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de Tours dont nous avons fouvent fait mention dans cet Ouvrage, fous le nom de Perpetuus, & qui eft connu en Touraine fous ce nom François.

» La fête folemnelle de cette Eglife raffemble en un (a) feul »jour trois fêtes anniversaires; celle qui fe fait en mémoire de » la Dédicace de l'Eglife, celle qui fe fait en mémoire de la » Tranflation du Saint, & enfin celle qui fe fait en mémoire » de fon Sacre. Toutes ces fêtes réunies fe célebrent le quaVie de St. triéme Juillet. Auffi célebroit-on autrefois trois Meffes foMar. par Ger- lemnelles le quatrième jour de Juillet. On peut lire dans Grevaife , page goire de Tours ce qui fut caufe que ces trois folemnités se trouverent réunies. Cet Auteur va reprendre la parole. » Quant à » la dépofition de Saint Martin, la mémoire de cet évenement » fe célebre l'onzième jour de Novembre. Cela n'empêchoit que le jour de la mort du Saint arrivée le Dimanche huitiéme de Novembre, il ne fe fit fuivant les apparences, une vigile à fon tombeau.

264.

Le Religieux de l'Abbaye de Marmoustier lez-Tours, Auteur de l'Ecrit intitulé Louanges de la Touraine, & Abregé de la vie de fes Archevêques,& qui a vêcu dans le treiziéme ficcle, dit mot pour mot la même chofe que l'Hiftorien Ecclefiaftique des Francs. On trouve l'Ouvrage de ce Religieux dans l'édition de Imp. en 1610. Hiftoire de Gregoire de Tours, que Bouchel nous a donnée.

pag. 87.

Quant à la feconde objection que plufieurs Sçavans ont faite contre la date de la mort de Saint Martin donnée par Gregoire de Tours dans les deux paffages qui ont été rapportés au commencement de cette difcuflion, & qui confifte à dire que cette date ne quadre point avec les dates de plufieurs faits particuliers lefquelles fe trouvent dans Sévere Sulpice & dans Gregoire de Tours lui-même, je fuis pleinement de l'avis du (b) Pere le Cointe. Il faut corriger toutes ces dates, de maniere qu'en les rétabliffant on les concilie avec la date de la mort de Saint Martin que Gregoire de Tours certifie dans les deux endroits de fon Ouvrage où il en parle expreffément. En effet, s'il est constant

(a) Solemnitas iftius Bafilicæ triplici
pollet virtute, id eft Dedicatione Templi,
Tranflatione Corporis facri, vel ordinatio-
ne Epifcopatus iftius Sancti. Hanc enim
quarto Nonas Julias obfervabis, Depofi-
tionem ejus tertio Idus Novembris effe co-
gnofcas.

Greg. Tur. Hift. libro fecundo, cap. 14.
(b) Tranfiit igitur ad Deum beatus Mar-

|

tinus, media nocte quæ Dominica habebatur, præcedebatque diem octavum Novembris anni trecentefimi nonagefimi feptimi, Attico & Cæfario Confulibus, anno Arcadii & Honorii auguftorum fecundo...... Si quid autem fecus notatum reperitur in Hiftoricis, id corrigendum, &c.

A. Cointii Ann. Eccl. tom. pr. pag. 206.

que Severe Sulpice a été Difciple de faint Martin, il est aussi très-vrai que lors qu'il nous indique la date de quelques évenemens particuliers de la Vie de faint Martin, ce n'eft, pour ainfi dire, que par occafion qu'il parle du tems de la mort de cet Evêque, & moins pour nous apprendre en quelle année elle arriva, que pour nous dire que faint Martin ne voulut pas depuis le Concile de Tréves affilter à aucune Affemblée d'Evêques, quoiqu'après ce Concile il eut encore vêcu un grand nombre d'années. Sévere Sulpice quand il écrivoit dans cette intention, n'aura point calculé bien exactement les années qui pouvoient s'être écoulées depuis le Concile de Tréves, jufques à la mort de faint Martin. Pour ce qui regarde Grégoire de Tours, n'eftil pas mille fois plus probable que les Copiftes ayent alteré les chiffres numeraux des dates qui ne quadrent point avec celle qu'il a lui-même établie expreffément & en comptant par Confuls, qu'il ne ne l'est que cet Historien fe foit trompé fur les Confuls? Car, comme nous l'avons obfervé déja, s'il y a faute dans ces deux endroits, elle retombe néceffairement fur lui, elle ne fçauroit être rejettée fur fes Copiftes. Ces dates rebelles', fi j'ofe m'exprimer ainfi, auront été alterées, comme la date de la mort d'Euric l'a été du confentement de tous les Critiques, & comme l'a été encore, de leur confentement unanime, la date de l'élévation de Licinius à l'Epifcopat de Tours. C'est ce que nous expoferons plus bas. Comme notre difcuffion n'est déja que trop longue, je fupplie le Lecteur de trouver bon, que pour la conciliation de toutes ces dates particulieres, je le renvoye au Livre du Pere le Cointe, à celui de Monfieur Anthelmi, enfin à celui de Monfieur Gervaife.

Ce fut donc vers l'année quatre cens quatre-vingt-dix-huit que Volufianus mourut dans le Pays de Foix, où il étoit relegué. Verus fon fucceffeur eut la même destinée que lui. » Verus, » dit notre Hiftorien, (a) fut le huitiéme Evêque de Tours, » & le cinquième fucceffeur de faint Martin. La réputation » d'être attaché aux interêts des Francs, laquelle avoit rendu » Volufianus fon predéceffeur fufpect aux Vifigots, leur rendit » auffi Verus très-fufpect. Ils le releguerent, & il mourut dans » le lieu de fon exil après un Pontificat de onze ans & huit jours.

(a) Octavus ordinatur Epifcopus Verus & ipfe pro memoratæ caufæ zelo fufpectus habitus à Gothis in exilium deductus, vicam suam finivit. Facultates fuas Ecclefiæ

& bene meritis dereliquit. Sedit autem annos undecim, dies octo.

Gr. Tur. Hift. lib. 10. cap. 31.

Ainfi Verus ayant été élû en quatre cens quatre-vingt-dix-huit, il fera mort en cinq cens neuf, & avant que Clovis, qui étoit encore en guerre avec les Vifigots cette année-là, les eût obligés à mettre en liberté ce Prélat qu'ils avoient relégué dans quelque lieu éloigné de fon Diocèfe. Suivant le récit de Gregoire de Tours, il paroît que Verus fut exilé peu de tems après fon élection, ainfi j'ai cru devoir placer fon Hiftoire immédiatement après celle de Volufianus. On verra encore dans la fuite d'autres Evêques perfecutés par les Gots pour le même fujet qui leur avoit fait releguer les deux Prélats dont nous venons de parler, & qui n'étoient point, fuivant les apparences, les feuls de leur parti.

CHAPITRE X.

Clovis s'allie avec Theodoric pour faire la guerre aux Bourguignons. Recit des évenemens de cette guerre, tel qu'il fe trouve dans Gregoire de Tours.

C

E ne fut

pas neanmoins contre les Vifigots que Clovis fir la premiere des guerres qu'il entreprit après la réduction des Armoriques & la foumiffion des Troupes Romaines à fon obéiffance; ce fut contre les Bourguignons. Comme il fe ligua dans cette guerre avec Theodoric Roi des Oftrogots, je trouve à propos de dire avant toutes chofes, comment Théodoric étoit parvenu à regner enfin paifiblement fur toute l'Italie & fur quelques pays adjacens.

On a vû que ce Prince étoit defcendu en Italie de l'aveu de l'Empereur Zénon, & qu'il avoit achevé deux ou trois ans avant le Baptême de Clovis, de fe rendre maître de cette belle portion du partage d'Occident, en faifant mourir Odoacer. Comme on l'a déja vu encore, Anaftafe qui avoit fuccedé à Zénon en quatre cens quatre-vingt-onze, voyoit avec beaucoup de regret la ceffion faite à Theodoric qui fe conduifoit en Italie comme un Souverain indépendant. Soit qu'Anastase ait contredit le titre de Theodoric en foutenant que Zenon n'avoit donné au Roi des Oftrogots d'autre pouvoir que celui d'un Lieutenant, & qu'il ne lui avoit point par confequent cedé ni transporté les droits des Empereurs d'Orient fur aucune portion du Partage,

d'Occident; foit qu'Anastase ait cherché querelle à Theodoric
fur la maniere dont il gouvernoit en Italic, la guerre s'alluma en-
tre ces deux Princes. Il y a même apparence que la guerre que
les Bourguignons faifoient aux Oftrogots dans le tems de la con-
verfion de Clovis & dont nous avons parlé, fut une fuite de
celle que
les Romains d'Orient avoient alors contre ces mêmes
Oftrogots.

En 406,

ad Avit. pag.

56. Caffi.Var.

Theodoric qui vouloit être tranquille en Italie afin de pouvoir Sirm. In notis exécuter le projet d'étendre fon pouvoir au-de-là des Alpes, & d'aflujettir, s'il étoit poffible, toutes les Gaules au nouveau libr. pr. Ep. 1. Thrône qu'il venoit d'élever dans Rome, comprit bientôt qu'il ne regneroit jamais paisiblement en Italie, tant qu'il feroit en rupture avec l'Empereur d'Orient. Ce dernier y avoit des creatures, & d'ailleurs il n'étoit pas bien facile d'accoutumer les Romains, qui prefque tous étoient Catholiques, à fe reconnoître Sujets d'un Roi barbare, & qui faifoit encore profession de l'Arianifme. Il fallut donc que le Roi des Oftrogots prît le parti de rechercher l'amitié de la Cour de Conftantinople, afin que, pour ainfi dire, elle le préfentât de fa main aux Peuples de l'Italie, comme celui qu'ils devoient reconnoître pour leur Chef. Quelles furent les conditions du Traité qui fe conclut alors entre les deux Puiffances? La fuite de l'Hiftoire porte à croire que le fondement & la bafe du Traité, fut la ceffion ou abfolue, ou conditionnée, que fit l'Empereur en faveur de Theodoric, premierement de l'Italie entiere, la Sicile y comprise, secondement de celle des Cités des Gaules que l'Empereur Nepos s'étoit reservées par fa convention avec Euric en l'année quatre cens foixante & quinze, & dont les Bourguignons ou les Vifigots ne s'étoient point emparés depuis; enfin la ceffion de la partie des Provinces Romaines fituées entre les Alpes & le Danube, laquelle étoit encore fous la domination de l'Empire d'Occident, lorfque fon Trône fut renverfé en quatre cens foixante & feize, & qu'Odoacer fe mit en poffeffion des Pays qui obéïffoient actuellement aux Officiers de l'Empereur de Rome. Comme nous n'avons point le Traité d'Anaftafe & de Theodoric, & même comme nous n'en avons aucun extrait, nous n'en fçavons certainement que deux condition's. La premiere eft, que Theodoric ne nommeroit point de fon autorité le Conful d'Occident, mais qu'il prefenteroit chaque année à l'Empereur d'Orient un Sujet pour remplir l'une des deux places de Conful de la Republique Romaine, & que le Sujet que Theodoric au

lib. 9. Ep. 22.

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roit prefenté pour cet effet, feroit nommé Conful d'Occident Ca Var. par l'Empereur qui le feroit infcrire dans les Faftes. Caffiodore lib. 2. Ep. 3. de qui je tire cette particularité, nous a même confervé la ForIbid. libr. 6. mule du Diplome ou du Brevet que Theodoric faifoit expédier Formul. pri- à celui qu'il prefentoit pour être nommé Conful, & une dépêma lib. 2. Ep. che particuliere que ce Prince écrivit à l'Empereur d'Orient, pour lui donner avis qu'il venoit de défigner Felix pour être nommé Conful en l'année cinq cens onze. Dès qu'Anaftafe laiffoit ainfi à Théodoric le droit de difpofer réellement de la premiere des dignités de l'Empire d'Occident, on peut bien croire auffi qu'il abandonnoit à ce Roi Barbare l'adminiftration de la portion du Partage d'Occident défignée ci-deffus, non point comme à un Lieutenant ou bien à un Reprefentant révocable & comptable de fa gestion, mais comme à un Souverain, comme à un Collegue.

Quant à la feconde de celles des conditions du Traité entre Anaftafe & Theodoric, qu'il nous eft permis de fçavoir, elle étoit, qu'aucun Oftrogot ne pourroit être pourvû des Magistratures & des autres Emplois civils dans les Provinces gouvernées par Theodoric, mais que ces Emplois feroient tous exercés par des Citoyens Romains. Voici où je prends ce fait-là. Procope nous a confervé une Harangue faite à Bélifaire au nom des Oftrogots dans le tems que ce Čapitaine commandoit en Italie l'armée de Justinien, laquelle y faifoit la guerre contre cette Nation, environ quarante ans après la paix concluë entre Anastafe & Theodoric. Les Ambaffadeurs des Oftrogots après y avoir dit plufieurs chofes concernant la modération avec laquelle ils avoient toujours vêcu en Italie, ajoutent. » (a) Les Romains » ont exercé seuls tous les Emplois civils, & jamais aucun de ces » Emplois n'a été conferé à un Oftrogot. N'a-ce point été un » Romain qui a toujours été déclaré Conful d'Occident chaque » année par l'Empereur d'Orient? « Or il n'eft pas vraisemblable que Theodoric qui avoit tant de gens à récompenfer, & qui devoit fe fier à fes Compatriotes plus qu'aux Romains, en eût ufé avec tant d'égards pour ces derniers, s'il n'eût point été obligé par quelque convention à garder des ménagemens qui lui étoient à charge Il eft donc apparent que lorfqu'Anaftafe lui avoit abandonné l'adminiftration civile & militaire de la

(a) Præterea civiles omnes Magiftratus geffere ipfi, neque illos cum Gothorum quoquam communicarunt. Accedit huc quod

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Romanis per Gothos licuit ab Orientis Im peratore Confulatum accipere.

Proc. de Bell. Goth. lib. 2. cap. 6.

portion

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