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QUES

GEN

RE.

l'empoifonnement d'Halhafen. Jezid fils de Muhavias avoit pour devife, Dieu feul eft mon maitre. En voilà affez pour vous montrer, que les Al coraniftes n'admettoient en rien les fi gures, & pour vous perfuader, fi vous trouvez des Pierres avec quelques caracteres que ce foit de langues Orien tales, qu'elles ne peuvent être que curieufes.

Je ne doute point, Monfieur, qu'une plus grande experience que la mienne ne fafle faire fur cette ma tiere de plus juftes réflexions, & n'ajoûte beaucoup de régles pour en faciliter la connoiflance. C'eft ce que vous ferez, comme je l'efpere à vôtre retour, après quoi je ne me fçaurai pas à moi-même un gré médiocre de vous y avoir excité, par l'avantage que les Lettres & le Public en pour

ront recevoir.

LES Les Inftrumens qui ont fervi aux ANTI- Sacrifices ou à d'autres ufages anDE ciens, ou tout ce qu'on appelle AnTOUT tiques, & qui peut être compris fous Angeiographie, comme parle Monfieur Spon, auront affez dequoi exciter vos defirs, fi vous êtes touché de ce que je vous ai déja dit. La defcription d'un certain Cabinet fa

meux par les éloges de Monfieur Saumaife eft très-curieufe, & peut beaucoup irriter la diligence des Antiquaires, & leur procurer les lumieres néceffaires pour leurs recherches Elle eft intitulée Antiquitates Neomagenfes, & eft de Monfieur Smith, fils de de celui qui a commencé ce trefor. Cette Defcription contient un Catalo gue par lettres alphabetiques, où l'on trouve beaucoup d'érudition entremêlée; tellement qu'il eft à fouhaiter que l'Auteur exécute ce qu'il nous promet dans cet Ouvrage, de nous donner une Relation plus exacte & plus en détail de fon Cabinet, tant des Antiques de tout genre, que des Medailles, Comme il croit avoir affez de ces dernieres pour ajoûter beaucoup à Patin & à l'Occo, cela ne peut manquer d'être auffi agréable aux Sçavans, que glorieux pour lui & de le rendre l'ornement de Nimegue, fa patrie, à meilleur titre que ce Heius Mamertin, dont parle Ciceron, ne l'étoit de Meffine. Il feroit à fouhaiter que Monfieur Fefch Profeffeur en Droit à Bafle, en voulût faire autant du fien. Comme je fçai qu'il le tient de fon Pere, qui étoit un très-fçavant homme, & qu'il

l'aug

l'augmente lui-même tous les jours, je ne doute point qu'il ne foit rempli de tout ce qui peut illuftrer les Lettres & les Auteurs anciens. Je puis dire outre cela que le Public n'auroit pas fujet de fe promettre une utilité médiocre de fon érudition. Puifque je vous parle, Monfieur, des Descriptions de Cabinets, il eft bon que vous fçachiez qu'on en a imprimé quelques-autres, dont la lecture vous peut initier en quelque façon dans P'étude de l'Antiquité.

Le Mufaum Calceolarium, donné par un Medecin, eft un gros in folio imprimé à Verone en 1622. mais il n'y eft parlé que des chofes qui regardent la Phyfique; comme plantes, coquilles, animaux, pierres précieufes, terres de toutes façons: encore n'en est-il parlé que par rapport à la Medecine, dont l'Auteur faifoit profeffion.

Le Mufaum Wermianum, in folio de 1665. à Amfterdam, ne traite non plus que de l'Hiftoire naturelle, mais il eft plus agréablement écrit.

Il y a de tout ce qu'on peut trouver dans un Cabinet dans le Mufaum de Manfredo Septalia, in quarto à Tortone 1666. mais la defcription en

eft

eft des plus feches & des plus mé

diocres.

Celui de Ferdinad Copi, in folio à Boulogne 1677. eft comme le Septalia, c'est-à-dire, auffi rempli. II n'entre pas cependant dans un grand détail touchant la defcription de fes figures, mais il eft d'une plus agreable lecture, & il peut apprendre quelque chofe; puifque l'Evêque qui poffedoit ce Cabinet y a joint celui du celebre Aldrovandus.

Le Cabinet de Mofcardy, in folio à Veronne 1672. eft à-peu-près la même chose que le Cofpiano. On peut dire néanmoins, qu'il y a un peu plus de curiofité & d'érudition.'

Celui du Pere Kirker devoit être admirable; cependant la defcription qu'on en a faite, & qui eft imprimée à Amfterdam, en eft tout-à-fait médiocre, & n'eft proprement qu'une table de chapitres plûtôt qu'une table de matieres.

Je ne fçache pas, Monfieur, qu'il y ait d'autres Cabinets imprimez qui vaillent la peine d'en parler. Quelques amas d'Antiques néanmoins qu'on puiffe trouver dans ces defcriptions, cela n'approche point de ce qu'on auroit vû dans celui de Mon

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fieur de Peirefc, s'il avoit eu le temš d'en faire lui-même une defcription exacte, ( ce qui n'auroit pas manqué d'être excellent, vû fon érudition univerfelle) ou s'il avoit eu des heritiers affez raisonnables pour nous en laiffer du moins un catalogue. Ceux qui ont vû fes Memoires diffipez de côtez & d'autres., n'ont pas eu peu de chagrin de voir combien nous avons perdu d'Antiques précieufes. Le Pere de Monfieur le Procureur General d'à -prefent en avoji beaucoup fauvé du naufrage, & avoit auffi amaffé une quantité prodigieufe de toutes ces chofes dont je viens de parler. Il en eft apparemment refté quelques-unes dans le Cabinet de fon illuftre Fils'; car l'on fçait qu'il eft rempli de ce qu'il y a de plus rare en tout genre. Cet amas ne peut manquer de s'augmenter, puifque la magnificence & la generofité en font les économes. Vous ne pouvez pas man quer non plus, Monfieur, de vous imaginer que les lumieres de ce grand homme y ont beaucoup de part; car vous les connoiffez; & qui eft - ce qui ne les connoît pas ? Elles ont fouvent des témoins affez illuftres, & dans le public & dans le particu

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