LE · DIRECTEUR SPIRITUEL, POUR CEUX QUI N'EN ONT POINT. A BRUXELLES, Avec Approbation & Privilege du Roy. + L 'Ouvrage que je donne au public devoit paroître fous le titre de Directeur portatif: Mais on a trouvé plus à propos d'y mettre celuy qu'on y voit, parce qu'il convient mieux aux fujets qu'on y traite.. Je l'ai divifé en deux parties. La premiere explique les devoirs du Chrétien confideré comme Chrétien, & traite des pratiques de pieté qui font ordinaires & communes parmi ceux qui fe veulent fauver. J'y parle amplement de la neceffité & de la maniere de prier. On y voit combien il eft utile d'entendre la Meffe tous les jours quand on le peut, & avec quel efprit il y faut affifter.Ce qui regar. de la Confeffion, la Communion & les regles qu'on y doit fuivre, eft examiné avec étendue & peut paffer pour un traité particulier fur une matiere fi importante. Je parle des tentations & des cas où elles peuvent empêcher la frequente Commuaion. La neceffité de la penitence eft prou S prouvée par les propres paroles de l'Ecriture & des Peres, & par des raifons tirées du fond de la Religion Chrétienne, & je marque celle que les plus juftes doivent faire, auffi-bien que celle que Dieu demande aux pecheurs. La devotion à la fainte Vierge & aux autres Saints eft établie fur les principes de la doctrine Catholique, & refferrée dans les bornes. qu'elle doit avoir. Outre ces exercices communs j'en propofe de particuliers que je croi fort utiles, comme la meditation de la mort & du jugement,les moyens d'acquerir la connoiffance de foi-même qui eft la plus utile de toutes les fciences, la retraite d'un jour chaque mois, la meditation de la Paffion de Nôtre-Seigneur toutes les nuits du Jeudy au Vendredy, & quelques autres. Je parle encore dans cette premiere partie des plaifirs qui font permis, & je donne fur cela des regles tirées de l'Evangile & de la doctrine desSaints. Dans la feconde partie du Livre je confidere le Chrétien comme engagé dans une une de cesconditions generales qui compofent la Republique, & je lui fais voir les devoirs qui font attachez à ces differens états. Ainfi les riches & les pauvres, les grands & les petits, les maistres & les valets trouveront ici un abregé de tout -ce que l'Ecriture & les Peres ont dit fur leurs obligations... " Je defcends enfuite aux états particuliers où le Chrétien fe peut engager par fon propre choix,tels que font le celibat, le mariage, le Sacerdoce, la Religion. J'apporte les maaques d'une bonne vocation. J'explique les avantages & les devoirs du mariage, de la viduité, & de la virginité. Je ne confeille point à ceux qui ne fe fentent appellez ni au Sacerdoce, ni à la vie Religieufe de faire vœu d'une continence perpetuelle. L'experience fait voir que de tels engagemens ne font pas avantageux: Au lieu qu'on ne rifque rien en faifant un vou limité qu'on renouvelle de temps en temps. Je me fuis affez étendu en parlant de la vir-ginité parce que c'eft un état beaucoup. plus *65 |