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Mirame, T C. de M. Defmarefts en 1629. une par-
tie du fujet & des penfées étoit du Cardinal de
Richelieu; auffi témoigna-t il des tendreffes de
Pere pour cette piece, dont la représentation lui
couta près de trois cens mille écus, & pour la-
quelle il fit bâtir cette grande falle de fon Palais
qui fert encore aujourd'hui aux représentations de
P'Academie Royale de Mufique,
Mirtil& Melicerte. Paftorale de Moliere finie
par
M. Guerin fils du Comedien en 1699.
Mirtille Bergerie. par Adradan en 1602.
Le Mifantrope. C. de Moliere en cinq Actes de
Vers, elle fut repréfentée pour la premiere fois
fur le Théâtre du Palais Royal le 4, Juin 1666,
on trouvoit que ce Misantrope ne reffembloit pas
mal à M. le Duc de M*** qui étoit un vrai fa-
got d'épines, & à Moliere lui même qui étoit un
peu hypocondre: la Lettre imprimée à la tête de
cette piece en fait obferver toutes les beautés, ce-
pendant à caufe de fon férieux elle ne fut pas au-
trement goûtée dans les commencemens, ce qui
obligea Moliere de la regaillardir à la quatriéme
représentation par fon fagotier. Une Anecdote
fur un endroit de cette piece eft, que les Faux
Devots irrités de la Comédie du Tartufe, firent
courir dans Paris un Livre contenant une fatyre
terrible contre Moliere; c'eft à cette occafion
qu'il fait dire à fon Misantrope les Vers fuivans.

Et non contens encor du tort que l'on me fait,
Il court parmi le monde un Livre abominable,
Et de qui la lecture eft même condamnable.
Un Livre à mériter la derniere rigueur, &c.

Les Myfteres. C'étoit une espece de poëme dramati

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tique fort groffier & fort irregulier, dont le fujet toûjours pieux étoit tiré ou de l'Ecriture Sainte ou de la Legende des Saints; au commencement les représentations s'en donnoient dans les Eglifes & faifoient partie des cérémonies Ecclefiaftiques; dans la fuite elles furent données fur l'échafaut en divers endroits de Paris; enfin les Confreres de la Paffion établis en l'Eg ife de la Trinité rue Saint Denis à Paris, obtinrent des Lettres Patentes du Roy Charles VI. en l'année 1402. qui leur accorderent le droit de faire repréfenter ces Myfteres, ce qu'ils firent en certains jours & dans des lieux particuliers, mais ayant obtenu une falle dans l'enclos de la Maifon de la Trinité, ils y donnerent leurs représentations jufqu'en l'année 1545. que par Arrêt du Parlement cette falle leur fut ôtée & deftinée à loger les pauvres ; alors ces Confreres chercherent un autre lieu, & l'Hôtel de Bourgogne fe trouvant une Maifon fans Maître depuis la mort de Charles le Hardy dernier Duc de Bourgogne, tué au fiege de Nancy; ces Confreres acheterent en 1548. cet Hôtel, ou pour mieux dire la place & les mafures qui en reftoient, où ils firent bâtir le bâtiment qui fubfifte rue Françoife, fur la porte duquel fe voyent encore les inftrumens de la Paffion, & le Parlement leur permit d'y continuer leurs représentations, à la referve du Myftere de la Paffion & autres Myfteres, avec défenfes à tous autres de s'immifcer en ces chofes; ce font les termes de l'Arrêt de 1548. Comme la direction des Comédies & Farces ne convenoit guere à des Confreres de la Paffion, ils loüerent dans la fuite cet Hôtel de Bourgogne à des Comédiens François & Italiens, qui étoient obligés de fe

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fervir de ce lieu fans pouvoir joüer ailleurs, ces Confreres s'y referverent une loge; mais en l'année 1676. le revenu de cette Confrerie ayant été réuni à l'Hôpital Général, cet Hôtel continua de fervir de Théâtre aux deux Troupes des Comédiens Italiens & François jufqu'au 21. Octobre de l'année 1680. que la Troupe Françoife de l'Hôtel de Bourgogne fut réunie à celle des Comédiens du Roy, qui du Palais Royal étoit venu s'établir dans la rue Mazarine vis-à-vis la ruë de Guenegaud; ainfi ce Théâtre de l'Hôtel de Bourgogne refta à la feule Troupe des Comédiens Italiens qui y continuerent leurs repréfentations jufqu'au mois de May 1697. que le feu Roy fit fermer leur Théâtre; enfin dans la minorité du Roy, ce même Théâtre après avoir été fermé près de vingt ans, fut accordé en 1716. à la nouvelle Troupe des Comédiens Italiens qui l'occupe aujourd'hui.

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Le nombre des anciens Myfteres eft fi grand, qu'il feroit ennuyeux de rapporter tous les écrits qui furent publiés ou représentés fous le nom de Myftere, les principaux font.

Le Mystere du Vieil Teftament par perfonna, joué à Paris & imprimé en 1506. par ean Petit.

Le Mystere de la vengeance de la mort N. S: F. C. & la deftruction de Ferufalem. le tout par perfonnages, imprimé à Paris in folio par le mê: me Jean Petit.

Le Mystere de la Conception & Nativité de la glorieufe Marie Vierge avec le mariage d'icelle, la Nativité, Paffion, Refurrection & Afcenfion de N. S. F. C. joué à Paris l'an de grace 1507. imprimé in folio par Jofeph de Marnef.

La Conception à perfonnages, cette moralité qui a été long-tems repréfentée à Paris fur le Théâtre de l'Hôtel de Flandres, pouroit bien être de Louis Choquet fameux Poëte François vers le milieu du XV. fiécle, Auteur des Comédies des Actes des Apôtres, de l'Apocalipfe de Saint Jean Zebedee & de plufieurs autres Mysteres; celui-ci de la Conception fut imprimé in 4°. en Gotique à Paris chez Alain Lotrian, fur Louis Choquet. Voyez le Dictionnaire de Bayle.

Le Mystere des trois Rois. par Dabundance en I$44.

Les Actes des Apôtres. par Arnoul & Simon Greban en 1450.

Le Myftere, Quod fecundum legem debet mori, par Dabundance en 1544.

Le Mystere & beau miracle de Saint Nicolas. à vingt-quatre perfonnages, imprimé à Paris in 4°. par Pierre Sergent, &c.

Ces représentations des Mysteres fervoient auffi de fêtes pour les entrées & mariages de nos Rois. Alain Chartier dans fon Hiftoire de Charles VII. parlant de l'entrée de ce Roy à Paris en l'an 1437. dit que tout le long de la rue Saint Denis à un jet de Pierre l'un de l'autre, étoient dreffez des échafauts richement tendus où étoient représentés par perfonnages. l'Annonciation, la Nativité de N. S. fa Paffion. fa Refurrection, la Pentecôte & le Jugement. Ce dernier Myftere, dit-il, fe trouvoit bien placé, car il se joüoit devant le Châtelet où eft la Juftice du Roy, & emmy la Ville il y avoit plufieurs autres jeux de divers Myfteres qu'il feroit trop long à raconter, & la venoient des gens de toutes parts crians, Noël, Noël.

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11 y avoit une autre efpece de Myfteres où la Religion n'avoit aucune part & qui fervoit aux Fêtes de nos Rois; il y en a un beau de cette efpece en manufcrit, intitulé » Myftere. là ou la France fe prefente en forme d'un perfonnage ,, au Roy Charles VII. pour le glorifier des gra,, ces que Dieu à fait pour lui & qu'il a reçûës ,, en fa caufe durant fon regne, & parlent enfemble en forme de Dialogue: puis les Barons du Roy parlent l'un après l'autre chacun en deux couplets. « Les Seigneurs de la Cour de Charles VII. y font denommés.

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Jean Alais, qui comme l'on fçait voulut avoir fa fepulture dans le ruiffeau de la rue Montmartre près une des portes de l'Eglife de S. Eustache en expiation d'un denier d'octroi qu'il avoit obtenu fur chaque panier de poisson, étoit Maître & chef des Joueurs de moralités & farces, il en avoit lui même compofé plufieurs qui furent recités publiquement fur l'échafaut, quelques-unes defquelles ont été imprimées.

Mitridate. Ce Roy du Pont à fourni de fujet à trois Tragedies, la premiere de M. de la Calprenede en 1634. la feconde de M. Scudery, la troifiéme de M. Racine; cette derniere fut jouée à l'Hôtel de Bourgogne en 1673. on y eftime furtout la force avec laquelle cet illuftre Auteur a exprimé les fentimens de Mitridate, fon courage, fa haine contre les Romains, fa politique, fa diffimulation & fa jaloufie.

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Le fieur de la Thorilliere fils qui avoit été ,, reçû dans la Troupe fans y avoir debuté, pa,, rut pour la premiere fois en cette Tragedie

dans le rolle de Xiphares au mois de Juillet » 1722. fon pere étoit Pierre le Noir de la Tho

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