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des méchans répandaient qu'elle avait pris l'abbé Pellegrin pour collaborateur.

Un auteur du même nom a fait quelques faibles comédies, imprimées à Lyon en 1710; l'Opéra Impromptu, la Fille à la Mode, les Eaux de mille Fleurs, l'Heureux Naufrage, etc.

BARGEDE, (NICOLAS) né à Vézelai, vivait en 1550. Son principal poème est le Moins que Rien, fils ainé de la Terre: c'est le corps humain. Son fils HÉLIE BARGÈDE, avocat d'Auxerre composé six livres en vers; de la France triomphante.

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BARON. (MICHEL) Son vrai nom était Boyron, fils d'un marchand d'Issoudun : il y naquit en 1652, mort à Paris, 22 décembre 1729. Auteur de plusieurs pièces de théâtre. On joue encore l'Homme à Bonnes Fortunes. Les pièces de Baron parurent si bien faites qu'on ne crut pas qu'elles fussent de lui. On les attribua au jésuite Larue. Mais ce qui faisait la grande célébrité de Baron c'était son rare talent pour le théâtre. Il est le comédien le plus noble et le plus vrai qui ait paru sur notre scène. Par malheur il affectait dans le monde cet air de noblesse qui alors devenait fierté, et qui lui attira quelquefois des mots peu agréables. Vos gens ont battu les miens, dit-il un jour à M. de Biron. Mon pauvre Baron, lui répondit le duc, que veux-tu que je le dise? Pourquoi as-tu des gens?

BARREAUX, (JACQUES VALLÉE, seigneur DES) né à Paris, 1602, mort à Châlons-sur-Saône, 1673. II était conseiller au parlement : mais, ayant été chargé du rapport d'un procès auquel il n'entendait rien, il paya de sa bourse ce que le demandeur exigeait, jeta le procès au feu, et se démit de sa charge. Les pièces de vers qu'on a de lui sont agréables: il écrivait dans

le goût de Sarrasin et de Chapelle. On le croit auteur de ce fameux sonnet :

Grand Dieu, tes jugemens sont remplis d'équité;
Toujours tu prends plaisir à nous être propice:
Mais j'ai tant fait de mal que jamais ta bonté
Ne me pardonnera sans blesser ta justice, etc.

<< Il est très-faux que ce sonnet soit de des Bar<< reaux; il est de l'abbé de Lavau, qui était alors << jeune et inconsidéré. J'en ai vu la preuve dans unė << lettre de Lavau à l'abbé Servien.» VOLTAIRE.

BARTAS, (GUill. de Salluste DU) fils d'un trésorier de France, né en 1544 dans le diocèse d'Auch, y mourut en 1590. Sa Création du Monde, qu'il publia sous le titre de Sepmaine, eut plus de trente éditions en cinq ou six ans. Parmi une foule de choses de mauvais goût on y trouve de la variété, de l'élévation même; il y en a certainement dans cette description de la retraite des eaux après le déluge:

Elles vont s'écouler tous les fleuves s'abaissent;
La mer rentre en prison; les montagnes renaissent;
Les bois montrent déjà leurs limoneux rameaux;
Déjà la terre croît par le décroit des eaux;
Et bref, la seule main du Dieu darde tonnerre
Montre la terre au ciel, et la ciel à la terre.

Mais quelle chûte ne fait pas le poète, et combien ne laisse-t-il pas apercevoir que le génie n'est pres que rien sans le goût dans ces vers, auxquels il a voulu donner le caractère imitatif!

La gentille alouette, avec son tire lire,

Tire lire aliré, et tire lirant tire

Vers la voûte du ciel; puis son vol vers ce lieu

Vire, et desire dire: Adieu, Dieu, adieu, Dieu.

BARTHE, (NICOLAS-THOMAS) né à Marseille, 1733, mort à Paris, 17 juin 1785, poète ingénieux et facile. Les Fausses Infidélités, et quelques autres comédies bien écrites; des épitres charmantes; une sur le Régime, une autre sur le Cou, un Art d'Aimer, qui pourtant ne vaut pas celui de Bernard, etc.

Il était l'ami de Colardeau. Celui-ci était bien malade; Barthe voulut cependant lui faire entendre sa comédie de l'Homme personnel. Quand il eut achevé Colardeau lui dit : Il manque un trait à votre égoïste. -Lequel? - C'est d'avoir forcé son ami mourant à écouter une de ses pièces.

BASSELIN, (OLIVIER) foulon de Vire en Normandie, vivait en 1450. Il fit beaucoup de chansons qu'il chantait, dit-on, au pied d'un coteau appelé les Vaux, sur la rivière de Vire: on les nomma les Vauxde-Vire. De là, dit-on encore, est venu le mot vaudeville. Les chansons de Basselin ont été corrigées un siècle après lui, par Jean-le-Houx, qui les a données au public telles que nous les avons.

BAURANS, (N.) né à Toulouse, 1710, y mourut en avril 1764. après avoir vécu long-tems à Paris, où il fit l'éducation de MM. de la Porte. Par la Servante Maitresse et le Maitre de Musique il prouva que la bonne musique italienne peut s'adapter à de'jolies paroles françaises.

BAYEUX, avocat à Caen. Une ode couronnée à Rouen, sur la Piété Filiale; une traduction des Fastes d'Ovide, qui parut en 1783. Massacré dans les prisons d'Orléans en 1792.

BEAUBREUIL, (JEAN DE) avocat et poète de Limoges, y fit imprimer en 1582 sa tragédie d'Attilius Regulus.

BEAUCHAMPS, (P.-F. GODARD DE) mort à Paris, sa patrie, en 1761, âgé de soixante-douze ans. Il a

publié des recherches curieuses sur les théâtres de France. Il a fait aussi quelques pièces de théâtre, et une traduction en vers prosaïques des Lettres d'Héloïse et Abailard.

Ses adieux aux Muses ont pourtant de la facilité et même de l'agrément. Il les adresse à madame de ***, et les termine ainsi :

Recevez mon dernier hommage:
Qu'importe qu'il soit imparfait;
On ne dira rien de l'ouvrage,
Et l'on parlera d'âge en âge

De celle pour qui je l'ai fait.

BEAUCHATEAU, (FR.-MATH. DE) né d'un comédien à Paris, en 1645. Les vers qu'il entendait sans cesse déclamer à son père le rendirent poète dès l'âge de huit ans. Il n'en avait que douze lorsqu'il publia un recueil de ses poésies, sous le titre de la Lyre du jeune Apollon, ou la Muse naissante. Ses vers n'ont rien de fort spirituel; mais il est étonnant de voir un enfant rimer dans l'âge où l'on sait à peine lire. Aussi n'y croyait on pas à la cour, qui l'avait accueilli comme un petit prodige. Souvent on lui donnait un sujet à traiter, et on l'enfermait dans une chambre pour s'assurer qu'il ne serait aidé de personne; et presque toujours il sortait de cette espèce de prison avec deux pièces au lieu d'une. Toutes celles que nous avons de lui sont adressées au roi, à la reine, aux princes, ou à des personnes de distinction. Elles n'ont, comme je l'ai dit, rien de remarquable que leur facilité et l'âge de l'auteur.

A Mesdemoiselles de Mancini.

Jeunes astres naissans

Dont les charmes puissans

Causent déjà du trouble dans nos sens,
Ah! si votre beauté, qui n'a point de seconde,

Vous acquiert sitôt des amans,

Hélas! quand vous aurez quinze ans

Vous captiverez tout le monde.

A Messieurs Barillon frères.

Ils n'ont tous deux aucun défaut,

Et de l'honneur ils ont le parfait caractère :
Enfin ils seraient sans égaux

S'ils avaient pu naître sans père.

Pour un Amant de Mademoiselle de Laporte.

Le tems me vengera de vos cruels mépris;
Il ternira vos lis, il flétrira vos roses :
Je verrai l'abrégé de tant de belles choses
Souffrir un funeste débris.

Mais en serai-je mieux ? quelle fureur m'emporte ?
Non, non, trop aimable LAPORTE,

Quoi qu'il puisse arriver, mon destin est écrit:
J'ai gravé dans mon cœur votre charmante image;
Et si de vos beautés le tems fait le ravage

J'adorerai toujours votre divin esprit.

Le jeune Beauchâteau faisait aussi des vers italiens. Le desir de jouir de sa réputation précoce le fit passer en Angleterre, où il fut bien reçu de Cromwell et de la cour. Un ecclésiastique qui avait abjuré son état sut l'engager à se rendre en Perse avec lui, et depuis ce moment on n'a plus entendu parler ni de l'auteur ni de ses ouvrages.

BEAUJEU (CHRISTOPHE DE) publia en 1589 son poème de la Suisse. Il dit dans un de ses sonnets:

Au cabinet des dieux tous mes vers furent faits.

En les lisant on ne s'en douterait pas.

BEAULATON, mort à Paris, 1782, a traduit le Paradis Perdu en vers, dont le plus grand nombre est incorrect et dur.

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