Adieu; ne me suis point, ou retiens tes soupirs. SABINE, seule. O colere, ô pitié, sourdes à mes desirs, Vous négligez mon crime, et ma douleur vous lasse; FIN DU QUATRIEME ACTE. ACTE CINQUIEME. SCENE I. LE VIEIL HORACE, HORACE. LE VIEIL HORACE. RETIRONS nos regards de cet objet funeste, Quand la gloire nous enfle, il sait bien comme il faut Nos plaisirs les plus doux ne vont point sans tristesse; Il mêle à nos vertus des marques de foiblesse, Et rarement accorde à notre ambition L'entier et pur honneur d'une bonne action. Je ne plains point Camille, elle étoit criminelle; Je me tiens plus à plaindre, et je te plains plus qu'elle : HORACE. Disposez de mon sang, les lois vous en font maître : Ma main n'a pu souffrir de crime en votre race; : Qu'un pere LE VIEIL HORACE.: Il n'use pas toujours d'une rigueur extrême; Et ne les punit point, de peur de se punir. Je te vois d'un autre œil que tu ne te regardes; SCENE II. TULLE, VALERE, LE VIEIL HORACE, LE VIEIL HORACE. Ah, Sire! un tel honneur a trop d'excès pour moi; TULLE. Non, levez-vous, mon pere; Je fais ce qu'en ma place un bon prince doit faire. Veut l'honneur le plus rare et le plus éclatant : Et que son trop d'amour pour la cause publique ノ LE VIEIL HORACE. Sire, avec déplaisir, mais avec patience. TULLE. C'est l'effet vertueux de votre expérience. VALERE. Sire, puisque le ciel entre les mains des rois Et que l'état demande aux princes légitimes Des prix pour les vertus, des peines pour les crimes, Que vous plaignez beaucoup ce qu'il vous faut punir; Permettez qu'il acheve, et je ferai justice. J'aime à la rendre à tous, à toute heure, en tout lieu; Et c'est dont je vous plains, qu'après un tel service |