Pasquier inv. Sculp Chilperic ajoute quatre lettres à l'alphabet latin. Greg. Turon. hist. frane. L.5. c. 45. NOUVEAU TRAITÉ DE DIPLOMATIQUE. SUITE DE LA SECONDE PARTIE, Où l'on continue de donner les élémens de cetteScience. en Ous avons fini le précédent volume remontant aux fources, d'où les lettres font émanées : nous les avons vu fe partager en divers canaux, & fe répandre d'abord fur les contrées les plus proches de leur origine. Nous alons voir dans celui-ci les progrès, qu'elles ont faits vers l'Occident, comment elles en ont renouvelé toute la face, combien elles s'y font multipliées. Oublions toutes les écritures du monde, pour nous ocuper de celles Tome II. Ꭺ . II. PARTIE. , d'Europe. Atachons-nous particulièrement aux Latines: elles SECTION III. Lettres Latines, leur origine, leurs formes, leurs tranfmutations: alphabets généraux: divifion de nos écritures par claffes, genres, espèces : révolutions qu'elles ont effuyées en divers païs, en diférens fiècles : quels effets & quelles variétés ont produit les liaifons & conjonctions des lettres, les abréviations des mots ? Ufage des figles, des notes de Tyron & autres fignes: recherches fur les nombres ou chifres, fur la ponctuation, les accens & certaines figures, qui entrent dans l'écriture, qui lui fervent d'ornement, & qui concourent à déterminer le fiècle, auquel elle apartient : principaux avantages, qu'on peut tirer des matières traitées dans la préfente fection. N E laiffons pas tout-à-fait en fufpens l'efprit du lecteur fur les détails, auxquels il faudra fe prêter touchant l'origine, la forme, & les tranfmutations des lettres. Ces claffes, ces genres, ces efpèces d'écritures qui vont l'ocuper dans la fection, où nous entrons, lui préfenteront des images & des fyftèmes d'un goût & d'un enchaînement fi nouveau ; qu'il pouroit croire n'avoir rien vu de pareil dans les monumens antiques : quoique tout notre travail en ce genre fe réduife à les copier avec choix, & à les ranger avec ordre. Peutêtre même feroit-il plus étoné, que fatisfait d'un fi grand apareil de planches & de recherches; s'il en ignoroit l'ufage, & s'il ne voyoit pas, de quello importance il eft, qu'il ait fur toutes ces chofes des idées II. PARTIE. II. PARTIE nettes & des conoiffances exactes. On fe livre avec plus de confiance à une lecture, dont l'utilité nous eft connue. En attendant des éclairciffemens plus aprofondis, réservés pour les endroits mêmes, où nos anciennes écritures feront dévelopées, & mifes fous les yeux du Public : nous devons fpécialement lui rendre compte des raifons, pour lefquelles, au lieu de fuivre l'ordre des tems, dans l'arangement de nos modèles; nous paroiffons nous atacher à des fyftèmes, dont le feul nom femble devoir aujourdui mettre en garde tout le monde contre l'erreur ou contre l'illufion. Notre ouvrage réunit deux méthodes, la fynthétique & l'analytique. Celle-ci convient particulièrement à nos derniers tomes. En y rapelant les formules des actes à certains chefs; on ne laiffera pas de procéder à bien des égards, felon les règles de l'analyse. La diplomatique pour lors devenue hiftorique, fera néceffairement affujettie à l'ordre des tems. Il n'en eft pas ainfi de la diplomatique élémentaire, qui fera le fujet du préfent volume & du fuivant, comme elle l'a déja fait du premier. Elle doit principalement être guidée par l'autre méthode, qui n'eft point ennemie des fystèmes bien entendus. Il eft de fon effence d'envifager le tout; avant que de s'ocuper de fes parties, d'arêter fes regards fur l'arbre entier, avant que de les porter fucceffivement fur fes branches, & d'en examiner jufqu'aux derniers rameaux. Ce n'eft qu'en ce fens, qu'on peut attendre de nous des fystèmes. Donner en fait d'écritures de l'ordre à des modes, des manières; des vues générales defcendre aux particulières; du gros paf fer au détail: voilà quelle eft notre façon de bâtir des fyftèmes. Sous. ce point de vue., ils n'ont rien ils n'ont rien que de très innocent. Il n'en eft pas des fyftèmes de littérature, comme de ceux de phyfique. On ne peut manquer de s'égarer; dès qu'on veut pénétrer le fecret de la nature, dont fon auteur s'efb réservé la conoiffance. Mais réduire une fcience en fystème ; c'est en faciliter l'étude à ceux, qui prétendent s'y rendre habiles. La phyfique même, quand elle fait fe borner à des fystèmes de dénombremens, à conftater l'état des êtres, leurs qualités, leur utilité, leurs raports: loin de travailler en vain pour cette vie périffable; peut fervir avantageufement au |