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quemment, qu'en fachant les méprifer & qu'en les écoutant tout au plus deux fois.

Troifiémement, vous accoutumerez les Religieufes à ne jamais vous parler au confeffionnal que de ce qui les regarde. Sans cela, elles vous feront la confeffion de leurs voisines; & en n'en confeffant qu'une feule, vous apprendriez infenfiblement tou tes les fautes de la Communauté.

Quatrièmement, vous travaillerez fans relâche à maintenir la paix dans tous les cœurs, répétant fans ceffe que Jesus-Chrift ne fe trouve qu'au fein de la paix.

Vous ferez fouvent réflexion que s'il y a une concupifcence des yeux chez tous les hommes, comme nous l'apprend S. Jean, il y en a une de langue & d'oreilles, pour bien des Religieufes : aurezvous l'art de la guérir? S'il n'eft pas à propos de preferire un filence qui étoufferoit, eft-il au moins néceffaire d'interdire ces entretiens malins, où l'on s'amufe aux dépens du prochain.

Ayez égard à la foibleffe d'un fexe qui exige de la condefcendance dans la maFere de le gouverner. Il faut de l'indulence pour de pauvres reclufes, chez qui magination travaille, afin de ne pas agraver leur joug déja affez pefant par le oids d'une éternelle folitude.

Notre Saint Pere a connu leurs befoins, en leur permettant de fortir une fois dans 'année pour le vifiter mutuellement. Tout Tome II.

E

vous marchez maintenant d'un pas ferme. dans le chemin de la vertu, & que vous êtes affez maître de vous-même pour tenir dans l'ordre vos fens, vos paffions & vo

tre cœur.

Oui, nous ferons enfemble le petit voyage que nous avons projetté. Votre fociété fait mes délices, depuis que vous êtes un homme nouveau.

Je vous préfenterai volontiers au SaintPere, quand vous viendrez ici; & je vous protefte qu'il fera charmé de vous voir fur-tout, lorsqu'il apprendra que vous aimez finguliérement les bons livres. Vous le trouverez auffi gai que s'il n'avoit que vingt-cinq ans.

La gaieté eft le baume de la vie; & ce qui me fait croire que votre piété fe foutiendra, c'eft que vous êtes toujours d'une humeur enjouée. On fe laffe infénfiblement de la vertu, lorfqu'on fe laffe de foi-même. Alors tout devient à charge; & l'on finit par donner dans la plus trifte mifanthropie, ou dans la plus grande diffipation. J'approuve beaucoup les exercices du corps auxquels vous vous livrez, Ils allegent l'efprit, & le rendent propre à tout: j'en fais ufage, autant que l'état lugubre d'un Religieux me le permet.

Quand vous viendrez me voir, je vous dirai tout ce que l'irréconciliable Marquife allegue pour fe juftifier de ce qu'elle ne vous voit pas. Je penfai toujours que fa finguliere dévotion ne lui permettroit pas

de faire une fi bonne action. Elle veut foutenir fa démarche par vanité. Vous ne pouvez vous imaginer tout ce qu'il en coûte à certaines dévotes, pour avouer qu'elles ont tort.

Quant à vous, reftez en là. Vous lui avez écrit, vous lui avez parlé; & certainement c'eft bien affez, d'autant plus que S. Paul nous dit qu'il faut avoir la paix avec tout le monde, fi faire fe peut, fi fieri poteft. Il favoit qu'il y a des per fonnes infociables, avec qui il eft impoffible de vivre cordialement. Je vous embraffe de toute mon ame, &c.

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LETTRE

XCVI.

Au R. P. LUCIARDI, Barnabite.

M. R. P.

Votre décifion eft conforme à celle des Conciles; & je ferois bien étonné que cela fût autrement, d'autant plus que depuis long-temps je connois l'étendue de vos lumieres, & la jufteffe de vos réponses.

Outre les excellents livres dont vous faites réguliérement votre compagnie, vous avez toujours celle du Révérend Pere Gerdil, dont le favoir, autant que la modefie, méritent les plus grands éloges.

Ménagez votre fanté pour le bien de la Religion, & pour nos propres intérêts.

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La ville (de Turin) que vous habitez, connoît fûrement tout le prix de vous pofféder car c'eft un lieu où le mérite eft eftimé & chéri.

Je me ferois fcrupule de vous arracher plus long-temps à vos lectures & à vos exercices de piété. Ainfi je finis fans cérémonie, en vous affurant qu'on ne peut être plus cordialement, &c.

A Rome, ce 3 Décembre 1755.

LETTRE XCVII.

A un Directeur de Religieufes.

Je ne vous féliciterai point fur votre em

ploi; mais je vous engagerai à vous en acquitter avec toute la prudence & toute la charité poffibles.

Si vous m'en croyez; premiérement vous n'irez que très-rarement au parloir: c'eft le lieu des paroles inutiles, des petites médifances, des rapports, & une occafion fûre d'exciter des jaloufies: car fi vous voyez plus fouvent l'une que l'autre, on viendra fecrettement vous écouter par un efprit de curiofité; & vous ferez naître des cabales, des partis; & le moindre mot que vous aurez dit, aura mille commentaires.

Secondement, vous ne guérirez les vains' fcrupules dont on vous entretiendra fré-, quemment,

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