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Pour conferver ton corps, ou ton ame, ou

ton bien,

Ne leur déguise jamais rien.

A un Homme marié, qui avoit la Goute. Dans ces deux maux que je redoute Dis-nous, Ergafte, ingénument, Qui te caufe plus de tourment, Ou de ta femme, où de ta goute?

Sur les Pauvres.

Le pauvre vagabond ne craint point qu'on l'éxile,

Et ne fait point de voeux pour être rappellé; Comme il n'a point de domicile, Nulle-part il n'eft exilé.

Sur l'Amour & le Vin.

Les jeunes gens font pour Vénus,
Et les vieillards font pour Bacchus }
L'une convient à la jeuneffe,

L'autre convient à la vieilleffe.

A un jeune Homme qui aimoit l'argent. L'argent eft ta maîtreffe, & plaît feul à tes

yeux,

Quoique tu fois jeune, & lui vieux.

De fpeculo, amatori à fponfa donato, In quo me videam, speculum mihi, Paula, dedifti:

In quo te poffim cernere, malo dares.

In Quintiam, Hypocritam.

Docta, decens, juvenis, formofa, pudică, benigna,

Quintia, fi non fis ambitiofa, bona es.

Problema.

Moribus adverfum fibi prodigus odit avarum : Cur igitur largos parcus avarus amat ?

Ad D. Rogerum Owen, IC. Equitem
literatiffimum.

Antiquas Britonum leges, nova juraque, callest
Quicquid & in tota difcitur Hiftoria.
Sermonem inftituas de re quacunque, videtur
Viva, Rogere, tuum Bibliotheca caput.

In Avarum.

Quo, mifer, annorum victum tibi mille parasti ? Annorum centum nec tibi vita datur.

A une

A une Dame, qui lui avoit donné un Miroir. Tu m'as fait préfent d'un Miroir,

Où je ne puis voir que moi-même ; Belle, pour qui je fens une tendreffe extrême, Donne-m'en un plutôt, où je puiffe te voir.

A une Dame hypocrite.

Tu raffembles dans toi la vertu, la beauté;
Que manque-t-il à ton mérite?
C'eft d'avoir moins de vanité,
Et de n'être pas hypocrite.

Sur l'Avare & le Prodigue. L'Avare & le Prodigue ont divers fentimens, Et par le contrafte bizare

De deux contraires mouvemens, L'un aime le Prodigue, & l'autre hait l'Avaře.

A un Sçavant.

Sur quelque fujet, d'un difcours
Que puiffe tomber la matiére;
Ta tête fournit plus toujours,
Qu'une Biblioteque entiere.

A un Riche Avare.

Te voila riche au moins pour dix Gécles de

vie;

E

Immenfofque tibi nummorum cogis acervos,
Quaris & in vita gaudia longa brevi ?
Olim dives ero parce fi vixero, dicis z
Et cur non, olim mortuus, inquis, ero f

Pes in fepulcro.

Pendentes agimus vitas in littore mortis :
Tam prope mors vita eft, quam prope margo

mari:

Una fere res eft homini Mors Vitaque, ficut Efficiunt unum Terraque & Unda globum.

A peine vivras-tu cent ans, quelle folie!
Quoi faut-il pour des jours
Si limitez, fi courts,

Se donner de fi longues peines?

Non, me dis-tu fouvent, ce n'eft point un abus,

Je ferai quelque jour plus riche que Créfus.
Que tes efperances font vaines!
Infenfé, quel aveuglement ?

C'est trop pour l'avenir avoir d'inquiétude :
Que ne dis-tu plus fagement,
Je mourrai quelque jour, c'est une certitude,
Et peut-être dans un moment.

Sur la Vie & la Mort.

Victimes de la mort, ô fouvenir amer!
La fanté chaque inftant nous peut être ravie;
Le rivage n'eft pas plus proche de la mer,
Que l'homme le paroît de la fin de fa vie.
Vers elle à chaque pas toujours nous avan-
çons ;

Tous les momens que nous paffons, Sont autant de momens que la mort nous dérobe,

Et la vie & la mort, malgré nous & nos foins, Sont une même chofe, ou peu s'en faut du moins,

De même que la terre & l'eau ne font qu'un

globe.

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