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& affuré l'eft d'une mer incommodum. agitée par les vents & par la tempête.

LEÇON iij.

Onfiderez, je vous

prie, que ce qui fait.Erpende autem

la folidité du bonheur de
ces hommes féparés du
fiécle, vient premiére-
ment du lieu qu'ils ont
choifi pour leur demeu-
re. Ils ont renoncé pour
jamais au bruit des villes
& des places publiques.
Ils ont préféré à ces lieux
pleins de tumulte, le fi-
lence affreux des monita-
gnes
les plus reculées. Ils
n'ont plus aucun com-
merce avec le monde.
Rien de tout ce qui eft
fur la terre ne les inquiet-
te plus. Ils ne font plus ex-
pofés ni aux foins, ni aux
peines de la vie, ni aux
périls, ni aux trahifons,
ni aux reffentimens de la
jaloufie, ni à la violence
d'un amour impur, ni en-
fin à toutes les autres paf-
fions qui rendent miféra-
bles ceux qui en font ty-

,

felicitatis illorum Stabilimenta primùm ab ipfis qua elegerunt domiciliis. Forum enim & urbes &tumultus plateari fugientes, in montibus vivere maluerunt, ubi nihil fibi. cum his fecularibus rebus commune eft, ubi nihil humanarum rerum perturbat, non mœftitia, non dolor,non acerbior cura, non pericula,non infidia, non livor , non turpis amor, non aliud hujufmodi, fed que funt futuri regni

jam

meditantur. Valles & montes apud fontes in folitudine ac tranquillitate habitantes, & cum Deo ipfo collo

quentes. Omni tumultu domus ipforum omnis vacat, & anima paffione, agritudine libera,levis, fubtilis, & ipfotenuiffimo aere purior: quorum opus id fcilicet eft, quo

Adam etiä ille, ante peccatum exercitus, cùm gloria indutus & Deum libere alloquebatur,

In

rannifés. Ils ne font occupés que de tout ce qui a rapport au roïaume à venir. Ils vivent dans une folitude & une paix profonde fur les montagnes, dans les vallées, & fur les bords des fontaines; & leur unique occupation eft de s'entretenir avec Dieu. Leur demeure eft à l'abri de toutes fortes & de troubles & de tumultes. Leur ame délivrée du

Paradifiregionem poids des vices, & des

quo

magna beatitudine plenam inhabitabat. enim ifti pejus habeant quam ille, quando ante inobedientiam, ut in Paradifo operaretur fuit conftitutus ? Nulla illi fecularis cura erat,nullâ certè etiam ifti vexantur. Integrà ille confcientia cum Deo colloquebatur, non aliter isti; imò verò

maladies des paffions, est toujours libre & plus pure que l'air le plus leger & le plus ferein. Leur travail & leur occupation eft femblable à celle d'Adam avant fon péché, lorfqu'étant revétu de gloire, il parloit familiérement à Dieu, & demeuroit dans le Paradis terreftre rempli de délices. Car quelle différence y a-t-il entre ces perfonnes & Adam, lorfqu'avant fa défobéissance

tantò liberiùs,quan- il étoit dans ce jardin dé

to majore fruuntur gratiâ dono Spiritûs elargita.

licieux pour y travailler Il n'avoit alors aucun foin de la vie,comme ces heureux folitaires n'en ont point. Il s'entretenoit avec Dieu dans la joie d'une confcience pure que le péché n'avoit point encore fouillée ; & ceux-ci le font avee d'autant plus de liberté & de confiance, que la grace dont l'Esprit Saint les comble eft plus grande que celle d'Adam.

XIII. FEVRIER.

DE L'OCTAVE.

L'Office, comme ci-devant, pag. 192. hors ce

qui fuit. Laj. Leçon eft de Du livre dixneuviéme de S. Auguftin Evêque, de la Cité de Dieu.

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,

LEÇON Ly a pour le Chrétien trois genres de vie F'actif, le contemplatif,& celui qui eft mêlé de contemplation & d'action. Quoique chacun puiffe, fans bleffer la foi, choifir lequel des trois il lui plaira, & y parvenir au falut éternel, il eft néanmoins très-important de confidérer ce qu'on embraffe

.

l'Ecriture occurrente. Ex libro fancti Auguftini, Epifcopi de Civitate Dei. Chap. 19.

X tribus vite

E generibus, otio

fo, actuoso, & ex utroque compofito quamvis falva fide quifque poffit, in quolibet eorum vitam ducere & ad fempiterna premia pervenire, intereft tamen, quid amore quis teneat verita

tis, quid officio caritatis impendat. Nec fic quifque debet effe otiofus, ut in eodem otio utilitatem non cogitet nec fic S ut con

поп

proximi actuofus templationem requirat Dei.In otio non iners vacatio delectare debet; fed ant inquifitio, aut inventio veritatis, ut in ea quifque pro ficiat, & quod invenerit teneat, & alteri non invideat.

In actione verò non amandus eft bonor in hac vita five potentia, quoniam omnia vana fub fole, fed opus ipfum quod per eundem honorem vel potentiam fit, fi recte atque utiliter fit, id eft ut valeat ad eam falutem fubditorum que fecundum Deum eft.

par

l'amour de la vérité, & ce qu'on fuit par le devoir de la charité; car on ne doit point tellement s'adonner au repos de la contemplation que l'on ne penfe à l'utilité du prochain; ni fe livrer à l'action, de telle forte qu'on oublie la contemplation. Dans le repos on ne doit pas aimer l'oifiveté; mais il faut s'occuper à la recherche & à l'acquifition de la vérité, dans la vûe d'y faire de nouveaux progrès, de s'en affurer de plus en plus la poffelfion, & de ne pas l'envier aux autres. Dans l'action on ne doit pas aimet l'honneur & l'autorité, qui n'ont rien de folide dans ce monde ; mais feulement le bien, qui fe fait par cette autorité, s'il fe fait utilement & dans l'ordre; c'est-àdire, en vue de procurer à ceux qui nous font foumis, le falut qui eft felon Dieu.

N

LEÇON iij.

Ous pouvons légi

timement nous

ap

pliquer à la recherche de la vérité, en quoi confifte le repos louable de la vie contemplative;mais pour les dignités qui nous élévent au-deffus des autres, quand même on s'y gouverneroit comme il faut, il ne nous eft jamais permis de les ambitionner. C'est pourquoi l'amour de la vérité doit nous faire rechercher le faint loifir de la contemplation; mais il n'y a que les devoirs indifpenfables de la charité, qui puiffent nous obliger d'accepter l'emploi le plus légitime. Si perfonne ne nous impofe ce fardeau, il faut nous donner tout entier à la recherche & à la méditation de la vérité ; & fi on nous l'impofe, il faut s'y foumettre par l'obligation que nous preferit la charité, mais alors mê

cognofcenda veri-
Taque à Studio

tatis, nemo prohibetur, quod ad laudabile pertinet otiu. Locus verò fuperior, etfi ita teneatur atque adminiftretur ut decet, indecenter tamen appetitur. Quamobrem otium fanctum, quærit caritas veritatis negotiu justum sustipit neceffitas ca ritatis quam farcinam fi nullus imponat, percipienda atque intuenda vacandum eft; fi autem imponitur,fufcipienda eft propter caritatis neceffitatem, fed nec fic omnimodo veritatis delectatio deferenda eft, ne fubtrahatur illa fuavitas & opprimat ifta neceffitas.

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