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dommager leur peau ; & ils fervent d'armes aux autres qui les employent à piquer (*) leurs ennemis avec affez de force (206). Enfin, parmi ceux qui vivent fous l'eau, il y en a qui renferment entre leurs poils De leurs une bulle d'air qui leur fert pour remon- cornes. ter plus facilement fur l'eau (207).

La nature a donné des cornes dures à quelques Infectes (208), tout comme elle en a donné à divers quadrupedes. Plufieurs n'en ont qu'une (209), qui eft placée fur la tête, & s'éleve directement en haut (210), ou fe recourbe en arriere, comme une faucille. Mais il y en a auffi qui én ont deux, placées au-devant de la tête, s'étendant

(206) Jonfton. de Infect. L. II. C. 3. art. 2. punct. 2. f. 109. dit d'une Chenille épineufe de l'Ortie. Rigidulos & erectos pilos habet, fpinatim crefcentes. Levi tactu vulnerant, primumque blandum, fed venenatum pruritum, deinde vix ferendum dolorem fuperinducunt.

(207) Les petits Scarabées aquatiques ont des poils fous le ventre, entre lefquels ils renferment quelques particules d'air. Chargés de cela, ils ne defcendent qu'avec peine au fond de l'eau, & quand ils y font arrivés, ils font obligés de s'accrocher à quelque chofe de folide. Mais auffi-tôt qu'ils l'abandonnent, cet air les fait remonter au-deffus de l'eau.

(208) Ces cornes different des antennes, en ce qu'elles n'ont point d'articulations.

(209) Vid. Aldrov. de Infect. L. V. c. 2. Tab. II. f. 451. Bonan. Muf. Kirch. C. VIII. f. 276. & 294, Frifch. P. IV. n. 7. p. 16. Imperati. H. N. L. XXIX. p. 924. Worm. Muf. L. III. c. 2. f. 242.

(210) Tel eft la corne du Scarabée du Tan. Vid. Frisch. P.IV. n. 8. p. 17.

s'étendant vers les côtés, ou s'élevant en ligne droite. Ces cornes font ou courtes, unies & un peu recourbées en dedans comme des faucilles; ou elles font branchues (211). Quelquefois, elles font égales en longueur, & d'autres fois elles font plus grandes l'une que l'autre. L'on en trouve auffi qui ont trois de ces cornes, qui s'élévent perpendiculairement (2 12). Ils ne les portent pas tous à la tête; car l'on en voit qui les ont des deux côtés des épaules près de la tête ( 2 1 3 ). Enfin, dans quelques Infectes, elles font immobiles, & mobiles dans d'autres. Ceux-ci peuvent par ce moyen ferrer leur proye, comme avec des tenailles ; & ceux-là écarter ce qui fe trouve en leur chemin.

СНА

(211) Comme le Cerf volant. Voyez Aldrov. L. IV, e. 3. f. 350. n. 1. Bonan. 1. c. Imperati. L. XXVIII, p. 902. Muf. calceonar. Veron. Sect. VI. f. 668. Olear, Gottorp. Kunft-Kam. Tab. XVI. n. 5. f. 25. Nard. Ant. Rech. de animalib. nov. Hifp. 832. Worm. Muf. I. c.

(212) Par exemple, l'Enena du Brefil. Marcgraff le décrit de la maniere fuivante dans fon Hift. Brafil. L. VII. c. 2. Prima fectio corporis tricornis in fummitate anteriore Cornu habens protenfum, & paululum deorfum flexum longitudine dentis humani, & utrinque ad latera unum ejufdem magnitudinis,

(213) Par exemple, le Scarabée dont parle Frisch P. IV. n. 8, p. 17.

SECTION I I.

Des Parties intérieures des Infeces.

PAffons maintenant aux pacons, pour ties inte

rieures des Infectes ; & portons, pour rieures ainsi dire, nos regards jufque dans les re- des Infecplis les plus cachés de leur corps, pour tes font, pénétrer les myfteres de la nature. Cette tâche eft pleine d'un grand nombre de difficultés. Plufieurs de ces parties font fi petites, qu'elles échappent à nos yeux. L'on a befoin, pour les difcerner, des meilleures loupes. D'ailleurs, les yeux s'affoibliffent à force de regarder long-tems un même objet ; & fi l'on veut fe gêner à cela, fouvent on s'en reffent. Malgré toutes ces difficultés, les naturalistes n'ont pas laiffé de découvrir plufieurs chofes fur ce sujet, auxquelles je joindrai ce que mon expérience m'a appris.

& les

Si l'on écorche un Infecte avec des in- la chair, ftrumens, ou qu'on le jette dans l'eau les fibres, chaude, afin que la peau s'en détache d'el- muscles. le-même,l'on trouvera qu'elle couvre plu

fieurs parties dignes d'attention (*). D'abord, on découvre dans la tête le cerveau, dont la fubftance eft fi molle qu'on ne sçauroit bien l'examiner,pas même avec la loupe. Quand on perce les yeux des Infectes avec une épingle, épingle, il en découle une liqueur (1), qui dans quelques-uns,eft claire comme de l'eau; & qui, dans d'autres, eft rouge comme le fang. Sous la peau fe trouve la chair. On peut bien lui donner

ce

(*) L'on trouvera qu'elle couvre plufieurs parties dignes d'attention. Quoique le début de ce Chapitre femble annoncer une defcription anatomique des principales parties qui entrent dans la compofition du corps des Infectes, l'on ne doit pas s'attendre d'y trouver dequoi fatisfaire la curiofité d'un Anatomifte fcrupuleux. Pour donner une idée complette de ce qu'il y a de merveilleux dans la ftructure intérieure de ces petits animaux, il faudroit entrer dans un détail qui pourroit feul fournir matiere à plus d'un volume, & qui ne pourroit être goûté que des connoiffeurs. Il ne faut donc point chercher une image bien parfaite du fujet dans des réflexions générales telles que celles auxquelles Monfieur Leffer a été obligé de fe borner ici. Aucun Auteur ne mérite plus d'être lâ fur ce point que Swammerdam; fa Bible de la Nature, qui n'eft prefque qu'un compofé de faits anatomiques fait bien voir qu'il n'entre pas moins de parties dans la formation du corps d'un Infecte, que dans celle des plus grands animaux: & ce qui fuppofe dans ce premier un méchanifme bien plus admirable, c'eft que plufieurs des parties intérieures d'un grand nombre, après avoir toutes fubfifté affez long-tems dans un même état, changent enfuite de forme, de deftination & de nature, pour s'adapter aux divers befoins qui réfultent des différentes métamor phofes que ces Infectes fubiffent.

(1) C'est ce qui arrive aux Mouches,

2

ce nom (*)(2); puifquelle eft composée de parties fibreufes, molles,& quelquefois rougeâtres, comme dans les autres animaux (3). Les fibres font des parties oblongues, minces, & auffi déliées que le fil le plus fin; leur ufage eft de lier les autres parties les unes aux autres, & de les mettre en mouvement. Elles reffemblent à des rides en forme d'anneaux : c'eft ce que l'on apperçoit diftinctement dans les Infectes (4), lorfque les muscles ne fe meu

vent

(*) On peut bien lui donner ce nom. Si la fubftance qui compofe le corps de quelques Infectes, a de la confistence affez pour pouvoir être appellée, quoiqu'affez impropre→ ment, de la chair, celle dont le corps du plus grand nombre eft formé, furtout avant leur dernier changement, est fi mollaffe & fi fluide, que le nom de glaire ou d'humeur vifqueufe femble plutôt lui convenir. Et ainfi M. Leffer dans la note fuivante auroit bien pû faire quartier à Ariftote fur ce point. P. L,

(2) Ce qu'il faut remarquer contre Ariftote, qui paroît avoir avancé que les Infectes n'ont pas de chair proprement dite, mais fimplement une substance qui lui est analogue, lorfqu'il dit. H. A. L. IV. c. 7. Quod autem pra carne in iis habetur, id nec teftam imitatur, neque quod in teftaceis genus carnis continetur : fed mediam quandam inter hæc refert naturam.

(3) Warder. c. 1. §. 7. p. 5. & Gedde p. 9. ont obfervé que les Abeilles ont une chair fibreufe, molle & rougeâtre.

(4) Par exemple, dans les Abeilles fur lefquelles Leeuwenhoek fait l'obfervation fuivante. Corrugationes annulares in hifce fibrillis tam funt afpectabiles atque confpicua, ut illas & ipfemet, quo tam jucundo perfruerer fpectaculo, fæpius contemplatus fim ; & compluribus primaria nota viris, ingenio do&rinaque pollentibus, aliquoties oftenderim. Ubi iftud animadvertendum eft, quoties annulares ifte, five contractiones,

five

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