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Les Sau terelles.

Les Fourmis.

rentrer les humeurs; dans les bourdonnemens d'oreilles, on les applique en forme d'emplâtre derriere l'oreille; dans la furdité, caufée par une contufion extérieure; dans le mal caduc; dans les maux de dents, &c. Les Cantharides font auffi un bon remede contre les douleurs Ifchiædiques, quand on les applique au gras de la jambe. Elles font auffi d'un bon ufage dans les fièvres intermittentes, auffi-bien que dans les fièvres malignes; mais il faut employer ce remede avec bien de la prudence. La fumée des Sauterelles eft bonne dans les rétentions d'urine, particulierement dans celles des femmes (38). Quelques-uns les pendent au cou dans les fiévres quartes. Elles provoquent l'urine, & chaflent la pierre, quand on les mange, ou qu'on prend la poudre qui en résulte.

On fait auffi un grand ufage des Fourmis. Elles échauffent, deffechent, & excitent à l'amour (39): leur odeur acide ra

nime

(38) Diofc. L. II. c. 57. & Matthiol. in h. l. f. 349.

(39) Vid. Reuberi Diff. ad §. 205. cit. & Sam. Gottlieb. Manitii. Diff. de Chymica formicarum analyfi fub Paul Godofr. Sperlingio Wittemb. 1689. Thef. V. Il feroit à fouhaiter que M. Mich. Frid. Lochnerus eût publié tout fon Ouvrage des Fourmis, lequel il avoit promis dans les Ephemerid. N. C. Dec. II. An. IIX. in append. On peut encore confulter fur l'ufage des Fourmis dans la Médecine. Ephemer. N. C. Dec. II. An. IV, Append. Obferv. 40. Koenig. Regn. Anim. Sect. III. Artic. VÍÏ, n. 7. p. 336. Schenckf. in Theriotroph. Silef. p. 534.

nime admirablement bien les efprits vitaux. Les grandes Fourmis font un remede contre la teigne, la galle & la lépre. Pour s'en fervir, il faut les diffoudre avec un peu de fel, & en oindre la partie malade. L'efprit de Fourmis eft un excellent remede contre les accidens des oreilles; tels que font la furdité ou le tintement. On trempe du cotton dans cet efprit, & on le met dans les oreilles. L'eftomac fe trouve auffi bien de ce même efprit. Il fortifie tous les fens & la mémoire; il ra nime les forces, & donne de la vigueur en amour. Il est préférable à toutes les eaux apoplectiques & fortifiantes, particulierement pour la guérifon des caterres fuffocatoires. Il eft extérieurement d'un grand ufage dans les entorfes, dans l'apoplexie & dans l'atrophie particuliere, qui eft caufée par une bleffure. On le mêle avec des eaux convenables aux nerfs, ou avec des efprits arthritiques. L'on fe trouve bien des œufs de Fourmis quand on a l'ouïe dure. Si on en frotte les joues des enfans, ils leur feront tomber le poil follet. C'est une chose remarquable que la quantité de vents qu'ils excitent quand l'on en prend feulement la dofe d'une dragme. Si l'on fait bouillir une fourmilliere dans l'eau, & que l'on s'en lave, elle échauffe, deffeche & fortifie les nerfs.

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Auffi s'en fert-on contre la goutte, la paralyfie, les maux de matrice, la cachexie. L'on trouve dans les fourmillieres de petits morceaux de matiere qui ont l'odeur de l'ambre ou de l'encens. Ces Infectes les forment de la réfine des Sapins. En Norvegue & en Allemagne on en fait usage dans les parfums (*).

(*) Dans les Parfums. Parmi les Infectes en partie aîlés, dont la Faculté fait ufage, on peut encore placer le Kermes: on en tire la confection fi vantée qu'on appelle l'Alkermes. Le même Infecte entre auffi dans la confection d'Hyacinte. Il fortifie le foetus, & c'eft un des meilleurs cordiaux, fuivant le témoignage de la Société Royale des Sciences à Montpellier. P. L.

Un Infecte fert

l'autre.

CHAPITRE V.

De l'utilité des Infectes, par rapport
aux Bêtes.

J'A

'Ai fuffifamment prouvé dans le Chapitre précédent, que les Infectes font de nour- utiles aux hommes; je ferai voir dans ceriture à lui-ci qu'ils ne procurent pas des avantages moins grands aux bêtes. Ils leur fervent d'alimens & de remedes: un Infecte même fert de pâture à d'autres. M. de Réaumur a obfervé que les Chenilles

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fe mangent (*) réciproquement. Mais, comme il remarque qu'elles n'en vinrent à cette extrémité, que lorfque leur nourriture fut flétrie, il eft vrai-femblable que ces Infectes n'en viennent là que dans les cas de néceffité. Peut-être ces Chenilles étoient-elles d'une efpece, qui a befoin de beaucoup de liquide pour fa substance (1). Les petites Puces aquatiques (2), qui colorent la fuperficie de l'eau, fervent de nourriture aux Infectes aquatiques qui changent en Moucherons. Chofe admirable Tout petits que foient ces Infectes, l'Auteur de la Nature a créé des animaux affez petits pour pouvoir être avalés tout entiers par ceux-là. Parmi les Infectes terreftres, fes Araignées mangent les Mouches; les Frélons (3) dévorent les Mouches à miel, & les Grillons les Fourmis (4). Les Serpens font fouvent de bons

repas

(*) Que les Chenilles fe mangent. Nous avons déja remarqué ailleurs, que le nombre des Chenilles qui fe mangent, eft très-petit, même de celles qui le font dans la derniere neceffité; & nous y avons indiqué les Infectes à qui elles fervent communément de pâture. P. L.

(1) Réaumur. T. II. p. 2. Mém. ɩɩ. p. m. 208.
(2) Rai. glor. Dei. L. III. c. 15. p. 789.

(3) Les Frelons volent autour des ruches; & quand ils voyent remuer quelque Abeille, ils fondent deffus & l'emportent.

(4) Les Grillons mangent volontiers les Fourmis ; en attachant celles-ci à un fil, on s'en peut fervir pour prendre les premiers.

Ils fer

vent d'aqux Poif

limens

Jons.

repas des Chenilles, des Hanetons (5) &c; Il y a une espece de Limaces, qui dévore les entrailles de ces Infectes (*) (6).

L'avidité, que les Poiffons témoignent pour quelques efpeces d'Infectes, ne nous permet pas de douter qu'ils ne leur fervent d'aliment. Les monftrueufes Baleines (7) fe nourriffent des Poux de mer.

Auffi

(5) Alb. Seba in Rer. Nat. Thef. T. 1. Tab. XV. n. 6. f. 28. décrit une Chenille d'Afrique épineufe, & Tab. LXV. n. 4. f. 66. une d'Amboine; lesquelles il avoit tirées du ventre de deux Serpens, la derniere n'étant pas même bleffée. Le même décrit encore le Serpent du Pérou, qui fe nourrit non-feulement de Rats, mais encore de Sauterelles, & de Scarabées volans. Tab. XXII. n. 1. f. 20.

(*) De certains Infectes. Le nombre des Infectes qui fervent de proie à d'autres Infectes ne fe bome pas au peu d'efpeces dont l'Auteur fait ici mention. La plupart des plus foibles, au moins en certains tems de leur vie, fervent d'aliment aux plus forts. A voir la guerre qu'ils fe font, on diroit qu'ils ne font nés que pour fe détruire. Le carnage eft fur-tout affreux parmi les Infectes aquatiques. Il n'y en a prefque aucun un peu grand parmi eux, qui ne fe nour riffe d'Infectes plus petits; ceux-ci en mangent d'autres, qui eux-mêmes mangent encore de plus petits animaux. en voit qui n'épargnent point leur propre efpece, & qui femblent même s'y attacher par préférence. Quel défordre → dans la naturc! maîs défordre néceffaire pour y maintenir un ordre plus effentiel, qui eft de tenir le nombre des Infectes en équilibre, & d'empêcher que ceux qui multiplient le plus, n'accablent enfin la terre par leur multitude.

(6) Lifter. de Animalib. Angl. Tr. II. Tit. XVI. p. 131. De limace cinereo, parvo, immaculato, pratenfi scribit : Illud infuper de hac beftiolâ notavi; quod fc. occiderat aut forte occifum invenerat, fcarabæum quendam majusculum: ejufque pectori capite tenus fefe intrufiffet, ut ejus vifcera depafceretur.

(7) Seba Rer. Nat. Thef. To. I. Tab. XC. n. 6. f. 143. de pediculis marinis; mirandum fane, quod Balena, ani

malia

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