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慈慈慈慈浩浩

VOYAGE

DE

MOLDAVIE.

LIVRE CINQUIEME.

I la conftance que Dieu infpire bau milieu des plus grandes difgraces qui femblent le plus s'oppofer à nos deffeins, eft une preuve fenfible de ceux que le Ciel a fur nous, nous avons tout fujet de croire, que la decouverte du chemin par terre à la Chine, que nous avions entreprife, lui a eté agreable, puifque bien loin de nous rébuter de toutes les difficultez, dont nous l'avions vu traversée, l'efperance d'y reuffir ne nous foutint jamais plus, que dans les tems où tout paroiffoit entierement defefperé.

Aprés le refus que venoient de nous faire les Mofcovites, nous n'avions plus qu'une reffource pour l'execution de no

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tre

Embarras

où nous

vons aprés

potre re

Lour

tre projet, qui etoit d'aller joindre en Perfe le Comte de Syri, dont les bonnes intentions, foutenues par toutes les belles qualitez qu'il avoit, nous promet-1 toient un fuccez plus heureux & plus certain, que celuy dont nous nous etions flattez jufqu'alors.

C'etoit à la verité rifquer beaucoup que de s'engager à un Voyage de fi lonnous trou gue haleine, aprés toutes les fatigues paffées, c'etoit s'expofer à mille dangers. de que d'entreprendre de gagner ConftantiMoskou. nople, dans un tems où la guerre des Chretiens & des Infideles, fembloit nous en fermer toutes les avenues; mais que ne peut-on point, quand aidé de la grace d'un Dieu, on s'abandonne aux foins de fa Providence. Quelque facheufes que fuffent les conjonctures où nous nous trouvions, nous ne laiffames pas de prendre des mefures, pour paffer en Orient, & de tenter toutes les voyes, par où nous crumes pouvoir en venir à bout.

Nous nous adreffames d'abord à l'Envoyé de l'Empereur, nommé Jerowski, qui etoit alors à Varfovie, perfuadez qu'il nous accorderoit volontiers les paffeports dont nous avions befoin pour aller à Vienne, d'où il nous eut eté aifé de nous rendre à Bude, & delà à la premiere Ville que poffede le Grand Seigneur fur le Danube. L'Envoyé Quelques raifons de politique, ayant rear nous empcché ce Miniftre de favorifer nos defrefufe des feins, le Ciel nous infpira heureufement paffeports.

de l'Empe

la

la penfée d'avoir recours au grand General de Pologne, que nous ne connoiffions alors, que par les chofes extraordinaires & admirables que nous en avions autrefois apprifes, & que nous en entendions publier encore chaque jour. Il nous Nous nou fut aifé de juger par l'acceuil plein de adreffons bonté & de tendreffe avec lequel il nous au grand reçut la premiere fois que nous eumes Pologne. l'honneur de lui parler, de la verité de ce que nous en avions oui dire, & nouseumes le loifir de reconnoitre encore mieux dans la fuite, durant deux mois que nous eumes l'avantage de l'approcher de plus prés, combien fa reputation, quelque grande qu'elle fut, etoit audef fous de fon merite.

General de

toute

Ce Seigneur le plus aimable, & le plus il nous reaimé qu'il y ait eu dans la Pologne de-çoit avec puis bien des fiecles, ayant eté informé l'honnetede toutes nos avantures paffées, & du té poffible. motif qui nous faifoit recourir à lui, nous fit connoitre dés ce moment, d'une maniere bien fenfible, combien il prenoit nos interets à cœur, & combien il vouloit que nous comptaffions fur lui pour l'execution de notre entreprise." Mes ,,chers Peres, nous dit-il, en nous em,,braffant, etants François, Jefuites, & "Miffionnaires, comme vous etes, vous ,,ne devez pas douter que je ne me faffe ,,un veritable plaifir de vous obliger : "Quelque chagrin que vous ayent fait les ,,Mofcovites, en vous refufant le paffage que vous leur demandiez, je ne puis My

m'em

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