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VOYAGE

DE LA

CHINE.

LIVRE TROISIE ME.

UELQUE foin qu'aient pris les anciens Geogra phes de nous faire connoitre la vafte etendue des Terres Septentrionales qui font entre l'Obi & la celebre muraille de la Chine, il faut pourtant avouer qu'ils y ont affez mal reuffi. Les uns n'en ont dit prefque rien; & les autres pour en vouloir trop dire

nous

ont donné leurs conjectures comme des veritez conftantes. Les modernes n'ont eté guere plus heureux: puifque pour rencherir fur ceux qui les ont devancé, ils n'ont pu faire autre chofe que de remplir ces grands efpaces vuides, d'une infinité de forets, ou de plufieurs deferts horribles.

C'est

Les Cola

roges ont

les pre

C'eft aux Cofaques Zaporoges, c'est-àques Zapo- dire à ceux qui demeurent au delà des decouvert Sauts du Boryfthene, que nous fommes principalement redevables des connoifmiers les fances particulieres que nous avons de ces terres qui font aux Pais, qu'on regardoit anciennement comme des folitudes affreufes, où l'on ne pouvoit s'engager fans s'expofer à un danger evident de s'y perdre, & qu'on a prefentement fi bien reconnus, qu'on y voyage avec autant de facilité qu'on peut faire dans toute l'Europe.

environs de robi.

Raifons

Ceux-cy ayant eté vaincus par les Mofcovites, & ne voulant pas fe foumettre aux Vainqueurs, prirent la refolution de quitter leur Païs qu'ils ne pouvoient plus defendre. Ils s'avancerent en grand nombre jufqu'au Volga, fur lequel ils allerent à.Cazan; d'où il leur fut aifé de fe rondre jufqu'à l'Irtibs. Ils continuerent leur chemin jufqu'au Confluant de l'Irtihs & du Tobol, où ils fonderent la Ville qui tire fon nom de ce dernier fleuve. Ils s'etendirent enfuite, & occuperent tout le Païs qui eft aux environs de l'Obi, & qu'on appelle proprement. Siberie du mot de Si bir, qui en Efclavon veut, dire Septentrion.

Le peu de commoditez qu'ils avoient qui les o- pour la vie, & pour le debit des peaux, bligerent particulierement des Martres-zibellines, mettre aux les a obligez depuis, de s'accommoder Mofcovi- avec les Mofcovites, & de fe donner me

de fe fou

tes.

me à eux, quoique les montagnes &les

fleuves qui entourent & qui coupent tout

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le Païs, les miffent à l'abri de toutes les infultes qu'on eut pu leur faire. Les Mofcovites ont fait valoir ce Païs depuis qu'ils le poffedent, par le foin qu'ils ont eu d'y envoyer fouvent des Tachutchiki, ou des Chaffeurs de Zibellines, dont ils augmentent chaque jour le nombre, en releguant dans les lieux où on les prend, non feulement les malfaiteurs de l'Etat, mais encore les Officiers & les Boyars dont ils ne font pas contens, ou qui leur font fufpects.

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Comme c'est la Chaffe qui a engagé La Chaffe les Mofcovites à s'avancer de plus en des Marplus, dans l'efperance de decouvrir de tres Zibelplus belles Zibellines, ils ont enfin trou- donné ocvé dequoy fe contenter dans une Ile que cafion à la forme le fleuve Yamour, dont ils fe font plufpart faifis depuis quelques années, & où ils vertes, ont bati un Fort, qui a donné occafion qu'ont fait à la guerre qu'ils ont prefentement avec les Mofcoles Chinois.

des decou

vites du coté de la Si

fe.

A l'egard de cette Chaffe, voicy de berie. quelle maniere elle fe fait : On envoye Maniere dans le Païs où l'on trouve ces pretieux dont fe fait animaux, un Regiment de Soldats, qui cette Chaty demeure ordinairement fept ans. Ún Colonel commande par femaine un certain nombre de Chaffeurs qui vont les chercher dans de petites Iles où ils fe retirent. Ils les tuent avec une espece d'Arbalete, de peur qu'en fe fervant d'armes à feu, ils n'en gatent peutetre la peau. Comme le fuccés de cette Chaffe demande une grande affiduité, l'on permet aux

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