnabruc, qui me prierent de fa part de lui faire justice, ce que les députez de Rodolfe approuverent auffi. Enfin j'ordonnai dans le concile, qu'or

on tiendroit une conference au-delà des monts. Il parle du concile de l'année precedente; & ajoûte, que Henri empêchant la conference, a encouru l'excommunication prononcée en ce concile. Il conclut en excommuniant de nouveau Henri & ses fauteurs, & lui ôtant le roïaume d'Allemagne & d'Italie, enforte qu'il n'ait aucune force dans les combats, & ne gagne de fa vie aucune victoire.

Sup. li. 1x11. n 56.

AN 1080.

Quand à Rodolfe, le pape lui donne le roïaume Teutonique, & accorde à tous ceux qui lui font fi deles l'absolution de tous leurs pechez, avec la benediction des apôtres en cette vie & en l'autre. Puis il ajoûte, adreffant toûjours la parole à ces faints: Faites donc maintenant connoître à tout le monde, que fi vous pouvez lier ou délier dans le ciel, vous pouvez aussi sur la terre ôter ou donner les empires, les roïaumes & les principautez, les duchez, les marquifats, les comtez & les biens de tous les hommes, felon leurs merites. Car vous avez fouvent ôté aux indignes, & donné aux bons des patriarcats, les primaties, les archevêchez & les évêchez. Que fi vous jugez les choses spirituelles, que doit-on croire de vôtre pouvoir fur les temporelles? Et fi vous devez juger les anges, qui dominent fur tous les princes fuperbes, que ne pouvez vous pas fur leurs efclaves? Que les rois & les princes du frecle apprennent donc maintenant quelle: eft vôtre grandeur & vôtre puiffance : qu'ils craignent de mépriler les ordres de vôtre églife; & que vôtre juftice s'exerce fi promptement fur Henri, que tous fachent qu'il ne tombera pas par hafard, mais par vôtre puiffance. Dieu veuille les confondre pour les amener à une penitence falutaire. Cet acte est daté du feptiéme de Mars 1080.

A ce concile de Rome fe trouverent l'archevêque de Tours & l'évêque de Dol, & leur differend y donna bien de la peine au pape, fans pouvoir être terminé. L'archevêque de Tours produifoit des lettres des papes, qui prouvoient clairement, que la Bretagne devoit reconnoître l'églife de Tours pour fa métropole: l'évêque de Dol ne produifoit point de titres, & ne

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difoit même rien de folide. Toutefois parce qu'il di- AN 1080. foit avoir laiffé un titre dans fon païs, le pape jugea à propos de lui donner un délai, & d'envoier des legats fur les lieux pour entendre les parties, & juger vII. ep.15 définitivement cette affaire. C'est ce qui paroît par la lettre du pape adreffée à tous les évêques de Bretagne & à l'églife de Tours, & dattée du huitiéme de Mars

1080.

Manaffes arche

cendamné.

En ce même concile de Rome, le pape ST. pape confirma la fentence portée au concile de Lion contre Manas- vêque de Reims fes archevêque de Reims. Hugues évêque de Die avoit été chargé par le pape dés l'année precedente, dés l'année precedente, chr. Vitd. p. 205de terminer un differend entre l'archevêque de Lion to.x. conc. p. 390. & l'abbé de Clugni, & quelques autres affaires de France. Pour cet effet Hugues indiqua un concile à Lion, & y appella l'archevêque de Reims, pour se justifier des crimes dont il étoit accufé. Hugues s'étant arrêté à Vienne, y reçût des députez de l'archevêque, qui le prioient instamment de fe contenter qu'il fe purgeât par ferment avec fix de ses fuffragans à fon choix, & pour l'obtenir ils offroient au legat trois cens livres d'or & de grands prefens à fes domestiques. Ils offroient encore de plus grandes fommes, fi on permettoit à l'archevêque de se purger feul; & promettoit d'affurer le legat par ferment, que jamais perfonne ne fauroit rien de ses conventions. Mais Hugues refusa genereusement toutes ces offres.

Auffi l'archevêque Manaffes fe garda bien d'aller au concile de Lion, & fe contenta d'envoïer au legar une apologie, où il dit: Il eft notoire prefque dans toutes les Gaules, en Italie même & à Rome, avec quelle violence & quelle injustice vous m'avez traité

D d diij

Mufa Italia. o. 1.p. II 9.1

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