페이지 이미지
PDF
ePub

lignes courbes, quelquefois polies : la couleur du fel de quinquina eft plus forcée par l'infufion que par la trituration.

Teinture ou Effence de Sel de
Quinquina.

IL faut avoir de l'efprit de vin bien déphlegmé, en verfer à différentes fois fur deux onces de fel de quinquina fait par trituration ou par infufion. Lorfque l'efprit de vin eft bien rouge, on verfe cette teinture par inclination dans une autre bouteille; l'on remet de l'efprit de vin fur la même matiere pour en extraire la teinture: on continue ainfi d'en mettre de nouveau jufqu'à ce qu'il ne fe colore plus. Il faut remuer & agiter de temps en temps la bouteille, & remuer avec une baguette de fer la matiere qui fe durcit au fond de la bouteille (m).

[ocr errors]

(m) Il feroit égal & plus court fans doute de prendre le quinquina lui-même, au lieu de fon extrait, pour faire la teinture dont il s'agit, de la diftiller enfuite dans un bain-marie pour retirer l'efprit de vin qui pourroit fervir

Lorfqu'on aura une fuffifante quantité de cette belle teinture, il faut la mettre à la diftillation à feu de cendre, dans une cucurbite de verre garnie de fon chapiteau & d'un récipient, conduire tout doucement fa distillation, de forte que la matiere ne faffe que frémir; continuer la

plus d'une fois à la même opération; c'eft du moins la maniere dont on s'y prend pour ob tenir à part la réfine de quinquina; d'ailleurs M. de la Garaye n'a pas deviné que la maniere dont il préparoit fon extrait étoit un obftacle à ce que l'efprit de vin pût extraire du quinquina tout ce qu'il eft capable d'en retirer. La fameufe méthode de Neuman fert de preuve à ce que nous avançons ce célébre difciple de l'illustre Stahl faifoit une double analyse des végétaux, en les traitant d'abord par l'eau s il pefoit fon extrait, il traitoit le marc avec l'efprit de vin, & en pefoit également l'extrait, puis il faifoit une feconde analyfe en mettant la plante infufer d'abord dans l'efprit de vin, & enfuite dans l'eau: les réfultats étoient toujours, différens, en ce que l'extrait aqueux obtenu le premier étoit toujours plus abondant que l'extrait aqueux fecond, & i en étoit de même des extraits fpiritueux, ce qui prouve que l'eau laiffe en arriere les parties extraites par l'efprit de vin, & qu'en faifant la teinture d'un pareil extrait, ce n'eft pas extraire tout ce que l'efprit de vin en pourroit enlever.

diftillation jusqu'à ce que la teinture devienne épaiffe comme un demi-firop: délutez le vaiffeau, verfez cette quinteffence dans une bouteille qu'on bouchera exactement. La dofe de cette teinture fébrifuge, eft plein une petite cuilliere à café. On y joint, fi on veut, autant de Tyrop de capillaire ou quelque autre, au goût du malade afin qu'il le prenne avec moins de défagrément. Il faut toujours choifir l'intervalle de la fiévre pour don

ner cette teinture.

Obfervation.

Il faut avoir une grande attention à modérer le feu, à caufe de la fubtilité de l'efprit de vin, que la réfine du quinquina dont il eft empreint, rend facile à fe gonfler. Il eft bon qu'il y ait un tiers de la cucurbite de vuide, autrement on courroit les risques de perdre fon opération.

Le fel, refidu de la teinture, a perdu beaucoup de fa couleur rouge; l'efprit de vin ne l'attaque pas, il faut le diffoudre dans de l'eau, le remettre en fel au bain de vapeur, il a beaucoup perdu de fon amertume.

Toutes les parties effentielles du quin

quina féparées les unes des autres par la nouvelle chymie, font fébrifuges (n). La quinteffence eft un fort bon febrifuge éprouvé, qui eft très-propre à certains tempéramens, fuivant le témoignage des perfonnes à qui j'en ai donné.

ge,

Le fel privé de fon huile eft fébrifuil n'en eft pas de même de tous les végétaux. On énerve les purgatifs, au moins de certains, fi on fépare la partie huileufe d'avec la faline.

(n) On pourroit à cet égard comparer le quinquina au mercure qui, fous quelque forme qu'il foit adminiftré, n'en eft pas moins propre à guérir les maladies vénériennes ; il ne s'agit pour l'un & pour l'autre que de déterminer les cas dans lefquels telle ou telle préparation lui foit préférable, & ce n'eft pas là le point le moins important de la Méde cineratique ; mais pour completter notre comparaifon, on voit le quinquina & le mercure en nature, l'un pulvérifé & l'autre divifé produire plus conftamment & avec moins de variétés leurs bons effets. Quant à la quinteffence prétendue, ce n'eft que la réfine du quinquina, mêlée de très-peu de parties gommeufes, que l'efprit de vin le plus rectifié enleve toujours, & on ne doit pas faire un crime à l'Auteur de s'être fervi de ce mot quinteffence qui, dans la bouche de chacun de ceux qui fe croient Chymiftes, fignifie différentes chofes,

,

Fébrifuge du Vigneron.

PRENEZ des branches de vignes mufcates, ou raisin doux ôtez ôtez la pelure, il refte un bois blanc ;coupez-le par petits morceaux & l'écrafez avec un marteau: mettez trois livres de ce bois à la trituration, avec fuffifante quantité d'eau préparée; faites triturer un jour, filtrez par deux toiles, laiffez repofer toute la nuit; le lendemain filtrez par les étoffes: faites diffoudre dans cette extraction une once de fel de quinquina; mettez à évaporer le tout enfemble, vous aurez un fel fébrifuge fans amertume. On peut faire cette opération par l'infufion.

Obfervation.

Il faut prendre les branches de vignes dans les mois de Décembre & Janvier ; car dans le temps de la féve, le fel ne fera pas doux, au lieu qu'il doit être comme fucré on peut effayer les bois de vignes afin de n'y être pas trompé ; il faut choifir celui qui donne un fel sucré framboifé.

Le

« 이전계속 »