Péruse mourut en 1554. ou au plus tard en 155S • AGAMEMNON, 1556. Cla coutume de plufieurs Auteurs du tems, qu'une mauvaise imitation de celle de Sénéque, & qu'elle n'a d'autre mérite que fon ancienneté & fa rareté, nous nous contenterons de quelques paffages propres à donner une juste idée de l'Ouvrage & de l'Auteur, qui malgré ce qu'on vient de dire, a eu affez d'amour propre, pour termine fon Epitre Dé- Evêque d'Evreux, il lui» le plus humble, &c » Voyez du Verdier Vau- croire fervir un jour de modéle à la 3556. postérité. (a) Acte II. Scene I. La Nourrice de Clytemnestre, tâche à diffuader cette Reine de l'horrible affaffinat qu'elle médite contre fon mari. NOURRI CE. Modere cet ardeur, & toy-même t'arrête. Voy que grand eft le cas que ton audace apprête ? Tu veus cil traîtrement, â folle, racuillir, Non Hector feul qui Grecs & guerres arrêtoit ; Non l'Archer-sûr Paris, & Memnon l'Æ tiope, Non Zanthe débordé par la Pergame trope, (4) « Si je n'ay pensé » pouvoir du tout fatif» faire, au moins comme » marchant des pre » miers, j'eftime met»tre (les Savans) en fi bon appétit, qu'aprè plufieurs autres par di»vers bons efprits quel quefois publiées, ils » pourront retenir en»core de ce premier » Mets quelque gouft, » non du tout indigne » de leur avoir autrefois » efté préfenté le pre» mier, &c. » Toutain, Epirre Dédicatoire à Monfeigneur l'Evêque d'E ureux. Non Simoïs roulans fon eau rouge de fang, Non Cigne le négéale à Neptun le fils blanc; te, Après la mort d'Agamemnon, Electre fauve Orefte fon jeune frere. Clytemnestre l'ayant appris, fe répand en injure contre elle. CLYTEM NESTRE. Malheureuse éhontée, à tes meilleurs pa rens Folle g...... ennemie, à quels propos aux rens (1) Des hommes t'es-tu, vierge, en public ex pofée ? ELECTRE. J'ay chafte la maifon d'une p..... laiffée. CLYTEMNESTRE. Qui te croira pudique ? ELECTR E. Engendrée de toy! CLYTEM NESTRE. Avife de parler plus fagement à moy. ELECTR E. L'ai-je de toy appris ? &c. 1556. ( (1) Au L'Auteur, qui comme on vient de le dire, a cherché à fe donner pour rang. modéle, nous présente ici celui des vers 1556. de feize pieds, qu'il a placé fpirituel lement dans la bouche de Caffandre qui prophétife, fans fçavoir ce qu'elle dit. CASSANDRE. Voicy les noires Soeurs qui ont leurs foëts fanglans forcenés ; Elles rouent en leur gauche main un à demibrulé flambeau, (1) Vifage. Leur vis (1) étincelle inhumain : leurs flancs font ferrez d'un bandeau (2) Le Troyen De noires flames tout rouffi; & des nuits les fraieurs murmurent : Des Geans corporeux auffi les terreux offe mens emmurent D'iceux les palus entourés ; & voicy le laffé Sur les bords des flots conjurés, qui ne fuit De l'eau, toute foit oubliant faché des malheurtés futures; Dardain (2) fe gaudit, en riant, joïeux de telles avantures.. LES FEMMES SALLÉES (a). FARCE ANONYME, Caracteres Gotiques Ette Farce qui eft imprimée en nous a semblé être du nombre de celles que les Enfans fans foucy jouoient fur les échaffaux en certains endroits de la Ville de Paris. Marceau qui a épousé une femme, qu'il trouve trop douce, en porte fa plainte à fon ami Julien, qui se trouve dans le même cas. Ces Epoux cher (a)Quoique nous ayons cru devoir donner à cette Farce le titre des Femmes fallées, comme celui qui nous a paru y convenir, cependant le titre qui eft à la premiere page porte fimplement « Difcours » Facécieux des Hommes qui font faller leurs » femmes à caufe qu'el- 15580 |