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ment que par leur défobéiffance ou leur révolte les harangues que

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دو

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à la fin du

genre

» les Empereurs leur faifoient ne furent» elles pas de celles » que les Confuls & les Tribuns avoient. » faites autrefois au Peuple? Et quoi» que les armées n'euffent pas un lieu particulier pour s'affembler, qu'elles » ne se conduififfent pas par de certaines. » formes, qu'elles ne fuffent pas ordi» nairement de fang-froid, délibérant peu. » & agiffant beaucoup, ne difpofoient > elles pas en fouveraines, de la fortune » publique ? Et qu'étoit-ce qu'un Empe»reur, que le Miniftre d'un Gouverne» ment violent, élu pour l'utilité parti

>> culière des foldats?

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Quand l'armée affocia à l'Empire Philippe, qui étoit Préfet du Prétoire » du troisième Gordien, celui-ci de» manda qu'on lui laissât le commande»ment, & il ne put l'obtenir : il haran» gua l'armée, pour que la puiffance fût » égale entre eux, & il ne l'obtint pas

Règne de Phioppe.

» non plus : il fupplia qu'on lui laifsât le » titre de Céfar, & on le lui refufa : il » demanda d'être Préfet du Prétoire, » & on rejeta ses prières : enfin il parla » pour fa vie. L'armée, dans fes divers jugemens, exerçoit la Magiftrature fuprême ».

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Selon l'Hiftorien dont la narration douteufe a fervi de guide au Président de Montesquieu, Philippe, qui, pendant toute la révolution, avoit gardé le filence, defiroit d'abord épargner la vie de fon bienfaiteur. Bientôt réfléchiffant que l'innocence de ce jeune Prince pouvoit exciter une compaffion dangereufe, il ordonna, fans égard

pour ses cris & pour fes fupplications,

qu'il fût faifi, dépouillé & conduit auffitôt à la mort. La cruelle Sentence fut exécutée fans délai (1).

A fon retour de l'Orient, Philippe, dans la vue d'effacer le fouvenir de fes crimes, & de fe concilier l'affection.du

(1) L'hiftoire Augufte (p. 163, 164) ne peut ici

Peuple, folemnifa dans la Capitale les
Jeux féculaires avec une pompe & une
magnificence éclatantes. Depuis Au-
gufte, qui les avoit inftitués, ou plutôt
fait renaître (1), ils avoient été céléé
brés fous les règnes de Claude, de
Domitien & de Sévère. Ils furent alors Avril.
renouvelés pour la cinquième fois, &
terminèrent une période complette de

fe concilier avec elle-même, ni avec la vraisemblance. Comment Philippe pouvoit-il condamner fon prédéceffeur, & cependant confacrer fa mémoire? Comment pouvoit-il faire exécuter publiquement le jeune Gordien, & cependant protester au Sénat dans fes lettres, qu'il n'étoit point coupable de fa mort? Philippe, quoiqu'ufurpateur ambitieux, ne fut point un tyran infenfé. D'ailleurs, Tillemont & Muratori ont découvert des difficultés chronologiques dans cette prétendue affociation de Philippe à l'Empire.

Jeux Séculaires. Aa. 248,

(1) Il feroit difficile de fixer l'époque où ces jeux furent célébrés pour la dernière fois. Lorsque Boniface VIII inftitua les Jubilés, & voulut que, comme les Jeux Séculaires, ils fe célébraffent tous les cent ans, ce pape prétendit qu'il faifoit feulement renaître une ancienne inftitution. Voyez M. le Chais, lettres fur les Jubilés.

mille ans, qui remontoit à la fondation de la ville de Rome.

Tout ce qui caractérisoit les Jeux féculaires, contribuoit merveilleufement à infpirer aux efprits superstitieux une vénération profonde. Le long intervalle que l'on obfervoit entre eux (1), excédoit la durée de la vie humaine; & comme aucun fpectateur ne les avoit jamais vus, aucun ne pouvoit fe flatter d'y affifter une feconde fois. On offroit, durant trois puits, fur les rives du Tybre, des facrifices mystérieux; & l'on exécutoit dans le Champ de Mars des danfes & des concerts à la lueur d'une multitude innombrable de lampes & de flambeaux. Les esclaves & les étrangers étoient

(1) Cet intervalle étoit de cent ans ou de cent dix ans ; Varron & Tite-Live ont adopté la pre→ mière de ces opinions; mais la dernière eft confacrée par l'autorité infaillible, des Sibyles (Cenforin, de die nat. c. 27). Cependant les Empereurs Claude & Philippe e conformèrent pas aux ordres de l'Oracle.

exclus des cérémonies particulières de la République. Vingt-fept jeunes gens, & autant de vierges, tous de famille noble, & qui n'avoient pas perdu ceux dont ils tenoient le jour, fe réuniffoient en choeur, & chantoient des hymnes facrés. Après avoir imploré les Dieux propices en faveur de la génération préfente, après les avoir conjurés de veiller fur les tendres rejetons qui faifoient déjà l'espoir de la République, ils leur rappeloient la foi des anciens oracles, & les fupplioient de maintenir à jamais la vertu, la félicité & l'Empire du Peuple Romain (1). La magnificence des fpectacles donnés par Philippe éblouiffoit les efprits religieux : le petit nombre de ceux qui réfléchiffoient méditoit l'hiftoire de Rome, & jetoit en tremblant des regards inquiets fur le destin futur de l'Empire.

(1) Pour fe former une idée jufte des Jeux Séculaires, il faut confulter le Foëme d'Horace, & la description de Zoíme, 1, 11, p. 167, &c.

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