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1560.

de Solyman. Tu fçais, dit la Sulta ne à ce Vifir, qu'indépendemment du crédit que j'ai fur l'efprit de l'Empereur, je puis faire agir les Démons par la force de mes charmes.

ROSE.

Là accourra Vulcan avec fes Argoulets,
Ses poudreux Cabarins, qui à coups de bou

lets,

De mofquets affutez, plus vifte que le fou

dre,

Efpouventablement l'emmenuis'ront en pou

dre:

Le Sultan féduit par fes difcours, croit Muftapha coupable d'un complot

Poëmes dont nous parlons ici, cependant on peut dire que cette Piece eft encore plus monftreufe tant pour le Plan, que pour la Verfification, & les fautes de bon fens. Les Turcs jurent ici par Jupiter, Touran, & Souman, Divinités des anciens Payens, & des Sau vages du Nouveau Monde, auffi bien que par Mahomet leur faux Prophe

tc. Le feul mérite de Bounyn eft d'avoir le premier préfenté un fujet Turc fur la Scene, & fur un évenement arrivé de

:

fon tems; puifque Soly man dont il y eft parlé, n'eft mort qu'en 1566. Au refte, quoiqu'il ne Pait fait imprimer qu'en 1561 Heft certain que cette Tragédie fut repréfentée au plus tard l'année précédente le privilege qu'on lui en accorda le 12 Décembre 1560. en fait foi. On pourroit dire même, qu'elle étoit déja connue en 1554. & La Croix du Maine femble l'ín nuer. Voyez cet Auteur, paga 109. & Du Vérdier pag. 429.

avec le Sophe, à la Cour duquel il est alors; le mande, & fans vouloir l'é. 1560. couter, il ordonne à des muets de l'étrangler, ce qui s'exécute dans le mo ment, & en la présence.

O meurdre!

MUSTAPHA.

SOLTAN.

Sans tarder, que l'on luy courre fus

Or il eft mort.

GABRIEL BOUNYN (a) Auteur de cet Ouvrage, naquit à Châteauroux en Berry, d'où étant forti affez jeune, il vint à Paris achever fes études, & s'y fit recevoir Avocat. Enfuite il devint Bailli du lieu de fa naiffance, & enfin Conseiller & Maître des Requê tes du Duc d'Alençon (). Si nous en

(a) C'eft mal à-propos que fur la foi de La Croix Ju Maine, on a appellé notre Auteur Bonin, ou Bounin, puifqu'il a figné Bounyn au bas de l'Epitre Dédicatoire addreffée au Chancelier de l'Hospital, fon protecteur, & à qui il avoit de grandes obligacions.

tés qu'on lui donne à la
tête de fon Ale&tioma-
chie. Sur quoi il est né-
ceffaire de remarquer
que Du Verdier Vaupri-
vaz, & ceux qui l'ont
copié, fe trompent en
lui donnant la qualité de
Maître des Requêtes de
l'Hôtel de Sa Majesté, ce
qui eft non feulement

(b) Ce font les quali- | hors de vraisemblance,

croyons La Croix du Maine, on pours 560. roit préfumer qu'il étoit mort avant 1584. Cependant il donna fon Alectriomachie en 1586: on croit même qu'il a vécu jufqu'au commencement du XVIIe fiécle. Outre la Soltane Du Verdièr donne les titres de deux autres Ouvrages de Bounyn, qui ne nous ont pas paru devoir occuper une place dans celui-ci.

mais faux, puifqu'on n'i-
gnore pas que cette char-.
ge ne peut s'allier avec

celle de Bailli de Cha teauroux, que Bounyn poffédoit en même tems

AGAMEMNON.
TRAGEDIE

DE FRANÇOIS LE DUCHAT.

FRANÇOIS LE DUCHAT, connu

1561.

Biblioth. Fr.

P. 397. La

95.

feulement par une miférable Traduction de l'Agamemnon de Seneque, qui parut en 1561. & qui eft encore au-deffous, s'il eft poffible, des autres de même nom, données par fes Contemporains. * Du Verdier Vauprivaz, & La Croix du Maine, nous appren- *DuVerdier, nent que Le Duchat étoit de Troyes en Champagne. Ce dernier ajoute qu'il Croix du avoit encore compofé une autre Tra- Maine. pag. gédie intitulée SUSANNE. Mais n'ayant été ni imprimée, ni représentée, nous ne croyons pas en devoir rien dire de plus. Au refte la lecture de la Tragédie qui fait le fujet de cet article, nous empêche de regretter le peu de Mémoires qu'on trouve fur la vie de Le Duchat, qui ne peut avoir occupé qu'une des dernieres places entre les Auteurs Dramatiques de fon fiécle. Il femble qu'il étoit déja mort dès le tems que Du Verdier & La Croix du Maine compofoient leurs Bibliothèques.

1561.

TRAGEDIE

A huit perfonnages, traictant de » l'amour d'un ferviteur envers fa Maîtreffe, & de tout ce qui en » advint, par Me Jean Bretog."

"

(a)

C

Ette Piéce tient beaucoup de la Moralité, car l'Auteur y introduit Venus & Jalousie. C'eft un Valet qui répond à la paffion de fa Maîtreffe. Le Mari de cette derniere le furprend, & le fait conduire par un Archer de

(a) Jean Bretog de S. Sauveur de Dyne, eft Auteur de cette Tragédie à huit perfonnages. Du Verdier Vauprivaz après en avoir rapporté le titre dans fa Biblioth. Françoife, ajoute «<< Toutes

fois combien que ce » foit Hiftoire adve nue, il reffent pluftoft une Moralité que non » pas une Tragédie, les »préceptes d'icelle n'y

eftant obfervez». Nous avons longtems hélité

fur l'Extrait de cette Pie ce, & ne nous y fommes déterminés qu'à cause des Confreres de la Paffion, dont la Société fubfiftoit encore, & étoir toujours en poffeffion de jouer un pareil Ouvrage, bien digne d'être repréfenté fur leur Théatre. L'Auteur dit dans le Prologue, que cette Piéce est compofée fur une avanture arrivée depuis trois

ans.

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