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LEGITIMES

CONTRE LES

CALVINISTES.

Troifiéme Edition, augmentée de deux
Additions Confiderables

contre M.

Claude, dans fa deffense de la
Reformation.

Suivant la Copie Imprimée,

A PARI S.

A Bruxelles, chez EUG: HENRY FRIX,
à l'En feigne de l'imprimerie 1683.

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PREFACE.

E plus grand bien des
hommes qui font nez
dans les tenebres, & dans
l'ombre de la mort, est

que Dieu ait bien daigné les éclairer
de fes lumieres, & leur monftrer la
voie de fortir d'un fi malheureux
eftat, en les appellant à la veritable
Religion.

Mais cette veritable Religion, qui eft le fondement de leur efperance & de leur confolation en ce monde, eft en même temps ce qui leur caufe de plus grands troubles, & de plus vives inquietudes; parceque Dieu, par un confeil impenetrable de fa juftice, n'a pas voulu la rendre fi vifible à ceux qui la recherchent, qu'il ne les ait laiffez encore dans un tres-grand dan* z

ger

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ger de s'égarer dans cette recherche. S'il n'y avoit pour la trouver qu'à comparer le Chriftianifme à la Religion dont les Juifs font maintenant profeffion, ou avec toutes ces Religions phantaftiques qui regnent dans le monde, & qui font de purs ouvrages de l'impofture ou du caprice des hommes, le difcernement n'en feroit pas difficile; l'avantage de la Religion Chreftienne au deffus de celles - là eftant tres clair & tres- manifefte. Mais ce n'eft encore rien que d'en eftre venu là, & de fçavoir en general que le Chriftianifme eft la Religion veritable, parce qu'y ayant diverfes Societez qui en font profeffion, & qui ne laiffent pas de fe condamner mutuellement d'erreur & d'herefie,il n'y en peut avoir qu'une qui enfeigne la verité pure, & à laquelle on doive s'unir pour parvenir au falut.

Dieu n'a pas feulement livré le monde corporel aux difputes des

hom

hommes, felon l'Efcriture: mais par un effet bien plus terrible de fa juftice, il leur a même en quelque forte abandonné les divins myfteres & les veritez faintes qu'il leur a revelées, en permettant qu'elles fuffent exposées à leur contradiction, qu'elles devinffent le fujet de leurs conteftations, & que des Sophistes temeraires s'en joüaffent avec infolence dans leurs difcours & dans leurs écrits.

Il eft vray que l'on ne peut pas tout à fait dire de ces fortes de difputes ce que le Sage dit de celles qui ont pour objet les chofes de la nature, que les hommes par toutes leurs recherches n'arrivent jamais à en connoiftre la verité: Mundum tradidit difputationibas eorum, ut numquam inveniant opus quod operatus eft. Il eft certain au contraire qu'elle ne laiffe pas de paroiftre, & même d'éclater parmy les nuages que l'on tâche de répandre pour l'obfcurcir, & que les perfonnes humbles,

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