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fervé cette Cour Souveraine jufqu'en l'an 1633. que le Parlement de Metz fut érigé, & l'on y établit un Baillage Royal.

Cette Ville eft fituée dans une contrée abondante en grains & en vins, fur les rivages de la Meufe. Au-deffus & au-deffous de Mouzon il y a des prairies vaftes & fécondes, dont le pâturage eft fort gras.

Après avoir fait la description des Villes de la Champagne, il n'eft pas, ce femble, hors de propos de dire un mot des Rivieres qui arrofent le pays.

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Rivieres de Champagne.

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Ous avons déja dit que principales Rivieres font la Meuse, la Seine, la Marne, l'Aube, & l'Aîne, qui partagent leurs cours avec tant de proportion, qu'il femble que ce foit plûtôt l'ouvrage de l'art que celuy de la nature.

La Meufe doit fa naiffance en cette Province au village de Meufe près de Langres, qui luy a donné fon nom. Elle prend fon cours par la Lorraine & le Barrois. Elle commence à porter batteaux à Saint-Thibault, d'où elle paffe à Vaucouleurs, à SaintMihel, à Verdun, à Stenay, à Mouzon, à Sedan, à Mezieres, & à Charleville, d'où elle entre dans le Hainault.

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La Seine a fa fource en Bourgogne fur les frontieres de la Champagne, où elle entre un peu au-deffus de Mufly-l'Evêque, & après avoir paflé à Troyes, à Méry fur Seine, & reçû la riviere d'Aube au lieu appellé Conflans, à cause de la jonction de ces deux Rivieres, & celle d'Yonne à Montereau elle entre dans l'Ile de France, paffe à Melun & à Corbeil, & après avoir reçû la Marne à Charenton au-deflus de Paris, traverfe cette Ville Capitale, & y forme deux Ifles'; elle reçoit, Toile, entre en Normandie, paffe au Pont-de-l'Arche, à Rouen, & autres lieux jufqu'au Havre de Grace, où elle fe décharge dans l'Océan.

La Marne eft celle de toutes les Rivieres 'de Champagne, dont le cours y cft le plus étendu, elle en eft la plus confidérable par rapport à l'utilité que les habitans des lieux de la Province qu'elle arrofe, en reçoivent; quoy-que les fréquens débordemens caufent fouvent de grands tlégats fur les terres qui en font les plus proches. Elle a fa fource près de Langres & au-deffus, en un lieu appellé Saint-Vallier, & non à Marnay, village à deux lieues au-deffous de Langres, ainfi que plufieurs l'ont avancé, comme fi ce village donnoit le nom à là Marne, laquelle au contraire luy donne le fien, parce qu'elle y paffe, d'où elle continue fon

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cours par Chaumont, Joinville, & SaintDizier, où elle commence à porter bateaux, à Vitry, Chaalons, Eparnay, Châtillon, & Dormans, d'où elle entre dans les Généralités de Soiffons & de Paris, passe par Château-Thierry, Meaux, & Lagny, & va fe joindre dans la Seine un peu au-deffous de Charenton, à deux petites lieuës de Paris.

Cette Riviere eft prefque toûjours chargée de grains, de vins, de fer, & autres marchandifes que l'on conduit à Paris de prefque tous les endroits de la Champagne.

L'Aube a fon cours dans la Champagne, où elle prend fa fource au village d'Auberive près de Langres; & après avoir traverfé une partie confidérable de la Province, elle va mêler fes eaux avec celles de la Seine à Méry au-deffous de Marfilly.

L'Aîne a fon origine fur les frontieres du Barrois; elle fort de deux fources, l'une à Beaulieu en Argonne au-deffus de la ville de Sainte-Manehould où elle paffe, & l'autre au-deffus de Clermont; ces deux fources fe joignent à Mouzon. L'Aîne paffe enfuite à Rethel, Château-Portien, Soiffons, & après avoir reçû dans fon lit les rivieres de Vefle, de Brenne, de Tombe & quelques autres, elle va fe jetter dans l'Oife un peu au-de-là de Compiegne. Elle ne commence à

tre navigable qu'au Pont-à-Vere; on a propofé de luy faire porter bateaux un peu au-deffus de Sainte-Manehould, ou de la joindre avec la Meufe par la petite riviere de Bar qui eft entre deux. Mais ces deffeins ne peuvent être exécutés qu'avec beaucoup de dépenfe, & ne feroient pas dans la fuite de grande utilité, & romproient d'abord une partie du commerce de la Province, qu'on ne répareroit pas aifément dans la fuite.

Outre ces cinq Rivieres principales, il y en a quelques autres moins confidérables, comme la Velle qui paffe à Reims, la Saux qui paffe dans le Perthois, le Morin qui paffe à Colommiers, & un grand nombre d'autres petits ruiffeaux appellés improprement Rivieres, qui rendent les lieux qu'ils arrofent, plus fertiles & plus agréables.

Après avoir fait la defcription des Villes de la Province, & des Rivieres qui la traverfent, il eft temps de paffer, pour fuivre notre deffein, à ce qui concerne la maniere dont elle eft gouvernée.

Fin du premier Tome.

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ADDITIONS ET CORRECTIONS.

PAge 8. ligne 11. Sefterce eft une mon

noye d'argent des Romains. Le petit Sefterce valoit le quart de leur denier d'argent. M. Furetiere dit que ce mot changeoit beaucoup de valeur, felon qu'il étoit au mafculin ou au neutre. Voyez Budée & Furetiere.

Page 11. ligne 3. Clovis baptifé à Reims par faint Remy, l'an 495. Quelques critiques pourront dire que nous devions parler des grandes & magnifiques cérémonies qui furent faites au Baptême de ce Monarque, puifque ce fait eft trop éclatant pour ne pas mériter d'être écrit dans l'Hiftoire de Champagne, ce grand & heureux évenement s'étant accompli dans la ville de Reims, qui étoit alors & qui eft encore aujourd'huy la plus belle, la plus grande & la plus peuplée de la Province; mais nous avons crû que ce fait étant rapporté par la plupart de nos Hiftoriens avec beaucoup d'éloquence, nous devions dire feulement que Grégoire Archevêque de Tours, liv. II. chap. 31. de fon Hiftoire de France, rapporte que S. Remy dit au Roy Clovis lorsqu'il étoit dans les fonts baptifmaux: Doux Sicambrien, baiffe le col, adore ce que tu as brûle, & brûle ce que tu as adere.

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