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To worst abuse, or to their meanest use,

Beneath him with new wonder now he views,
To all delight of human sense exposed,

In narrow room, Nature's whole wealth, yea, more,
A heaven on earth: for blissful Paradise
Of God the garden was, by him in the east
Of Eden planted; Eden stretch'd her line
From Auran eastward to the royal towers
Of great Seleucia, built by Grecian kings;
Or where the sons of Eden long before
Dwelt in Telassar. In this pleasant soil
His far more pleasant garden God ordain'd:
Out of the fertile ground he caused to grow
All trees of noblest kind for sight, smell, taste;
And all amid them stood the Tree of Life,
High eminent, blooming ambrosial fruit
Of vegetable gold; and next to Life,

Our death, the Tree of Knowledge, grew fast by,
Knowledge of good bought dear by knowing ill.

Southward through Eden went a river large,

Nor changed his course, but through the shaggy hill
Pass'd underneath ingulfed; for God had thrown
That mountain as his garden mould, high raised
Upon the rapid current, which through veins
Of porous earth with kindly thirst up drawn,
Rose a fresh fountain, and with many a rill

mais on pervertit les meilleures choses par plus lâche abus, ou par le plus vil usage.

le

Au-dessous de lui, avec une nouvelle surprise, dans un étroit espace, il voit renfermées pour les délices des sens de l'homme, toute la richesse de la nature, ou plutôt il voit un ciel sur la terre; car ce bienheureux Paradis était le jardin de DIEU, par lui-même planté à l'orient d'Eden. Eden s'étendait à l'est depuis Auran jusqu'aux tours royales de la Grande-Séleucie, bâtie par les rois grecs, ou jusqu'au lieu où les fils d'Eden habitèrent long-temps auparavant, en Telassar. Sur ce sol agréable, DIEU traça son plus charmant jardin; il fit sortir de la terre féconde les arbres de la plus noble espèce pour la vue, l'odorat et le goût. Au milieu d'eux était l'arbre de vie, haut, élevé, épanouissant son fruit d'ambroisie d'or végétal. Tout près de la vie, notre mort, l'arbre de la science, croissait; science du bien, achetée cher par la connaissance du mal.

Au midi, à travers Eden, passait un large fleuve; il ne changeait point de cours, mais sous la montagne raboteuse il se perdait engouffré : DIEU avait jeté cette montagne comme le sol de son jardin élevé sur le rapide courant. L'onde, à travers les veines de la terre poreuse qui l'attirait en haut par une douce soif, jaillissait fraîche fontaine, et arrosait le jardin d'une multitude de ruisseaux.

Water'd the garden; thence united fell

Down the steep glade, and met the nether flood,
Which from his darksome passage now appears;
And now, divided into four main streams,
Runs diverse, wandering many a famous realm
And country, whereof here needs no account;

But rather to tell how, if art could tell,
How from that sapphire fount the crisped brooks,
Rolling on orient pearl and sands of gold,
With mazy errour under pendent shades
Ran nectar, visiting each plant, and fed
Flowers worthy of Paradise; which not nice art
In beds and curious knots, but nature boon
Pour'd forth profuse on hill, and dale, and plain;
Both where the morning sun first warmly smote
The open field, and where the unpierced shade
Imbrown'd the noontide bowers.

Thus was this place

A happy rural seat of various view :

Groves whose rich trees wept odorous gums and balm; Others, whose fruit, burnish'd with golden rind,

Hung amiable, Hesperian fables true,

If true, here only, and of delicious taste.

Betwixt them lawns, or level downs, and flocks

De là, ces ruisseaux réunis, tombaient d'une clairière escarpée et rencontraient au dessous le fleuve qui ressortait de son obscur passage: alors divisé en quatre branches principales il prenait des routes diverses, errant par des pays et des royaumes fameux, dont il est inutile ici de parler.

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Disons plutôt, si l'art le peut dire, comment de cette fontaine de saphir les ruisseaux tortueux roulent sur des perles orientales et des sables d'or; comment, en sinueuses erreurs sous les ombrages abaissés, ils épandent le nectar, visitent chaque plante, et nourrissent des fleurs dignes du Paradis. Un art raffiné n'a point arrangé ces fleurs en couches, ou en bouquets curieux; mais la nature libérale les a versées avec profusion sur la colline, dans le vallon, dans la plaine, là où le soleil du matin échauffe d'abord la campagne ouverte, et là où le feuillage impénétrable rembrunit à midi les bosquets.

Tel était ce lieu; asile heureux et champêtre d'un aspect varié ; bosquets dont les arbres riches pleurent des larmes de baumes et de gommes parfumées; bocages dont le fruit d'une écorce d'or poli, se suspend aimable; fables vraies de l'Hespérie d'un goût délicieux, si elles sont vraies, c'est seulement ici. Entre ces bosquets sont interposés des clairières, des pelouses rases,

Grazing the tender herb, were interposed;
Or palmy hillock, or the flowery lap

Of some irriguous valley spread her store;
Flowers of all hue, and without thorn the rose.

Another side, umbrageous grots and caves Of cool recess, o'er which the mantling vine Lays forth her purple grape, and gently creeps Luxuriant: meanwhile murmuring waters fall Down the slope hills, dispersed, or in a lake, That to the fringed bank with myrtle crown'd Her crystal mirrour holds, unite their streams. The birds their quire apply; airs, vernal airs, Breathing the smell of field and grove, attune The trembling leaves; while universal Pan, Knit with the Graces and the Hours in dance, Led on the eternal spring. Not that fair field Of Enna, where Proserpine gathering flowers, Herself a fairer flower, by gloomy Dis

Was gather'd, which cost Ceres all that pain
To seek her through the world; nor that sweet grove
Of Daphne by Orontes, and the inspired

Castalian spring, might with this Paradise
Of Eden strive; nor that Nyseian isle
Girt with the river Triton, where old Cham,
Whom Gentiles Ammon call and Libyan Jove,

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