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PHED IM E.

Pauvre Phanor!..... Qu'il eft touchant! Ah! fa bonté, fa bienfaifance, fon efprit, doivent faire oublier fa difformité.

SCENE IV.

PHEDIME, ZIRPHÉE.

ZIR PH É E (s'avance en rêvant.) TANT de vertus mériteroient un autre fort.

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Oui, j'ai fujet de l'ètre ; je fongeois à Phanor.

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Phédime, nous fommes depuis huit jours dans ce palais, & jufqu'à ce moment nous ne le connoiffions pas.

PHED IME.

Ce palais appartient à Phanor.

ZIRPHÉE.

Écoutez-moi. Pour la première fois, tout-àl'heure, je fuis fortie du pavillon que nous occupons. Un jardin. affez grand nous fépare du refte de ce vaste palais; après l'avoir traverfé, je me fuis trouvée dans une immenfe galerie. Jugez de ma furprife, en voyant alors une foule prodigieufe d'hommes, de femmes, d'enfans, tous vêtus différemment a¶

PHEDIME.

Ce font apparemment les fujets du Génie.....

-1

ZIRPHÉE.

Non. Je m'en fuis informée; ce ne font que

des voyageurs.

A

PHE DIME.

Comment?

ZIRPHÉE.

Nous n'avons pas remarqué, Phédime, l'inf cription touchante que Phanor a gravée fur la porte de ce palais; cette portereft toujours ouverite, & onlit au.deffus: A tous les malheureux.

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PHED IME.

Ah! tout eft expliqués

ZIRPHÉE.

Sans le hafard, j'ignorerois encore dans quel afyle facré nous fommes; jamais Phanor ne nous l'auroit appris.

PHED IME.

Zirphée! vos yeux fe rempliffent de pleurs.
ZIRPHÉE.

Je ne m'en défends pas. Ah, Phanor! malheureux Phanor! que le ciel fut injufte envers .vous !

PHEDIME.

Doit-il accorder tous les dons? Phanor en reçut l'efprit & la vertu.....

ZIRPHÉE.

Mais cette figure hideufe!...

PHEDIM E.

Ah Zirphée! demandez aux infortunés qui font dans ce palais, fi cette figure qui vous révolte les empêche d'aimer Phanor.

ZIRPHÉE.

Ils doivent l'aimer; la reconnoiffance leur en fait une loi.

PHEDIME.

Et vous, ne devez-vous rien à Phanor? I fecoure les malheureux, parce qu'il les plaint; de même vos malheurs l'intérefsèrent; il vous

enleva pour vous fouftraire à d'injuftes violences; enfin, en connoiffant vos vertus, il s'attache à vous, & vous ne pouvez l'aimer......

ZIRPHÉE.

Hélas! je l'aime quand je ne le vois pas.
PHE DIME.

Cette manière d'aimer eft tout-à-fait touchante. Ah! s'il n'avoit pour vous qu'une de ces fantaifies méprifables, uniquement fondée fur les charmes extérieurs, vous auriez raifon de lui dire, ma figure vous plaît, j'en fuis fâchée, car la vôtre me paroit affreuse; il n'auroit rien à répondre; mais c'est votre efprit qui lui plaît, c'est votre caractère qui le féduit. Quand vous feriez laide, il vous aimeroit de même.

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Enfin il pofféde toutes les qualités avec lef quelles vous avez fubjugué fon attachement, & vous y êtes infenfible!

ZIRPHÉE.

Infenfible! Non je ne le fuis point, mais je ne pourrai jamais m'accoutumer à le regarder.

PHEDIME.

Qu'il effraye d'abord, je le conçois ; mais
Tome 1.

C

lofqu'on connoît fa bonté, fa douceur, cft-il poffible de le redouter? D'ailleurs, fa figure eft. bizarre, il est vrai; mais après tout j'en ai vu de plus choquantes: il fe rend justice du moins, il n'eft pas fat.

ZIRPHÉE,

Fat..... Que vous êtes folle!

PHEDIM E.

Pourquoi ne le feroit-il pas comme tant d'autres qui ne font guères mieux que lui traités de la nature?

ZIRPHÉE.

Vous étiez avec lui tout-à-l'heure; que vous

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