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317

BODLEIAL

DEC 1960

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TABLE DES PIECES

CONTENUES

DANS CETTE ÉDITION.

TOME PREMIER.

VIE DE P. CORNEILLE, PAR FONTENELLE.

LE CID, TRAgédie.

HORACE, TRAGÉDIE.

CINNA, TRAGédie.

TOME SECOND.

POLYEUCTE, TRAGÉDIE CHRÉtienne.

LE MENTEUR, COMÉDIE.

POMPÉE, TRAGédie.

RODOGUNE, TRAGÉDIE.

TOME TROISIEME.

HERACLIUS, TRAGÉDIE.

D. SANCHE D'ARAGON, COMÉDIE HÉROÏQUE.

NICOMEDE, TRAGÉDIE.

SERTORIUS, TRAGÉDIE.

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VIE

DE P. CORNEILLE,

PAR FONTENELLE.

PIERRE CORNEILLE naquit à Rouen, en 1606,

de Pierre Corneille, maître des eaux et forêts en la vicomté de Rouen, et de Marthe Le Pesant. Il fit ses études aux jésuites de Rouen, et il en a toujours conservé une extrême reconnoissance pour toute la société.

Il se mit d'abord au barreau, sans goût et sans succès: mais une petite occasion fit éclater en lui un génie tout différent ; et ce fut l'amour qui la fit naître. Un jeune homme de ses amis, amoureux d'une demoiselle de la même ville, le mena chez elle: le nouveau venu se rendit plus agréable que l'introducteur. Le plaisir de cette aventure excita dans M. Corneille un talent qu'il ne connoissoit pas; et sur ce léger sujet il fit la comédie de Mélite, qui parut en 1625. On y découvrit un caractere original; on conçut que la comédie alloit se perfectionner; et, sur

la confiance qu'on eut du nouvel auteur qui paroissoit, il se forma une nouvelle troupe de comédiens.

Je ne doute pas que ceci ne surprenne la plupart des gens qui trouvent les six ou sept premieres pieces de M. Corneille si indignes de lui, qu'ils les voudroient retrancher de son recueil, et les faire oublier à jamais. Il est certain que ces pieces ne sont pas belles; mais, outre qu'elles servent à l'histoire du théâtre, elles servent beaucoup aussi à la gloire de M. Corneille.

Il y a une grande différence entre la beauté de l'ouvrage et le mérite de l'auteur. Tel ouvrage qui est fort médiocre n'a pu partir que d'un génie sublime; et tel autre ouvrage qui est assez beau a pu partir d'un génie assez médiocre. Chaque siecle a un certain degré de lumieres qui lui est propre. Les esprits médiocres demeurent au-dessous de ce degré : les bons esprits y atteignent; les excellents le passent, si on le peut passer. Un homme né avec des talents est naturellement porté par son siecle au point de perfection où ce siecle est arrivé l'éducation qu'il a reçue, les exemples qu'il a devant les yeux, tout le conduit jusque

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