Ces trois divins Soleils uniffant leur clarté Forment de l'Eternel l'ineffable Unité. Cher Epoux, de quel prix eft couronné mon zele, Lui dit en foupirant, fon Epouse fidele: Quoi ce Coeur fi fenfible est-il fermé pour moi? Et que dans tous les tems digne appui de mes loix, Ce Heros va perir: j'en friffonne de crainte : Celui qui fait rouler les aftres fur nos têtes, D'un regard la console, & lui tient ce difcours : Comme moi, ma parole éternelle, immuable, Clovis triomphera des Gaulois belliqueux, Les Vainqueurs defarmez s'uniront avec eux : Le Tems ne pourra rien fur leur vaste puissance, Un Empire fans fin fera leur recompense, Je veux qu'il foit plus grand de tenir fous fes loix Ce Peuple glorieux,dont mon amour fait choix, Que d'être Souverain du reste de la Terre. Admirez dans la Paix,redoutez dans la Guerre, Ses Rois imitateurs des vertus de Clovis, Toujours par de plus grands d'âge en âge fuivis, Repondront à tes foins par des refpects finceres, Dans leur zele les Fils furpafferont les Peres. D'un fi beau Sang doit naître un Roi victorieux, Pour toi, pour l'Univers, don le plus précieux : Mille faits éclatans confacrant fa memoire, Sauront du nom de Grand lui meriter la gloire. Son digne fucceffeur comblé de mes biensfaits Protegera les Arts, affermira la Paix : Ses Voifins fans foupçons, fes Sujets fans allarmes, En focs transformeront leurs inutiles armes : La Guerre dans les fers affife fur des dards, Dieu parle, on voit les Cieux à fa voix s'ébranler, A ce commandement leur Chefarme fon bras: Où Dieu d'un trait de feu grava fon Nom terrible: part Plus promt que la pensée il traverse les Cieux, Tout reffent fa prefence, & l'horreur de la Nuit Il découvre le Rhin, & les Dieux de la Terre: Avez-vous oublié jufqu'où va la puiffance Du Dieu, dont votre orgueil éprouva la vangeance? Et rendent à l'envi les honneurs du bucher Aux Guerriers que la Mort vient de leur arracher. V.LS |