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a souvent justifié la réalité de cette menace. Il n'y a point de créature, fi chétive qu'elle foit, dont Dieu ne puiffe former des armées fupérieures à toutes les forces humaines, & capables de châtier les méchans de la maniere la plus terrible. Les hommes peuvent résister à des armées d'hommes; mais ils ne fçauroient tenir contre des armées d'Infectes. C'eft en vain qu'ils employeroient les armes les plus redoutables: le fer ni le feu n'en fçauroient venir à bout. On a vû de chétifs Infectes s'emparer d'un pays & en chaffer les habitans (2).

(2) L'on a des exemples, que les Abeilles, les Araignées, les Moucherons, les Scolopendres, les Scorpions ont chaffé des habitans, en partie des villes, & en partie de la campagne. Voyez Alien. H. A. L. XV. č. 27. L. XVII, c. 35. & 40. Diol. Sicul. L. IV. c. 3. Plin. L. VIII. c. 29. 7

Difpofition du

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CHAPITRE III.

De l'ufage & de l'utilité des Infectes
dans le droit (*).

C

mauvais ufage des Infectes, les MaOmme l'on peut faire un bon & un rapport giftrats ont été obligés de faire des loix

droit par

pour

(*) Dans le droit. Ce Chapitre eft un peu différent de ce que le titre porte: il traite bien moins de Fufage & de

l'utilité

que

Pour en régler la poffeffion. Les Jurifconfultes, voyant l'utilité l'on retire des Abeilles, ont fait de certains réglemens pour en affurer la poffeffion aux propriétaires (1). Quoiqu'elles volent par-ci par-là pour faire leurs provifions; la propriété en demeure au poffeffeur de la Ruche. Lorfqu'elles effainent, elles appartiennent au propriétaire fi long-tems qu'il peut les pourfuivre, & prouver qu'elles font à lui. C'eft la décifion du Droit Romain. Celle du Droit Saxon eft un peu différente. Le propriétaire en perd la poffeffion auffi-tôt qu'elles font hors de la Ruche. Quelques Jurifconfultes prétendent cependant,que la loi permet au propriétaire de pourfuivre l'essain, & de le prendre fur la pof

feffion

l'utilité des Infectes dans le droit, que de l'ufage & de
P'utilité du droit par rapport aux Infectes ; & comme il
paroît en cela s'écarter du but de cet ouvrage, je me dif-
penferai d'y joindre les remarques, que ma profeffion
pourroit au befoin me fournir. Mais je ne puis pourtant
m'empêcher d'obferver en paffant, que fi les Pityocampa
dont l'Auteur fait mention, & dont il eft parlé in l. 3. D.
ad Leg. Corn. de Sicar. font de véritables Chenilles du Pin,
ainfi que
le mot Grec le porte, il y auroit une espece de
Chenilles venimeufes ; ce qui n'eft pas connu, puifque cel-
les que le commun croit l'être ne le font réellement pas,
comme il a déja été remarqué plus haut. P. L..

(1) Plato in L. de Legib. Si quis apem voluptati indul gens,& pulfando alienum examen fibi vindicaverit, damnum rependat. Lege Sal. Tit. IX. de furt. ap. §. 1. fic legitur : Qui apes clave conclufas referato tecto rapuerit, 1800, denarios, id eft folidos 45. folvere debet.

aux Abeilles,

Par rapport aux

les.

seffion de fon voifin. Mais s'il néglige de le poursuivre, il appartient à celui qui s'en faifit. Quiconque vole les Ruches d'un autre est puni.

Les Jurifconfultes ont auffi examiné la Sauterel question: fi un Fermier, qui dans fon contrat a renoncé en termes généraux à tout accident, eft obligé de fupporter la perte caufée par une armée de Sauterelles (2)? ou, fi le Seigneur foncier en doit être chargé? Voici comment ils ont décidé cette question. Si l'accident, qui est arrivé, est si extraordinaire, qu'on ne pouvoit ni le prévenir ni le prévoir, le Seigneur foncier eft chargé du dommage. Mais dans tout autre cas c'est le fermier. L'on a auff: été obligé de faire des loix très-rigoureuses contre de certaines perfonnes affez méchantes, pour empoifonner leurs femblables avec cette efpece de Par rap Chenilles, nommées Pithyocampa (3). PerPithyo- sonne n'ignore, que, lorfqu'il y a une Campa. grande quantité de Chenilles, de Sauterelles, ou d'autres Infectes de cette na

port

à la

ture,

(2) V. D. Joach. Hoppii. Diff. de edaci Locuftarum pernicie ad L. Excepto tempore 8. Locat. & conduct. Francof. ad Viadr. 1682. 4.

(3) C'eft une faute in Digeft. Apud. Marcellum. L. XLVIII. Tit. ad Leg. Corn. de Venef. qu'on y trouve le mot de Pityocarpa. Ulpien expliquant la Loi Corn. de Sicar. met au nombre de ceux qui ont mérité la peine ftatuée cette loi, ceux qu'il nomme Pityocampa propinatores.

par

ture, il arrive souvent au Magiftrat d'ordonner de les exterminer, & d'indiquer la maniere, dont il faut s'y prendre (4). Infectes employés Il y a eu des peuples, qui fe font fervis pour pa des Infectes pour punir les criminels. Les nir les A Juifs, par exemple, employoient ou les Fourmis ou les Abeilles, pour punir les adulteres (5). Ils les mettoient nuds dans une fourmilliere, ou bien ils les expofoient aux piquûres d'un effain d'Abeilles.

(4) On peut rapporter à ceci le paffage de Plin. L. I. c. 29. qui dit au fujet des Sauterelles: In Cyrenaica regione lex etiam eft, ter anno debellandi eas, primo ova obterendo deinde fœtum, poftremo adultas, defertoris pana in eum, qui ceffaverit. Et in Lemno infula certa menfura præfinita eft, quam finguli enecatarum ad magiftratus referant. Necare & in Syria militari imperio coguntur.

(5) Buxtorf. Jud. Schule, c. 39. p. m. 622.

dulteres

CHAPITRE IV.

De l'utilité & de l'ufage des Infectes

L

dans la Médecine.

Es Infectes ne font pas d'un ufage auffi commun dans la Médecine que les autres animaux; parce que les Médecins ne fe font pas donné autant de peine pour rechercher à quoi ces premiers peuvent être utiles, qu'ils s'en font donné, pour connoître les propriétés des autres. Tome II. N Je

Je me flatte cependant de faire voir qu'ils
ne laiffent pas d'avoir auffi leur merite
dans cette fcience.

Ufage des Dans la Botanique, par exemple, l'on
Infectes trouve des Infectes, qui font le fquelette
dans la
Botani- d'une feuille dans la derniere perfection:

que.

gie.

Dans

que

ils rongent, avec un art & une délicatefle infinie, tout ce qu'elle a de charnu, ne laiffant les fibres ou les nervures, par où coule le fuc qui la nourrit. Cet ouvrage eft fi bien fait, que les hommes, quelques foins & quelqu'art qu'ils mettent en ufage, auront de la peine à l'imiter (*) (1).

Les Infectes font auffi utiles dans l'OfOtéolo- téologie. Si l'on veut avoir le fquelette de certains petits animaux, on n'a qu'à leur ôter la peau; les oindre avec du miel, & les enterrer dans une fourmilliere, ou les

(*) Auront de la peine à l'imiter. On a pourtant trouvé moyen d'en venir à bout; & l'on fait aujourd'hui par art des fquelettes de feuilles beaucoup plus parfaits que ceux que les Infectes nous fournissent, P. L.

(1) Marcell. Malphvgi a fait l'Anatomie des Plantes. Aurel. Severinus non-feulement en a fait autant in Zootom. P. I. c. 6. Mais encore il fit le fquelette d'une feuille de figuier des Indes, qu'il envoya enfuite à Th. Bartholinus: -on en peut voir la figure in Muf. Worm. f. 149. Fred. Ruifch l'imita. Voyez A&t. Er. An. 1729. M. Feb. p. 63. Alb. Seba a pouffe enfuite la chofe fi loin qu'il a réussi à faire le -fquelette de toutes fortes de feuilles. Il en a envoyé un effai en Angleterre au Chevalier Hans Sloane. Meffieurs Muffembroek, Kundmann & Hollmann s'attachent encore à cela avec fuccès.

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