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profonde, & qui n'eft guéable qu'en deux endroits feulement.

C'est dans ce château que fut emprisonhé Griffon, qui après la mort de CharlesMartel fon pere, s'étoit foulevé contre Pepin le Bref & Carloman fes freres.

En l'année 1174. Henry I. du nom, Comte de Champagne, qui avoit dévotion à Sainte Manehould, fit porter quelques Reliques de cette Sainte dans l'Eglife de ce château, qui étoit alors dédiée à NotreDame, & il luy donna le nom de SainteManehould, que le lieu a depuis retenu. D'autres prétendent que ce nom luy fut donné par la fille du Comte qui étoit Seigneur de l'ancienne ville de Perthes, qui vivoit en l'an 450. Quoy qu'il en foit, cette Ville, dont le nom doit être prononcé Sainte-Menon, a eû des Seigneurs particu liers & des Gouverneurs du château dès l'an 1100, comme fut Raoul pere d'Albert I. qui eut quatre fils & une fille. Rodolphe de Clermont, fils d'Albert, fut Seigneur de ectre Ville en 1183. Antoine, bâtard de Bourgogne, tenoit ce château en 1485. En l'année 1537. Honorat de Savoye, Comte de Tende, en étoit Seigneur domanial par don du Roy, & François d'Anglure commandoit dans le Château.

Ce Comté de Sainte-Ménou est entré de

puis dans la maifon de Nevers, de laquelle il eft paffé au Roy Louis XIII. par l'acquifi tion qu'il en fit.

Le Marquis du Vigean en fut depuis En+ gagiste, & il a été enfuite réuni au Domai ne du Roy.

Cette Ville a foutenu plufieurs fiéges; lẹ premier, dont on a quelque connoiffance, fut celuy que Gofelon, Duc de la baffe Lor raine, y mit en 1038. & qu'il leva. Le fecond en 1089. par Théodoric, Evêque de Verdun, qui prit la place. Le troifiéme, en 1179. ou 1180. ou 1181. par Arnould, auffi Evêque de Verdun. L'Hiftoire remarque que le Comte de Chartres, neveu d'Hen ry I. Comte de Champagne, qui étoit alors en la Terre fainte, fe joignit à Albert Picot fon parent, lors Seigneur de Sainte-Ménou par la donation que le Comte Thibault le Grand fon pere, neuviéme Comte de Champagne, pere d'Henry, en avoit faite à Albert I. pere de cet Albert Picot, pour faire lever le fiége de Sainte-Ménou que cet Evêque avoit mis devant la place, ce qu'ils exécutérent ; & l'Evêque y ayant été tué d'un coup de fleche qu'il reçut à la tête, fes troupes furent obligées de fe retirer. Le corps de l'Evêque fut porté à Verdun, où il fut enterré dans l'Eglife de Notre-Dame. Les Anglois s'étant emparés de Sainte SA

Ménou en 1436. ils en furent chaffés par le Comte de Richemont Connétable de France, après le traité d'Arras entre le Roy Char les & Philippe Duc de Bourgogne ; Artus, fils du Duc de Bretagne, en étant alors Seigneur.

François I. en 1544. fit fortifier le château de Saint-Ménou, lorfque CharlesQuint entra en France, dont cette place étoit frontiere.

En 1561. ou 1562. d'autres difent en 1565. le 25. Aouft le Prince de Portien, de la maifon de Croy, Général de l'armée des Religionnaires, fe préfenta devant Sainte-Ménou avec huir cens chevaux & quelque infanterie, il fit dreffer pendant la nuit des échelles du côté de la porte des Bois; cinq cens hommes qui avoient des chemifes blanches par-deffus leurs habits pour fe reconnoître, montérent par là à l'affaut, qui fut vigoureusement foutenu par un des Capitaines de Buffy d'Amboife, Lieutenant de Roy de la Province, fous le Duc de Nevers qui en étoit Gouverneur, qu'il avoit fait entrer pour commander dans la place. Cette attaque ayant duré jufqu'à huit heures du matin, les affiégeans furent enfin contraints d'abandonner cette entreprife, après avoir laiflé plufieurs morts & leurs échelles dans Les follés,

Au mois d'Octobre de l'an 1578. deux cens cinquante maifons périrent par le feu échapé par un homme yvre pendant la nuit, 'Hôpital & l'Eglife de S. Pierre au Châtelet furent réduites en cendres & les cloches fondues.

En 1588. La Mothe s'étant, jetté dans cette Ville par ordre de Mondeville qui en étoit abfent & qui tenoit le parti de la Ligue, afin de luy conferver ce pofte, Godet de Reineville fecondé des habitans en bon nombre trouva moyen d'entrer dans le château, & forçant la Mothe d'en fortir, il. affura par ce moyen la place au Roy, qui luy en donna le gouvernement,

Sainte-Ménou foutint encore en Octobre. 1590. un fiége contre Charles II, Duc de Lorraine, qui vouloit contraindre fes habitanr d'embraffer le parti de la Ligue; mais après l'avoir vainement battue pendant trois femaine il leva le fiége le 25. Octobre.

En l'année 1614. cette Ville fervit de retraite à Henry II. du nom, Prince de Condé, aux Ducs de Bouillon & de Nevers & autres Seigneurs, qui s'étoient retirés mécontens de la Cour peu après la mort du Roy Henry IV. fous prétexte de plufieurs défordres qu'ils difoient s'être gliflés dans le gouvernement du Royaume, aufquels ils prétendoient qu'il étoit difficile de remédier,

Ils y conclurent leur paix avec la Reine Marie de Médicis, Régente du Royaume, le traité en fut figné en cette Ville le 16. May

← 1624.

En l'année 1616. le 27. de Décembre le Marquis de Prâlin la prit.

En l'année 1652. l'armée Espagnole ayant attaqué cette place,elle en foutint le fiége avec beaucoup de courage, & ce ne fut qu'après une longue refiftance & après avoir foutenu quatre aflauts qu'elle fut enfin obligée de fe rendre par capitulation honorable; mais qui ne fut point obfervée.

Le feu Roy Louis le Grand en perfonne la reprit le 27. Novembre 1653. après une résistance d'un mois. Le Roy voulut y entrer par la breche, avec cette circonftance remarquable qu'il ne portoit qu'un échalas à la main, & refusa le dais que le Clergé & la Ville luy présentérent, fous lequel Sa Majefté ordonna que l'on mit la Croix.

Cette Ville a été donnée en doüaire à plufieurs Reines de France, fçavoir en 1449. à Marie d'Anjou ou de Provence, veuve de Charles VII. En 1970. à Marie Stuard,. Reine d'Ecosse, veuve de François II. En 1644. à la Reine Anne d'Autriche, veuve de Louis XIII. Enfin elle fut réünie au domaine du Roy par Arreft du Confeil d'Etat du 10. Février 1667.

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