페이지 이미지
PDF
ePub

assemblée de satan a été compofée de gens dont la AN. 1080. vie est detestable & l'ordination heretique; & ce qui les a pouffez à cette fureur, c'eft le defespoir d'obtenir de nous par prieres ou par promeffes le pardon de leurs crimes, fans fe foumettre à un jugement ecclefiaftique. Nous les meprifons d'autant plus, qu'ils croïent être montez plus haut, & nous efperons voir leur ruine prochaine & la tranquillité de l'église qui les aura vaincus & confondus. La lettre eft du vingt-uniéme de Juillet 1080.

VIII. ep¶. 6. An

28.

Peu de jours aprés il écrivit aux mêmes évêques au sujet de Michel empereur de C. P. déposé deux ans auparavant, que l'on difoit être arrivez en Italie. Les auteurs Grecs difent, que c'étoit une impofture, & na. Comm.lib.x p. que ce prétendu empereur étoit un moine nommé Rector; & l'hiftorien des princes Normans convient, Ganfr. Malat. lib.` qu'il étoit au moins douteux fi c'étoit l'empereur Mi-3.13. chel, mais que Robert Guifchard le crut ou feignit de le croire, pour avoir un pretexte de faire la guerre à l'empereur Alexis. Le pape exhorte dont les évêques à encourager les troupes qui doivent passer en Grece à cette occafion, & leur donne pouvoir de les abfoudre de leurs pęchez.

pre

Il efperoit d'ailleurs, avec le fecours des Normans & des feigneurs de Toscane vaffaux de la princeffe Mathilde, aller attaquer Guibert jufques dans Ravenne. G'eft ce qui paroît par une lettre adreffée à tous les fidels de faint Pierre, où il dit: Aprés le mier de Septembre, quand le tems commencera à se rafraichir, voulant délivrer l'église de Ravenne de la main des impies, nous irons, Dieu aidant en ces quartiers-là à main armée. C'est pourquoi nous vous

[ocr errors]

AN. 1080. exhortons à mépriser comme nous leur vains efforts; vous tenant assurez de leur chûte qui eft proche. Je ne vois pas que le pape Gregoire ait effectivement marché en armes contre Ravenne: mais aprés avoir exhorté au mois d'Octobre le peuple & le clergé de cette ♥111.ep 12.13.14 ville & les évêques voifins à élire un autre archevêque enfin au mois de Decembre il leur envoïa Richard,

V:

Most du R. Ro

Holfe.

Brunon. bell. Sa

xon. p. 105.

Abb. Vrfp. an.

1080

Bertold, cod.

qu'il avoit tiré de l'églife Romaine pour le revêtir de cette dignité; & qui ne paroit pas en avoir pris pos feffion.

Cependant le roi Henri entra en Saxe, & il y eut une fanglante bataille fur la riviere d'Elfter dans l'évêché de Naumbourg le jeudi quinziéme jour d'Octobre 1080. Les Saxons eurent l'avantage, Henry s'enfuit, fon armée fut défaite & on pilla le bagage, où il fe trouva de grandes richeffes: particulierement des évêques qui avoient fuivi le roi au nombre d'environ quatorze. Les Saxons chanterent Kyrie eleifon, comme un cantique de joie fur le champ de bataille; mais leur victoire devint inutile par la perte du roi Rodolfe qui fut tué en cette journée, d'un coup dans le bas ventre. Il eut auffi la main droite coupée : ce que fes ennemis regarderent comme une punition, d'avoir violé le ferment qu'il avoit fait au roi Henri. Ce prince fut extremement regretté, principalement des pauvres; & les Saxons firent des aumônes innombrables pour le repos de fon ame. Il fut enterré magnifiquement à Mersbourg.

Quand la nouvelle en fut venue à Rome, la plûpart des ferviteurs du pape l'exhorterent à se reconcilier avec le roi Henri : lui reprefentant que ce prince avoit pour lui prefque toute l'Italie, & que s'il y paf

foit, le pape n'avoit point de fecours à esperer des Al- AN. 10 80lemans. Le pape craignoit d'ailleurs pour la comtesse Mathilde, dont les troupes avoient été battuës en Lombardie le même jour de la mort de Rodolfe: & fes propres vaffaux la regardoient comme une folle, de vouloir soutenir Gregoire. C'est pourquoy il apprehendoit qu'elle ne fût reduite à s'accommoder avec Henri ou à perdre son état. C'est ainsi que le pape XI. Gregoire s'en explique dans une lettre à Altman évê- . op. Je que de Paffau & à Guillaume abbé d'Hirfauge: qu'il exhorte à retenir dans son parti Guelfe duc de Bavière : puis il ajoûte: Il faut avertir tous ceux qui aiment la liberté de l'église en vós quartiers, qu'ils ne fe pref fent point d'élire un roi, qui n'ait les mœurs & toutes les autres qualitez neceflaires. Il leur envoïe la formule du ferment que doit faire le nouveau roi, comme vassal de faint Pierre, portant fidelité & obéiffance au pape. Il ajoûte: Pour les prêtres nous sommes d'avis, à caufe du trouble des peuples & de la difette de bons ouvriers, que vous les fouffriez quant à préfent, en moderant pour un tems la rigueur des canons. Dans une autre lettre à l'évêque Altman, qui étoit fon legat en Allemagne, il l'exhorte à ramener ceux qui font attachez au roi Henri & les recevoir comme des freres particulierement l'évêque d'Ofnabruc, que l'on difoit le vouloir réunir au pape.

En Espagne Sanche premier roi d'Arragon écrivit au pape Gregoire des lettres d'obedience, où il déclaroit qu'il avoit reçû l'Office Romain dans fes états: de quoi le pape lui témoigna fa fatisfaction par une lettre du vingtiéme de Mars 1074. il écrivit en même rems à Alfonse roi de Caftille, pour lui perfuader de

Eee iij

[ocr errors]

VI. Office Romain reçû en Espagne

1. ep. 63.64%

v. Boll. 15.

AN..1080. faire le même: supposant que l'office Romain avoit d'abord été introduit en Espagne, par les sept évêques que faint Pierre & faint Paul y avoient envoïez prêcher la foi; & qu'il avoit été alteré depuis, par les Prifcillianiftes, les Gots Ariens & enfin par les Sarrafins. Mais on ne trouve rien de la miffion de ces fept évêques avant les martirologes du neuviéme fiécle; Mai & ce que Gregoire VII. dit de l'alteration de l'office Romain en Espagne, ne s'accorde pas avec ce que j'ai obfervé en fon lieu touchant la liturgie attribuée à faint Ifidore. Il femble auffi que ce pape ne faifoit d'at11.Greg. x11 ep. 31. tention à la maxime de faint Gregoire, de prendre dans Sup. l.xxxvi.n. 38 les autres églises comme dans l'église Romaine, ce que l'on trouvoit de meilleur, même quant à la celebration des meffes. Car c'est le confeil qu'il donnoit à saint Auguftin d'Angleterre.

Tillem.to.1.p. 200

Sup. ¿.xxxvIII. n.

inter. 3.

Vita. S. Hug, c 2.

pas

Alfonse déja roi de Leon devint roi de Castille par le decés du roi Sanche fon frere, qui fut tué en 1073aprés avoir regné fix ans. Alfonfe VI. du nom en regna trente fix, pendant lefquels il fit de grandes conquêtes fur les Mores, & releva confiderablement le Chrif tianisme en Espagne. Il avoit une veneration particuliere pour Hugues Abbé de Clugni, croïant avoir été Boll, to. x1. p. 637, delivré par fes prieres, de la prifon où il étoit retenu Bibl. Clun. p. 452 par le roi Sanche fon frere. C'eft pourquoi étant devenu roi de Castille, il fit venir en Espagne l'abbé Hugues & lui rendit de grands honneurs. Il fonda deux monafteres de l'ordre de Clugni, & rebâtit dés les fondemens l'église de l'abbaïe, ce qui lui couta des Berthold. Chr. 1093 fommes immenfes. Il augmenta du double le cens annuel que le roi Ferdinand fon pere païoit à ce monaftere, & ordonna par teftament aux rois fes fuccef

feurs de le continuer, fous peine de privation du AN. 1080.

roïaume

Pelag. Ovet. p. 76.

Roderic. ¡ vx. c . 25

V. epift. 21. VII.

C'est ce qui paroît par une lettre de ce prince à l'ab- Spicil.to. 6. p. 445 bé Hugues, où il témoigne une eftime & une affection finguliere pour le moine Robert, que cet abbé lui avoit envoié; & qu'il le prie de lui laiffer pour être auprés de lui à la vie & à la mort. Il ajoûte à la fin de la lettre: Quant à l'office Romain que nous avons reçû par vôtre ordre, fachez que nôtre païs en eft extremement defolé: c'eft pourquoi je vous prie de faire en forte, que le pape nous envoïe le cardinal Girauld, afin qu'il corrige ce qui a befoin de l'étre. La reine Conftance femme d'Alfonse, qui étoit née dans les Gaules, l'avoit auffi follicité de recevoir l'office Romain; & pour cet effet il avoit envoïé des ambaffadeurs au pape Gregoire VII. qui envoïa en Espagne le cardinal Richard, premierement en 1078. & une feconde fois lorfqu'il le fit abbé de faint Victor de Marseille: comme il paroît par fes lettres du quinziéme d'Octobre 1079. Le moine Robert s'opofa au legat Richard, & fut caufe que le roi ne le traita pas comme il convenoit à fa dignité c'eft pourquoi le pape s'en plaignit à l'abbé Hugues, difant que ce moine avoit ramené à, epift. zi leur ancienne erreur cent mille perfonnes, qui avoient commencé de revenir au chemin de la verité : c'est-àdire de recevoir l'office Romain. Le pape ordonne à l'abbé de Clugni, de rapeller ce moine & le mettre en penitence, & d'écrire au roi qu'il avoit attiré par cette conduite l'indignation de faint Pierre, & que s'il ne fe corrigeoit, le pape l'excommunieroit & exciteroit contre lui tout ce qu'il y avoit en Espagne de fidelles de ce faint apôtre. Et s'il ne nous obéit, ajoûte le pa

a

7

« 이전계속 »