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AN 1089. moines: mais il y avoit au bas de la montagne plus de vingt laïques fous leur conduite.

De Inft. Carius. to 1. bibl. Lab. p. 638.

Aprés que faint Bruno eut gouverné la Chartreuse environ fix ans, le pape Urbain qui avoit été son disciple à Reims, le contraignit de venir à fa cour, pour l'aider de fes confeils dans les affaires ecclefiaftiques. Append ad alta. En quittant la Chartreuse il la laissa à Seguin abbé de la Chaife - Dieu à qui le lieu appartenoit originairement: mais les difciples de faint Bruno quitterent bien- tôt cette demeure, & vinrent le trouver en Italie. Il leur perfuada toutefois de retourner à la Chartreuse, leur donnant pour prieur Landuin, qui les gouverna dix ans. Saint Bruno de fon côté, ne pouvant fouffrir le tumúlte & les mœurs de la cour de Rome; fe retira l'année fuivante 1090. avec Landuin & quelques 7. Ital. fac.to.9 autres au diocefe de Squillace en Calabre: où le comte

p. 589.

Ibid. p. 43.5.

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Eglife d'Allemagne.

Id. 1088.

Roger lui donna à lui & à fes difciples une forêt avec une licuë d'étendue. Le pape voulut donner à faint Bruno l'archevêché de Rege, qui vaqua la même année par la mort d'Arnoul: mais il le refufa, & cette place fut donnée à Ranger moine de Cave, & aupa

ravant de Marmoutier. Saint Bruno vécut onze ans en fon nouveau monaftere de Calabre, & y finit Les jours.

En Baviere le parti des catholiques prenoit le def Bertold. an. 1090 fus: en forte qu'ils remplirent le fiege de Salfbourg, vacant depuis un an & demi, par le decés de l'archevêque Gebehard, arrivé le quinziéme de Juin 1998. On élut à fa place l'abbé Tiémon né en Baviere d'une haute nobleffe. Dés fa premiere jeuneffe il embraffa la vie monaftique dans l'abbaie d'Alta: d'où il fuɛ tiré par l'archevêque Gebehard, pour le faire abbé

visa ap Tegnag. P. 71

d'un monaftere de fon diocefe: & il y rétablit la dif- AN 1090.. cipline, joignant la difcretion à l'autorité & à l'aufterité de la vie. Gebehard aiant été chaffé par les partisans du roi Henri & un ufurpateur nommé Bertold mis en fa place, l'abbé Tiemon fe retira à Schafouse & à Hirsauge, monasteres alors fameux par leur régularité. Aprés avoir demeuré quelque tems en ce dernier, il revint à Salfbourg; où le schifmatique Bertold le reçut tres-humainement, efperant que le defir de rentrer dans fon abbaie lui feroit embrasser fon parti. Mais Tiemon fe retira en un defert voifin dans une communauté pauvre, qui le reçut avec grande charité.

Aprés la mort de l'archevêque Gebehard, les gens de bien vouloient lui donner Tiemon pour fucceffeur, les autres propofoient un homme, qui n'étoit confiderable que par fa nobleffe & fa puiffance. Le jour de l'élection étant venu on s'affembla au lieu marqué: Altman évêque de Paffau legat du faint fiege y étoit avec le clergé de Salsbourg, Guelfe duc de Baviere, les comtes & un grand peuple. Le competiteur de Tiemon entra dans un bateau pour paffer le Sals, & fut noïé à la vûë de toute l'affemblée. Alors tous fe réunirent, & Tiemon fut élu d'un commun confentement. Il fut facré folemnellement le feptiéme d'Avril 1090. par le legat Altman, affifté d'Adalberon évêque de Virfbourg, & de Meginvard de Frifingue. Mais Adalberon mourut la même an- vita fac. 6. Ben. née le fixième d'Octobre après quarante-cinq ans p. 71. d'épiscopat. Ce faint évêque étant chaffé de Virfbourg 1045. par les fchifmatiques dont il étoit un des plus zelez adverfaires, se retira en fon païs dans le monaftere de

sff iij

Herman contr.

AN. 1090. Lambach en Auftriche fondé par fon pere qu'il rétablit dès l'année 1056. & de-là il ne laissoit pas de confacrer des églifes, rétablir des monafteres, & rendre d'autres fervices à la religion. Il fut enterré à Lambach, & il fe fit plufieurs miracles à fon tombeau. Herman évêque de Mets mourut au mois de Mai de la même année auffi bien que Bertold duc d'Allemagne gendre du roi Rodolfe & la reine de Hongrie sa four. Egbert marquis de Saxe fut tué en trahison, l'on en accufa l'abbeffe de Quedlimbourg fœur de l'empereur Henri : le parti catholique fit toutes ces pertes pendant cette année. De la part des fchifmatiques, Lutold duc de Carinthie mourut subitement, aïant depuis peu repudié sa femme legitime pour en prendre un autre, avec la permiffion de l'antipape Gui.

LII

tram la réponse.

Dodech n

10.

Rom. 111. I.

an.

bert.

Ces pertes des catholiques aïant relevé le courage Lettre de Val- des fchifmatiques, ils reprirent les armes, disant hautement que le pape Urbain alloit perir. Valtram archevêque de Magdebourg, voulant attirer Louis II. comte de Thuringe; au parti du roi Henri, lui écrivit une lettre, où il difoit entre autres chofes : L'apôtre infpiré de Dieu dit, que toute perfonne doit être foûmise aux puissances fouveraines , parce qu'il n'y a point de puiffance qui ne vienne de Dieu, & qui lui refifte, refifte à l'ordre de Dieu. Cependant nos amis difent aux femmes & au fimple peuple, qu'il ne faut pas fe foûmettre à la puiffance roïale. Veulent-ils refifter à Dieu ? font-ils plus forts que lui? Mais que dit le pro. phete? Tous ceux qui combattent contre vous, Seigneur, feront confondus, & ceux qui vous refiftent periront. Rodolfe, Hildebrand, Egbert, & une infini

1. Cor. X
ja, XLI. II.

22,

té d'autres seigneurs ont resisté à l'ordre de Dieu en AN .1090. la perfonne de l'empereur Henri : & ils ont peri: ce qui a eu une mauvaise fin devoit avoir un mauvais principe.

Le comte Louis aïant reçu cettre lettre, y fit répondre par Etienne, autrement Herrand évêque d'Halberftat, dont la lettre portoit en substance: Nous difons, que vous entendez mal le precepte de l'apôtre. Car fi toute puiffance vient de Dieu, comme vous l'entendez, d'où vient qu'il dit par fon prophete: Ils ont regné, mais ce n'eft pas par moi, ils font devenus princes & je ne les connois point. Ecoutons l'apôtre qui s'explique lui-même : Il n'y a point de puiffance qui ne vienne de Dieu. Que dit-il enfuite? Et celles qui viennent de Dieu font ordonnées. Pourquoi avez vous fupprimé ces paroles? Donnez-nous donc une puiffance ordonnée: nous ne refiftons point, nous donnerons auffi- tôt les mains. Mais ne rougiffez vous pas de dire, que le feigneur Henri foit roi, ou qu'il ait de l'ordre? Eft-ce avoir de l'ordre, que d'autorifer le crime & confondre tout droit divin & humain? Eft-ce avoir de l'ordre, que pecher contre fon propre corps, & abufer de fa femme d'une maniere inoüie? Eft-ce avoir de l'ordre, que proftituer les veuves qui viennent demander juftice?

Pour ne point parler de fes autres crimes fans nombre, les incendies, les pillages d'églifes, les homicides, les mutilations; parlons de ce qui afflige le plus l'églife de Dieu. Quiconque vend les dignitez fpirituelles eft heretique: or le feigneur Henri, qu'on nomme roi, a vendu les évêchez de Conftance, de Bamberg, de Maïence & plufieurs autres pour de

Ofée. VIII. 4.

Pf. 138. 22.

AN. 1090. l'argent, ceux de Ratisbone, d'Aufbourg & de Strafbourg pour des meurtres: l'abbaïe de Fulde pour un adultere, l'évêché de Munfter pour un crime plus detestable. Il est donc heretique; & étant excommunié par le faint fiege pour tous fes crimes, il ne peut plus avoir aucune puiffance fur nous, qui fommes catholiques: nous ne le comptons plus entre nos freres & nous le haiffons de cette haine parfaite dont le pfalmifte haïffoit les ennemis de Dieu. Quand à ce que vous dites, que le pape Gregoire, le roi Rodolfe & le marquis Egbert font morts miferablement; & que vous felicitez vôtre maître de leur avoir furvêcu: vous devez auffi eftimer heureux Neron, d'avoir furvécu à faint Pierre & à faint Paul, Herode à saint Jaques, & Pilate à Jesus-Christ. Cette lettre est pleine d'aigreur & d'emportement; & roule princilement fur ce faux principe, qu'un roi criminel n'est point veritablement roi.

LIII.

de Conftance.

ap. Tignagel. p. 239.

Un autre zelé défenfeur du parti catholique en Lettre de Bernald Allemagne, étoit Bernald prêtre de Conftance, dont nous avons une grande lettre à Gebehard abbé de Schaffoufe, fur la neceffité d'éviter les excommuniez. Il marque les differens degrez des perfonnes qu'il faut éviter: favoir le coupable, le complice & celui qui communique avec eux; & les differentes manieres de communiquer, la falutation, le baifer, la priere, la table. Il raporte enfuite les regles touchant l'abfolution des cenfures, & les temperamens que l'eglife y a apportez, tant à l'égard des clercs que des laïques. Enfin il fait le dénombrement des loix fur lefquelles l'église a formé sa discipline: favoir les canons des apôtres, les decrets des papes, les conciles generaux

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