La nuit on dort tranquillement,
Le jour on rit modeftement,
On chante, on lit, ou l'on converse, Permis de dire en converfant
Tout ce qui vient à la traverse; Et voilà comme on fait bon fang. Avec cela bon vin en perce, Du Bourguignon, du Champenois, Soit l'un, foit l'autre à notre choix Dans nos verres bien frais fe verfe. Si du gibier vous faites cas,
Sçachez que nous n'en manquons pas, Perdreaux & Lapreaux à leur fuite Viennent chez nous en bon état, Et tournent fur la lichefrite,
Le tout fans bruit & fans éclat Mais grace à qui d'un fi bon plata A Dieu d'abord, & puis enfuite Au Garennier de Belefbat.
Franchement c'eft un galant homme Qui vous fçait faire Echec-&-mat Le gibier le plus délicat
Qu'on trouve d'ici jusqu'à Rome, Quand il vient felon notre pact
Portant fur fon cheval de fomme Maints petits pieds d'un fin carat, Il eft digne qu'on le renomme, Et nous crions alors: Vivat Le Garennier de Belesbat.
Mais quand par un deftin contraire Il vient à vuide, ou ne vient pas, Chose pour nous peu falutaire, On lui dit injurés à tas, On le traite de miferable,
On le nomme faquin, goujat, Gibier de gibet tout à plat, Qui des plus grands crimes capable, Le cœur plus noir que fon rabat, Sent le fagot, vient du fabat: Enfin le plus modefte à table, Dans fa fureur envoye au Diable
Le Garennier de Belesbat,
Nous aurions tort de nous en plaindre,
Tout le monde en eft fatisfait, Et pour un Garennier parfait, Je puis ici vous le dépeindre, Il a des talens en effet
Où nul autre ne peut atteindre : Qu'il poursuive comme il a fait, Nous le ferons boire au buffet, C'est tout le mal qu'il ait à craindre. Croyez-en ce que vous voudrez, Nous fommes gens fort moderez, Et nous avons l'ame fi bonne, Que quand nous fommes bien leftez, Bien abbreuvez, bien appâtez,
Nous ne voulons mal à personne.
Pour Vous, nous vous voulons tout bien, Helas! que n'êtes-vous des nôtres,
Vous ne fçauriez y gâter rien; Nos Hermites dans l'entretien Le difent tout comme les autres : Mais vous & votre cher Epoux Qu'on aime prefqu'autant que vous, Parlez-vous de nous dans les vôtres ? C'en eft affez, peut-être trop; J'ai pris le fecours de la Rime Pour me fauver par le sublime, Et vous ratrapper au galop. Adieu, c'eft fans ceremonie,
Si l'on en croit Monfieur d'Hanfy Et toute notre compagnie :
Adieu, Madame, & Dieu vous gard Des vifites longues d'une aulne Que vous font les Dames de Beaune, Sur tout lorfqu'elles s'en vont tard,
A MONSIEUR
A C A L. C. D. A.
Sous le nom de fa belle fœur, en lui envoyant de petites figures Chinoifes en broderie.
Ous négligez bien les bons hommes
De partir fans vous en charger; Pourtant deviez-vous bien fonger Que dans la faifon où nous fommes Ce n'eft pas chofe à negliger, Cette denrée eft affez rare
Pour qu'on ait droit d'en être avare; Je le jure en femme d'honneur, Pour tout autre j'en ferois chiche,
pour vous, grave Senateur Je vous les donne de bon cœur,
Il m'en refte un, je fuis
Leur figure vous fera peur, Mais n'en jugez pas par la mine,
« 이전계속 » |