페이지 이미지
PDF
ePub

compofition defquels ils n'entrent comme objets remarquables, & fouvent comme fujets principaux. C'est sous ce point de vue que l'Artifte Jardinier doit les envisager & les placer. C'est à lui qu'il appartient d'en prescrire la forme, d'en fixer la maffe, d'en déterminer la place, la teinte & le ftyle: en cela l'Architecte lui eft fubordonné; puifque, comme objets d'afpect, les bâtimens font partie de ceux qui compofent fes Jardins.

C'est le petit nombre de ces matériaux que la Nature fait mélanger avec tant d'art & de goût, c'est l'ordre judicieux avec lequel elle les arrange, qui donnent cette prodigieuse variété d'effets qui nous étonne, & produifent ces fuperbes tableaux qui nous enchantent; nais il faut qne l'Artifte, qui les manie, en fache l'emploi, en étudie les formes, qu'il connoiffe les places qu'elle leur afsigne, qu'il conserve scrupuleusement

le caractere & l'ufage propres à chacun, qu'il obferve les proportions qui leur conviennent, & qu'enfin il confulte les loix de la Phyfique qui établissent leurs relations réciproques.

CHAPITRE V.

Du Climat.

CHAQUE climat a ses beautés & ses moyens à lui. La Nature n'eft pas la même dans les pays fitués fous le foleil brûlant de la zone torride, & au milieu des frimats du nord. Eloignés de l'un & l'autre excès, abandonnons les obfervations qui leur font particulieres; ne nous occupons que de celles que la température du climat où nous vivons, & du pays où nous fommes placés nous fournit; nous allons en voir les effets dans les faifons, qui font l'objet du chapitre fuivant.

CHAPITRE V I.

Des Saifons.

Il ya des fcènes plus agréables dans le Printemps; il y en a de préférables dans l'Été ; l'Automne a des effets qui lui font propres ; l'Hyver même, cette faifon où la Nature eft fans vie, peut encore avoir quelques charmes & fe trouver susceptible de certains agrémens, auxquels ceux qui paffent leurs jours à la campagne ne font pas infenfibles.

DU PRINTEM P S.

S. I.

Le Printemps est le réveil de la Nature; elle a alors toute la fraîcheur & toutes les graces de la jeuneffe. Le verd tendre des gazons; celui dont les arbres fe parent; les couleurs vives & varîées

des fleurs, les odeurs fuaves qu'elles exhalent de toutes parts; le développement des germes & de toutes les parties de la végétation; la chaleur douce & active des premiers rayons du foleil; la pureté de l'air; la renaissance des beaux jours; le chant mélodieux des oiseaux, mêlé au bêlement des troupeaux que l'herbe tendre & nouvelle attire aux champs; tous ces objets ren◄ dent la nature agiffante & animée, i préfentent le spectacle le plus intéres fant & le tableau le plus enchanteur il n'eft alors aucuns de nos fens qui ne foient agréablement affectés, & quị ne portent à l'ame une émotion déli cieuse.

ils

Mais dans nos climats, cette faifon aimable est souvent orageufe, inégale; dans fon inconftance elle nous ramene quelquefois les rigueurs de l'hyver, auquel elle vientde fuccéder.Quoiqu'invité le charme de ces nouveaux objets

par

« 이전계속 »