FRONTIN. Vôtre Valet Frontin Pourroit être vôtre oncle ou bel-oncle demain, FRONTIN. La chofe eft ferieufe , Je fuis de taille à rendre une vieille amoureufe. VALERE. Sans doute, Mais enfin pour époufer d'abord, FRONTIN. Elle me connoît fort. Un mois de Lanfquenet fait bien connoître un homme. Me difant d'un Pays d'entre Paris & Rome,› Bon, ce n'eft encor rien: j'ai fait bien plus. VALERE. FRONTIN. Comment! Voyant que le hazard me donnoit une tante, Mais qu'il m'en falloit une encore ... VALERE Eh bien? FRONTIN. Je tente Un projet difficile, étonnant, hazardeux. Conformité d'efprit charme la prude tante. Auprès d'elle en un mot, Monfieur, j'ai réuffì. ́ VALERE. Quoi donc mon autre tante? FRONTIN. Elle m'époufe auffi." VALERE. Le fait eft fingulier. Mais de leur bienveillance Que prétens-tu tirer ? FRONTIN. De leur extravagance Nous tirerons, je crois, quelque argent du Dedit, Mais dites-moi comment fut fait leur double écrit ? VALERE. Voicy le fait. Tu fçais leurs chicannes cruelles. Chacun Chacuu de leurs Billets et de cent mille francs. Je tireray parti des Billets. Mais j'entens... SCENE IV. VALERE, FRONTIN, UN LAQUAIS. LE LAQUAIS. LE temps preffe, Monfieur ; au Notaire on s'ex plique, Et tout feroit perdu, vite déguifez-vous. FRONTIN mettant un furtout brun & une perruque noire. C'eft qu'il faut que je fois d'abord Sénéchal Groux. Attendez-moi là-haut chez la tante Araminte, Elle vient de fortir là je pourrai fans crainte Vous inftruire de tout. VALERE. Je vous rejoins, SCENE V. FRONTIN, UN LAQUAIS. JE FRONTIN. E croïois bien avoir deux jours de temps au moins; Mais toutes deux prenant l'argent chez le Notaire, Vont découvrir la meche. Il faut brufquer l'affaire. Hbon! la prude fort. Pour avoir imité Trait pour trait la fadeur, fa froide gravité, Je lui plus. Il ne faut pour plaire à cette fotte, Qu'être l'éco flatteur de fa fade marotte. Madame... BELISE. Ah! Sénéchal, quoi vous êtes icy › Je rêvois. FRONTIN. Vous rêviez moi, je rêvois auffi. Je rêvois au bonheur d'une femme infenfible. BELISE. Enfuite avec frayeur confiderant que j'aime, FRONTIN. J'envifageois avec une espece d'effroi Tous deux en même temps penfions donc même chose? FRONTIN. Même chofe, & toûjours funpathie entre nous. BELISE.. Quelle démarche, ò Ciel! vous prendre pour époux ! Cela me fait trembler. FRONTIN. Je frifonne, Madame, Du pas que je vais faire, en vous prenant pour femme. Moi BELISE. ,qui par mon exemple ai maintenu ma foeur Dans le voeu qu'elle a fait de bien garder son cœur. Elle me refpectoit comme la plus parfaite: Moi, qui de mon aîné reprimant les ardeurs, |