COMEDIE EN VERS EN UN ACTE. Par Monfieur DU FRESNY. Chez A PARIS, FRANCOIS LE BRETON, Quay de LE DEDIT. COMEDIE. SCENE PREMIERE. ISABELLE, VALERE. chacun de son côté VALERE. Sens fervoir.: Uoy! ne pouvoir tirer raifon de mes deux tantes! ISABELLE. Je n'en puis revenir. Quelles extra- Oüy, plus j'y penfe, & moins je vois d'expediens... VALERE. ISABELLE. s'appercevant tous deux. VALERE. Quelle cruauté, į Se défoler ainfi chacun de fon côté, Sans trouver nul moyen de reduire ces folles ! Mon pere leur a dit de piquantes paroles, Oui, depuis peu je vois que toutes deux s'évitent, ISABELLE. Leur dureté pour vous les condamne, Ah ! Valere, Elles pouflent trop loin leur mauvais caractere, Ne vous pas aimer ! VALERE. Moi, j'efperois que par vous Mes deux tantes feroient quelque chofe pour nous, Et que vous ayant vûë, adorable Ifabelle, Elles s'attendriroient. ISABELLE. Leur barbarie eft telle, -Qu'elles parlent de vous avec averfion. VALERE. Vous voir, n'approuver pas ma tendre paffion, ISABELLE. Pouvoir hair Valere ! Leur mauvais coeur me fair trembler, j'en defef pere. VALERE. Votre pere pourtant va les preffer, ainfi ISABELLE. Oui, donnons-nous au moins ce moment d'ef perance. Mais je fuis indignée encore quand je penfe VALERE. Sur elles vous comptiez Canelles vous ont fait hier cent amitiez. ISABELLE. C'eft par-là que je vois qu'elle m'ont méprifée Vous mord en vous flattant, talent de pruderie: , Comme nous un Dedit qui vous maintienne sage. Voilà fes fors difcours, toujours même rubrique. Moins dure qu'elle, mais plus folle par malheur. ISABELLE. Je fuis contre Araminte un peu moins indignée, S'agite en même temps de plufieurs paffions. |