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leurs, en bon papier & beaux caracteres, conformément aux Réglements de la Librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725, à peine de déchéance du préfent Privilége; qu'avant de l'expofer en vente, le Manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreffion dudit Ouvrage, fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier Garde des Sceaux de France, le Sieur DE MAUPEOU; qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, & un dans celle dudit fieur DE MAUPEOU; le tout à peine de nullité des Préfentès. Du CONTENU defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ladite Expofanté & fes ayant caufe, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. VOULONS que la copie des Préfentes, qui fera imprimée tout au long, au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foit tenue pour duement fignifiée; & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers, Secrétaires, foi foit ajoutée comme à l'Original. COMMANDONS au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exécution d'icelles, tous actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & non-obftant clameur de Haro, Charte Normande & Lettres à ce contraires : Car tel eft notre plaifir. DONNÉ à Versailles, le trente unieme jour du mois de Décembre, l'an de grâce mil fept cent foixante-onze, & de notre Regne le cinquante-feptieme. Par le Roi en fon Confeil.

Signé, LE BEGUE

Registre fur le Regiftre XVIII de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, No. 1041, Fol.585, conformément au Réglement de 1723! A Paris, le 17 Janvier 1772...

H. F. LE CLERC, Adjoint;

DICTIONNAIRE

DE PENSÉES SUBLIMES,

MORALES, CRITIQUES, AMUSANTES

DES MEILLEURS

ÉCRIVAINS FRANÇOIS,

LAB

LAB

LABOUREUR.

Son Eloge.

PEINE la lumiere

Ouvre au Soleil naiffant fa brillante carriere;
Le travail les appelle; il faut, par mille efforts,
Forcer la terre ingrate à livrer fes tréfors.

Elle vend à leurs bras les fruits qu'elle. prodigue;
La nuit, la feule nuit termine leur fatigue:
Quel est donc le bonheur que chacun vante en eux ?
Mortels trop méprifés, vous êtes vertueux..
Ces travaux, ces fueurs qui font votre fupplice,
Écartent loin de vous les erreurs & le vice.
Jamais dans vos climats l'infâme volupté
N'ofa fouiller l'hymen de fon fouffle empefté.
Jamais on n'y connut la noire perfidie,
Tome II.

A

L'orgueil, l'ambition funefte à la patrie.

La fortune & fes dons tenteroient-ils vos cœurs?
Qui ne defire rien, méprise fes faveurs..
Trop funeftes faveurs! c'eft de leur fein perfide
Que naiffent la molleffe, & le luxe homicide.
Autant que les hivers cedent au doux printemps,
Les horreurs de l'orage aux charmes du beau temps;
Autant nos lâches mœurs doivent céder aux vôtres.
Les mœurs font les vrais biens,n'en defirez point d'autres.
Votre nom, il eft vrai, fur la terre ignoré,

Ne vit point après vous, & n'eft point honoré;
Mais que fervent, hélas ! quand on a ceffé d'être,
Ce haut rang, ces grandeurs qui nous ont fait connoître ?
Sans être, comme nous, parés de titres vains,
En méritez-vous moins l'eftime des humains?
Utiles à l'État, dans la paix, dans la guerre,
Vous fervez en tout temps les maîtres de la terre.
LOUIS eft-il forcé de voler aux combats:
Vos champs, pour le venger, enfantent des foldats.
Vos mains tirent, du fein de la terre féconde,
Ces tréfors feuls réels, feuls utiles au monde.

Les defirs du Laboureur fe bornent à une abon'dante récolte.

En cultivant fes champs le laboureur avare,
D'une riche moiffon flatte tous fes defirs.
Les autres paffions où la raifon s'égare,

N'excitent dans fon cœur ni douleurs, ni plaifirs.

Félicité du Laboureur & des

(Mad. Deshoulieres.)

gens de campagne.

O bienheureux qui peut paffer fa vie
Entre les fiens, franc de haîne & d'envie,
Parmi les champs, les forêts & les bois,
Loin du tumulte & du bruit populaire,
Et qui ne vend fa liberté, pour plaire
Aux paffions des princes & des rois !

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L'ambition fon courage n'attife;

D'un fard trompeur fon ame il ne déguise;
11 ne fe plaît à violer fa foi ;

Des grands Seigneurs l'oreille il n'importune :
Mais en vivant content de la fortune,

Il eft fa cour, fa faveur & fon roi.

(Des Portes.)

O combien eft heureux le fort du laboureur,
Lorfqu'il fait bien connoître & fentir fon bonheur !
Il retire aifément, de la terre équitable,

Le légume & le fruit dont il couvre fa table.
Les horreurs de la guerre, & la fureur des flots
En aucune faifon ne troublent fon repos;
S'il ne voit point de ceux qu'attire la fortune
Sa porte revomir une foule importune;
S'il ne voit que de loin ces palais enchantés,
Où la magnificence étale fes beautés ;

Si, fimple en fes habits, fimple en fa nourriture,
Il ne fait point par l'art corrompre la nature;
Du moins un doux fommeil répond à fes fouhaits.
Il voit autour de lui la vérité, la paix.

Affranchi des erreurs d'une espérance vaine,
Il trouve un doux loifir dans fon petit domaine.
Il va d'un pas tranquille en de fombres forêts,
Chercher pendant le jour le filence & le frais.
Il rentre avec plaifir dans fa chafte famille.
La Jeuneffe chez lui patiente, docile,
Ne fuit point le travail, fe contente de peu,
Et de bonne heure apprend à modérer fon feu.
(La Fare.)

Heureux qui fçait de tout les principes fecrets!·
Qui, délivré du trouble, exempt de vains regrets,
Se mettant au-deffus des arrêts de la Parque,
Ne craint point de paffer dans la fatale barque!
Heureux auffi celui qui, dans un plein repos,
Honore Pan, Silvain, & les Nymphes des eaux !
Il ignore le poids d'une douleur amere,
Le fceptre, les faisceaux, la faveur populaire.

La difcorde, qui rend les freres ennemis,
N'altere point fon cœur à la raison soumis.
Il n'eft point dans fes vœux injufte, insatiable,
Ni touché des grandeurs d'un regne périffable.
Éloigné du tumulte & des foins de la Cour,
Amoureux des douceurs d'un champêtre féjour,
Également exempt de trifteffe & d'envie,
Il fe livre aux plaifirs d'une innocente vie.

Il cueille fans travail chez lui les fruits nouveaux
Qu'à fa main de leur gré préfentent les rameaux;
Du peuple il ne craint point l'humeur prompte &
légère,

Ni le front orgueilleux d'un Sénateur févère.

LACHE.

Son caractère.

(La Fare.)

Du foin de lire fon hiftoire
Déchargeant le fiècle à venir,
Le lâche eft content de la gloire
Que l'on poffede fans mourir.
Qu'il foit du peuple nommé lâche,
Son efprit borné ne s'attache
Qu'à ce qui peut remplir fes vœux;
Plus content de vivre en perfonne
Six jours que le destin lui donne,
Que fix-cents ans chez fes neveux.

Les faux braves font comme les baffins d'une balance, dont l'un fe lève, quand l'autre s'abaiffe.

LAIDE.

Portrait d'une Laide.

Qui ne feroit pas idolâtre
De ces beautés, de ces tréfors
Dont la nature orna ton corps

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