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1228.

190 MEMOIRES HISTORIQUES

Les Seigneurs Ligués & une infinité d'autres qui fe joignirent à eux, affemblérent leurs troupes auprès de Tonnerre, & entrérent en Champagne quinze jours après la S. Jean, où ils mirent tout à feu & à sang, & vinrent se réunir auprès de Troyes à deffein d'en faire le fiége, & ils difoient par tout qu'ils vouloient exterminer celuy qui avoit empoisonné le Roy Louis VIII. car c'étoit encore un prétexte de leur révolte.

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Le Comte de Champagne n'ayant pas de quoy résister à tant d'ennemis, (parce que plupart de ses vaffaux étoient entrés dans la confédération) eut recours au Roy comme à fon Seigneur, & luy répréfenta qu'il ne s'étoit attiré la haine de fes ennemis, que pour luy avoir été fidele: cependant il fit rafer ou brúler quelques-unes de fes Villes les moins fortes, comme Epernay, Vertus & Sezanne, pour empêcher fes ennemis de s'y loger.

Les Ligués attaquérent Troyes dans is formes, & ils euffent pris infailliblemen: cette Ville, fi le Seigneur Simon de Joie ville, pere de l'Auteur de l'Hiftoire de s Loüis, ne se fût jetté dans la place pendar: la nuit avec beaucoup de noblefle & de bor nes troupes pour la défendre; ce qui razăa les habitans qui penfoient déja à fe rends Le Roy fur cet avis envoya commans

aux Confédérés de mettre les armes bas, & de fortir des terres de Champagne. Ils refuférent d'obeïr: mais fe voyant prévenus par le Seigneur de Joinville, ils s'éloignérent un peu des murailles de Troyes & allérent fe camper dans une prairie voifine, ayant à leur tête le jeune Duc de Bourgogne & le Duc de Bretagne.

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Le Roy vint à la tête d'une armée qu'il avoit affemblée pour fecourir le Comte de Champagne, & fut joint en chemin par Mathieu II. du nom, Duc de Lorraine.

L'approche du Roy étonna les rebelles, ils envoyérent au-devant de luy pour le prier de les laiffer vuider leur querelle avec le Comte de Champagne & avec le Duc do Lorrainé, ils luy remontrérent qu'ils n'en. vouloient point à fon Etat, moins encore à fa perfonne, pour laquelle ils avoient toû→ jours tout l'attachement qu'ils luy devoient & un refpect très-profond, & que s'ils avoient les armes à la main, ce n'étoit que pour défendre le bon droit d'une Princeffe qui étoit connu de tout le monde. Le Roy leur répondit qu'en attaquant fon allié & fon vallal, ils l'attaquoient luy-même, & qu'il le défendroit aux dépens de fa propre vie.

Sur cette réponse les rebelles luy députérent de nouveau, pour luy dire qu'ils ne guloient point tirer l'épée contre leur Souve

ran, & quis alient engager la Reine de Chypre à entrer en negociation avec le Conte Thibarit. Le Ray reliqua qu'il n'etoit point quetion de negociation, & qu'il vouloit avant toutes chcies quills fortiffent des terres de Champagne, que jqu'à ce qu'ils fulfent dehors il a ecouteroit rien, & ne permettroit au Conte decocter aucune propotition.

La fermeté du Roy igé feulement de quinze ans, qui parla airti en maitre à fes fujets rebelles, leur fit prendre la refolution de décamper le jour même d'auprès de Troyes, & d'aller fe camper à Jully; le Roy les fuivit & fe pofta dans l'endroit qu'ils venoient d'abandoner, ils quittérent Jully,& le Roy marcha toûjours à leurs troufses, & ne cella point de les pourfuivre jusqu'à ce qu'ils fuflent arrivés fous Langres, qui n'étoit plus des terres du Comte de Champagne & qui appartenoit au Comte de Nevers.

On follicita en même temps le Comte de Bologne de rentrer dans fon devoir. Il étoit le chef le plus qualifié des Ligueurs & oncle du Roy; Ce Comte d'ailleurs appréhendant de voir fes terres défolées par le Comte de Flandre, follicité par la Reine Blanche, il écrivit au Roy avec beaucoup de foumiffion, & fur l'affurance du pardon qu'on luy promit, il fe rendit auprès de la perfonne.

Le Roy pour appaifer entierement ces troubles, & donner des marques de fa juftice, ordonna au Comte de Champagne de payer à la Reine de Chypre pour les droits qu'elle prétendoit avoir fur la Champagne, deux mille livres de rente & quarante mille livres d'argent comptant, pour le rembourfement des frais qu'elle avoit faits en cette pourfuite (ces fommes étoient confidérables en ce temps-là.) La Reine Blanche toûjours toute-puiffante fur l'efprit de ce Comte, l'engagea non feulement à acquiefcer à ce jugement, mais encore de vendre au Roy fon fils les Comtés de Blois, de Chartres, de Châteaudun & de Sancerre, afin qu'il pût payer comptant cette fomme à la Reine de Chypre: ce qu'il fit.

Les Princes ligués fe voyant par cet accord fruftrés de l'efpérance qu'ils avoient cûë de ruiner le Comte, & ne pouvant oublier l'outrage qu'ils croyoient en avoir reçu, l'accuférent d'avoir fait empoifonner le Roy Louis VIII. & ils fe foumirent aux peines portées par les loix contre les calomniateurs, en cas qu'ils ne l'en convainquiffent pas dans les formes.

Le Confeil du Roy fur affez long-temps irréfolu fur le parti qu'il avoit à prendre dans une conjoncture fi délicate: mais fon deffein principal étant de défarmer les Prin

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cle du mois de Septembre de l'année 1230. dant dur étant à Compiegne, la Reine Blanche de Fls diverfes négociations vint enfin à bout écriréconcilier les Grands du Royaume en& feux; & les Comtes de Flandre & de Chamfe remirent bien avec le Comte de pagne

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