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fier le corps de l'animal, jufqu'à ce qu'il crêve. Pour éviter la répétition, je ne dirai rien ici des accidens que les Sangsues (4) peuvent caufer aux animaux qui les ava lent quand ils boivent; & je remarque en finiflant, que la mortalité des troupeaux, qui intérefle autant le poffeffeur que le font pé berger, & qui ne trompe que trop fouvent rir. la vigilance de l'un & l'habileté de l'autre, provient le plus fouvent des Infectes qui rongent le foie des brebis & des moutons, à un tel degré, que la deftruction de cette partie entraîne néceflairement celle de tout le corps.

(4) Plin. H. N. L. VIII. c. 10. Elephanti cruciatum in potu maximum fentiunt haufta hirundine, quam fanguifugam vulgo capiffe nominari adverti.

CHAPITRE IX.

Les dommages que caufent les Infeces, font autant de marques de la Toute-puiffance, de la Juftice, de la Sageffe, & même de la Bonté de Dieu.

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E toutes les réflexions que j'ai faites jufqu'ici, aucune n'a touché l'Atheifme d'auffi près que celles que je me propofe de faire dans ce Chapitre. Je ne doute pas que je ne révolte fes partifans; Sij mais

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mais auffi pour peu qu'ils veuillent baisser le bandeau dont ils s'aveuglent; pour peu, dis-je, qu'ils daignent m'entendre fans prévention, je ne defefpere pas de leur faire fentir des vérités qu'ils méconnoiffent. Je fçai qu'elles leurs font odieuses, chez eux l'opiniâtreté l'emporte fur la raifon ; n'importe, hazardons-nous à leur parler en fa faveur. Ceux qui reconnoiffent l'Ecriture Sainte pour un livre qui renferme le facré dépôt de la parole de Dieu, font frappés d'admiration à la penfée du nombre prodigieux d'Animaux, que la Puiffance de Dieu raffembla dans l'Arche. L'incrédule s'en moque, & re. garde tout cela comme une fable. Mais il ne confidére pas que l'on voit encore aujourd'hui arriver des chofes auffi furprenantes: ne voit-on pas par exemple que certains genres d'Infectes après s'être raffemblés par millions, paffent quelquefois des mers, & vont fondre & porter la défolation dans des pays très-éloignés. Quel eft le principe qui les conduit à cela? Eft-ce la raifon Eft-ce l'inftinct? Que ce foit l'un ou l'autre, je demande à l'Athée d'où ils l'ont reçu? S'il veut aller de degré en degré, il eft impoffible qu'il ne remonte à la caufe fuprême, d'où ce principe, quel qu'il foit, tire fucceffivement fa propre existence. Allons plus loin, ces

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Infectes,

Infectes, malgré leur foible complexion, portent le dégât dans une Province qui promettoit une paffable récolte, tandis qu'ils en épargnent une autre qui faifoit concevoir encore de plus belles espérances. Quel est la caufe de ce choix Eft-il déterminé par le difcernement, ou par le hazard? Ni l'un ni l'autre ne font appliquables aux Infectes, parce qu'ils font incapables de jugement, & parce qu'ils n'agiffent que par une cause déterminée & néceffaire. Mais encore un coup, quelle eft cette caufe? C'est celle qui a donné l'éxistence à tous les Etres vifibles & invifibles; c'eft Dieu, felon tout homme raifonnable; c'est le hazard, felon l'Athée. Je fouhaiterois fort qu'un de ces génies fublimes qui doutent de tout, de leur exiftence même, m'apprît ce que c'est que ce hazard. Ce n'eft tout au plus qu'un nom vuide de fens, un grand mot qui ne fignifie rien, un terme dont ils couvrent leur ignorance, un être chimérique auquel ils attribuent ce qui appartient au puiflant Ouvrier de l'Univers. Ils nous reprochent d'être des imbécilles; mais ne fommesnous pas mieux fondés ici de les traiter d'extravagans; eux qui embraffent le douteux pour le probable, le faux pour le vrai, l'impoffible pour le réel? Eft-ce donc un deshonneur de reconnoître un Dieu ? S iij Eft-ce

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Est-ce un danger de le fuivre? Eft-ce dégrader l'humanité, que de croire qu'il eft le Créateur des hommes ? Eft-ce fe depouiller de fes droits, que d'avouer qu'on lui eft redevable de tout ? Eft-ce enfin se mettre au nombre des bêtes, que de convenir que c'est lui qui les a formées ? C'est à la raifon à s'expliquer fur ces questions; & fi j'en appelle à la conscience, je me trompé fort, ou elle dira ouvertement que les plaies que nous font les Infectẹs, tant fur nos corps, que fur les biens que nous poffedons, ne viennent que d'une main toute-puiffante, qui fçait frapper & guérir lorfqu'elle le juge à propos. Quelle honte pour l'homme, qu'il faille que les moindres des animaux de la terre lui apprennent à se souvenir de Dieu, & à refpecter fon pouvoir!

La Justice de l'Etre fuprême éclate dans la maniere donc il punit les crimes d'un peuple. Il lui fufcite des ennemis voraces, peuple, qui engloutiffent tout ce qu'il attend du produit de fes terres. Cela eft fondé sur l'autorité de l'Ecriture, qui n'est suspecte qu'à ceux qui ont l'impudence de nous demander quelque chofe de plus authentique. Entre autres malédictions dont l'Eternel menaça les Ifraelites, s'ils défobéiffoient à la voix, celle-ci n'eft pas une des

moindres,

moindres. Deuteronom. XXVIII. 38. Tu jetteras, leur dit-il, beaucoup de femence dans ton champ, & tu en recueilleras peu; car les Sauterelles la confumeront. Tel fut en effet l'inftrument dont il fe fervit pour punir les iniquités de ce peuple. Joël, I. 4. La Sauterelle a brouté es reftes du Haneton, & le Hu bec a broute les restes de la Sautetelle, & le Vermiffeau a brouté les reftes du Hurbec. Ce châtiment fut auffi réel que la menace avoit été pofitive; mais comme la famine étoit reservée au crime, la fertilité l'étoit à la repentance. Joël, II. 25, 26. Je vous rendrai les fruits des années que la Sauterelle, le Hurbec, le Vermiffeau, le Hineton, ma grande armée, que j'avois envoyée contre vous avoit broutes. Vous aurez donc de quoi manger & être raffafiés... Des différentes plaies dont Dieu frappa les Hébreux, celle - ci a toujours été une des plus confidérables. Dès que les armées & leurs chefs tranfgreffoient fes ordres, il leur opposoit une foule d'ennemis, auxquels toute la puiffance humaine ne pouvoit refifter Amos IV. 9. Je vous ai frappé de brulûre, & denielle, & le Haneton a brouté autant de jardins & de vignes, de figuiers, & d'oliviers que vous La Nation Juive n'a pas été la feule perfécutée par les Infectes, leurs ravages ont fouvent étonné & defolé les . S iiij Payens

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