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fommeil, fais qu'elle defcende encore plus avant dans mon cœur, & qu'alors mon ame, appuyée sur ton sein, repose en paix. Non, je ne peux désespérer d'être heureux. Dieu... ô homme, réjouis-toi; Nature, rends-lui graces, Dieu peut tout... & Dieu eft (d) l'ami de l'homme !

MA mufe morale a fait fon dernier effort; la confolation couronne mes travaux & mes chants: puiffe-t-elle paffer de mes vers dans le cœur de mes lecteurs. Je ne redoute plus d'autre mal que le crime, & j'enfevelis pour jamais la crainte de la mort fous ce foible monument que je confacre à la louange de l'Éternel.

ADIEU Nuit. Je ne me vois plus enveloppé de tes ombres: un jour éternel est commencé la joie brille & pénetre mon ame. Être né du néant, puis-je me plaindre de quelques maux qui me feront payés par une félicité fans fin? O mon ame, pendant les inftans qui nous reftent, goûtons encore la vie, en fongeant à la mort : c'est le moyen de vivre & de mourir en paix: que l'efpérance entretienne, ma joie: que la vertu foit ma fcience: j'attends ma récompenfe du Dieu libéral, qui laiffa tomber ces

Tome III.

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cadere quegli aftri dal diadema, ond' è cinta l'augufta fua fronte.

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E tu, Lorenzo, il tuo caro Filandro ti chiama nel cuor della notte. Ecco l' ora propizia, in cui più intimo è il commercio dell' uomo co' Cieli: ecco l'ora, in cui i raggi della verità penetran più addentro ne' cuori. Svegliati. Tu farai defto per fempre, quando l' univerfo dormirà, quando tutti quegli aftri s' eftingueranno come deboli fiaccole, quando il tempo, come fece il robufto Sanfone nella fua collera, crollando le colonne del mondo, cadrà egli stesso fepolto fotto le vafte fue ruine, e che nello fpazio dove fu la natura, regnerà una notte eterna, univerfale.

(a) Conofci tu chi tu fia? Comprendi tu l' importanza d' un' alma immortale? Mira tutti quelli luminofi fuochi della notte, quella folla di globi, e di mondi, e quella ftupenda pompa del firmamento. Aggiugni ancorat nel tuo penfiero migljaja d'altri a tutti quegli aftri, che i tuoi occhi contemplano: pefagli tutti infieme a confronto d' un' anima. Effa fola darà il tracollo alla bilancia. Effa fola è più ricca che tutta quella brillante, ma infenfibil materia.

(b) Rifpondimi, Lorenzo. Cos'è la Religione? È la prova del fano giudizio. Ad onta del tuo orgoglio, e del tuo fpirito, oh quanto tu fei quì inferiore all' uom più Cupido! Nulla dunque operar potranno fovra il tuo cuore, la vergogna, e 'l timore ? A guifa dell' Angélo, che

aftres du diadême dont fon front auguste est ceint.

ET toi, Lorenzo, ton cher Philandre t'appelle au milieu de la nuit. Voici l'heure propice où le commerce de l'homme avec les Cieux eft le plus intime: voici l'heure où les rayons de la vérité pénetrent plus avant dans les cœurs. Éveille-toi. Tu feras éveillé pour toujours, quand l'univers dor-. mira, quand tous ces aftres s'éteindront comme de foibles flambeaux; quand le temps, ainsi que le robufte Samfon dans fa colere, ébranlant les colonnes du monde, tombera lui-même enfeveli fous fes vaftes débris, & qu'il régnera dans l'espace où fut la nature, une nuit éternelle, univerfelle !

(a) Connois-tu qui tu es? Connois-tu l'importance d'une ame immortelle ? Vois tous ces feux éclatans de la nuit, cette foule de globes & de mondes, & cette pompe étonnante du firmament. Ajoute encore dans ta penfée des milliers d'aftres à tous ces afttes que tes yeux contemplent: pefe-les tous enfemble contre une ame. Elle fera feule pencher encore la balance. Elle feule eft plus riche que la magnificenee de toute cette matiere brillanmais infenfible.

te,

(b) Réponds-moi, Lorenzo. Qu'est-ce que la Religion? C'eft la preuve du bon-fens. Malgré ton orgueil & ton efprit, que tu es ici au-deffous de l'homme le plus borné! Ni la honte, ni la crainte ne pourront-elles rien fur ton cœur? Comme l'Ange qui veille à ta garde, j'ai pris

:

veglia a tua cuftodia, io ho fpiccato il mio volo, is t'ho fvelto dalla terra, io t'ho accompagnato in mezzo agli eserciti di que' numerosi globi, io t'ho fatto passeggiar, come un Dio, a traverfo le ftelle di prima grandezza, difpofte in fila dall' una, e dall' altra parte del noftro cammino, io t'ho fatto veder le nubi forto a' tuoi piedi, io t'ho fatto vifitare il ricinto del palagio dell' Eterno, io t'ho quafi condotto fino al di lui trono; vuoi tu ancora inebbriarti d'un veleno, che tu chiami piacere, e che non è altro che una vana fpuma di gioja, la quale, paffato il momento dell'effervefcenza, depone un fele d'amarezza ricolmo? Ogni gioja, il cui termine è ficuro, è indegna d'un effere fublime, d'un effere immortale. Puoi tu preferire un diletto, che muore quafi ful nafcere, che paífa così prefto, e che non ti lafcia che la vergogna, e 'l rimorfo? Tu, cui la gloria riefce si dolce, puoi tu correre incontro alla tua ruina per via del difprezzo, non dirò degli uomini folamente, che tu chiami bacchettoni, ma eziandio per via del disprezzo di te medefimo?

(c) Quefta preghiera sembra di tal natura da non poter effere rifiutata. Tuttavia, oh demenza dell' uman genere! è la preghiera più difperata, che l'uomo all' uom possa fare. Impiegherò ancor più parole per fomminiftrartene altre prove? Anderò io cercando ancora nuovi argomenti per impegnarti a feguire i poftumi avvertimenti, che ti fon dati da Filandro?

(d) Io interrompo la mia lode, ed impongo filenzio a me fteffo: imperciocchè puoi tu, Dio protettore, tu chę fei infieme Dio, e mortale, e che perciò fei maggiormente Dio per l'uomo; oggetto eterno de' penfieri, e delli omaggi dell' uomo, puoi tu non effere oltraggiato dalle fiacche fue lodi? If puoi tu, tu che il feno abbandonasti del tuo genitore, ed incurvafti i Cieli de' Cieli per riconciliargli colla terra; che efalafti nell' agonìe l' innocente tua anima, fpezzafti contro l'albero della tua Croce, il ferreo fcetro della morte, fvellefti dalla divorante fua bocca l'umana fpecie, che era preffo a diventare fua preda; che fpalancafti le porte de' Cieli a'tuoi nemici, e mandatti i loro fratelli addolorati ricevere il loro falario per quefto debito infinito; fe le colpe dell' uomo fono sì grandi, ch' egli non poffa contraccambiartene il prezzo, tu çi vieti la difperazione, come un peccato ancor maggiore, e ci prefcrivi la gioja come un dovere ; e per dir tutto in una parola, tu che per ineffabile tenerezza ti compiaci d'effere fra i figliuoli degli uomini. Qual linguag

mon vol, je t'ai arraché de la terre, je t'ai accompa gné au milieu des armées de ces globes nombreux; je t'ai promené, comme un Dieu, au travers des étoiles de la premiere grandeur, rangées en haie aux deux côtés de notre route, je t'ai fait parcourir l'enceinte du palais de l'Éternel, je t'ai prefque conduit ju qu'à fon trône; veux-tu encore t'enivrer d'un poifon que tu appelles plaifir, & qui n'eft qu'une vaine écume de joie, qui, après le moment de l'effervefcence, dépofe un fiel rempli d'a mertume? Toute joie dont la fin eft certaine, eft indigne d'un être fublime, d'un être immortel. Peux-tu préférer un plaifir qui meurt prefque en naiflant, qui paffe fi vite & ne te laifle que la honte & le remords?" Toi pour qui la gloire a tant de douceur, peux-tu courir à ta ruine par le mépris, non feulement de ces hommes que tu appelles bigots, mais encore par le mépris de toi-même.

(c) Cette priere ne paroît pas de nature à être refufée. C'eft cependant, ô démence du genre humain! la priere la plus défefpérée que l'homme puiffe faire à l'homme. M'échaufferai-je encore pour te fournir de nouvelles preuves? Irai-je chercher des argumens nouveaux pour t'engager à fuivre les avis pofthumes que te donne Philandre ?

(d) J'interromps ma louange & je m'impofe filence : car peux-tu, Dieu protecteur, toi qui es tout à la fois Dieu & mortel, & qui en es plus Dieu pour l'homme; objet éternel des penfées & des hommages de l'homme, peux-tu n'être pas outragé par fes foibles louanges? Le peux-tu, toi qui quittas le feia de ton pere, & courbas les Cieux des Cieux pour les réconcilier avec la terre; qui rendis dans les agonies ton ame innocente, brifas le fceptre de fer de la mort contre l'arbre de ta Croix, arrachas de fa bouche dévorante la race humaine qui alloit devenir fa proie; qui ouvris les portes des Cieux à tes ennemis, & envoyas leurs freres fouffrans recevoir leur falaire pour cette dette infinie; fi les crimes de l'homme font fi grands, qu'il ne puiffe t'en payer, tu nous défends le défefpoir, comme un crime encore plus grand, & tu nous ordonnes la joie comme un devoir; & pour tout dire en un mot, toi qui par une tendreffe ineffable, te plais parmi les enfans des hommes. Quel langage! Eft-il venu des Cieux? A-t-il été tenu à l'hom

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